DUPERRIER Henri, Antoine

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 18 janvier 1898 à Ussel (Corrèze), machiniste puis ouvrier à l’usine Dunlop de Montluçon (Allier) ; secrétaire de l’Union locale CGT unitaire de Montluçon et du syndicat CGT unitaire de Dunlop en 1923.

Fils d’un employé de chemin de fer, Henri Duperrier fut d’abord machiniste. Le 3 mars 1917, engagé volontaire, pour quatre ans, à la Mairie de Montluçon. Il participa aux campagnes contre l’Allemagne et fut nommé Maréchal des Logis le 1er février 1920, renvoyé dans ses foyers, le 3 décembre. Il eut à faire à la justice correctionnelle de Montluçon et fut condamné pour coups et blessures le 13 avril 1921, amnistié par la loi du 3 janvier 1925. Il se maria le 8 octobre 1922 à Châteaumeillant (Cher).
Depuis son retour de régiment, il fut à l’avant-garde du mouvement ouvrier et aida, en 1921, Ferdinand Bierjon, à former le premier syndicat CGT à l’usine Dunlop de Montluçon. Malgré les brimades et les licenciements successifs de cinq responsables CGTU dont Bierjon, il accepta la direction du syndicat en 1923. Très actif, selon la sous-préfecture, et suite à une courte grève victorieuse, il organisa le plus important syndicat unitaire du département (227 adhérents). La direction engagea un bras de fer en licenciant le trésorier du syndicat, René Vignaud. Henri Duperrier prit la responsabilité du comité de grève qui dirigea un mouvement pour sa réintégration. Du 23 février au 8 mars 1923, 1 500 travailleurs sont dans l’action. La direction resta intransigeante, licencia 100 grévistes malgré une tentative de conciliation ; elle alla jusqu’à signaler la liste des congédiés aux administrations de toutes les autres usines montluçonnaises. À la même époque Duperrier était aussi secrétaire de l’Union locale unitaire, expulsé des locaux de la Bourse du Travail le 18 février 1923, il organisa la bataille contre la municipalité socialiste. À cette époque, l’Union locale unitaire revendiquait 1 400 adhérents, un chiffre beaucoup plus élevé que les effectifs Lafayettistes (CGT confédérée). En 1924, il quitta Montluçon pour Paris (VIIe arr.) avant de s’installer à Ardentes (Indre).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205182, notice DUPERRIER Henri, Antoine par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 20 juillet 2018, dernière modification le 20 juillet 2018.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Dép. Allier, 10M311 1M267 1R920. — Presse : Le Travail 1923 ; L’Humanité ,février-mars 1923.

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