CONNES Georges, Auguste, Albert

Par Jacques Girault, Pierre Lévêque

Né le 31 mars 1890 à Paris (XVIIIe arr.), mort le 13 août 1974 au Truel (Aveyron) ; professeur de l’enseignement supérieur ; maire socialiste de Dijon (Côte-d’Or) à la Libération.

Fils d’un employé des postes, descendant d’une famille de paysans de l’Aveyron, élève du collège Chaptal puis du lycée Condorcet à Paris, Georges Connes, bachelier en 1907, entra à l’École normale supérieure en 1909.

Après son service militaire dans l’Infanterie (1909-1910), il effectua une année en 1912-1913 comme assistant à l’Université d’Edimbourg et fut reçu à l’agrégation d’anglais en 1914. Officier, mobilisé, blessé en mai 1915, il fut fait prisonnier à Douaumont (juin 1916) et passa plus de deux ans en captivité (Mayence, Pologne). Ses souvenirs sur cette période furent publiés en 2001 sous le titre L’autre épreuve. Souvenirs hétérodoxes de captivité 1916-1919 (L’Harmattan).

Georges Connes enseigna successivement dans les lycées de Strasbourg (mai-juillet 1919), de Marseille (1919-1921), d’Aix-en-Provence (1921-1923), tout en étant chargé d’enseignement complémentaire à la faculté des lettres de cette ville. Il soutint sa thèse de doctorat d’État consacrée à la pensée de Wells en 1926 sous la direction de Louis Cazamian et composa divers articles, ouvrages, introductions et traductions (R. Browning, Ch. Dickens, P. Mérimée). Devenu maître de conférences en langue et littératures anglaises à la faculté des lettres de Dijon en 1924, puis professeur sans chaire, il y occupa la chaire de professeur de littératures anglaises et américaines (1930-1947). Il enseigna à l’Université de Buffalo (USA) en 1935-1936.

Pacifiste, partisan de la réconciliation franco-allemande, ami de Robert Jardillier, Connes adhéra au Parti socialiste SFIO en 1932. Il devint conseiller municipal de Dijon en mai 1935 et fut le vice-président de la commission administrative des Hospices. Membre de la délégation municipale installée le 16 juin 1940 par le préfet, il refusa de faire partie de la municipalité nommée par le gouvernement de Vichy en mai 1941. Résistant, adhérent du Front national, il accueillit chez lui les résistants qui créèrent, le 12 novembre 1943, le comité départemental de Libération dans lequel il représentait le Parti socialiste SFIO. Il fut arrêté le 15 janvier 1944 à son domicile par l’occupant. Condamné le 4 avril à dix mois de prison pour « assistance à des réunions interdites" et "possession de faux papiers d’identité », libéré le 9 avril, il passa dans la clandestinité dans les Cévennes. Depuis la fin de juillet 1944, désigné par les membres du CDL pour devenir maire de Dijon, nommé par arrêté préfectoral membre de la délégation municipal, le 18 septembre, il fut élu maire de Dijon, le 22 septembre 1944, avec 22 voix sur 24 suffrages exprimés. Il ne se présenta pas aux élections municipales de mai 1945, laissant son fauteuil à son premier adjoint, le chanoine Kir et cessa toute activité politique.

Georges Connes présidait la Société des amis de la Grande-Bretagne et des États-Unis d’Amérique créée en octobre 1944 à Dijon. Devenu doyen de la faculté en mars 1946, il démissionna en janvier 1947 en raison, selon le recteur, de « scrupules de conscience tout à fait honorables ». Pendant trois ans, il enseigna dans des universités américaines (Cornell Ithaca, Buffalo) jusqu’à sa retraite en 1950. Par la suite, il intervint à plusieurs reprises lors de conférences, notamment pour évoquer le « mystère shakespearien », mettant en doute, à la différence de ses affirmations de 1926, la paternité de Shakespeare de son œuvre de dramaturge.

Il avait épousé en août 1927 à Verjon (Ain) Henriette, Édith, Léontine Le Gouis, née le 8 juin 1897 à Saint-Didier-au-Mont d’Or (Rhône). Professeur agrégée, elle enseigna dans divers établissements (Mulhouse, Lyon, Paris) avant d’être nommée, en 1929, au lycée Marcelle Pardé à Dijon où elle resta jusqu’à sa retraite en 1965. Elle eut des responsabilités syndicales pendant sa carrière et fut une des conférencières de l’association franco-écossaise. Le couple eut deux enfants.
Georges Connes, qui demeurait toujours à Dijon, fut victime d’un accident, le 8 août 1974, dans sa résidence secondaire des Pénarderies, commune du Truel (Aveyron). Il fut inhumé le 16 août à Ayssènes (Aveyron).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20522, notice CONNES Georges, Auguste, Albert par Jacques Girault, Pierre Lévêque, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 24 août 2022.

Par Jacques Girault, Pierre Lévêque

ŒUVRE : parmi les ouvrages du fichier de la Bibliothèque nationale, retenons : Études sur la pensée de Wells, Hachette, 1926. — Le Mystère shakespearien, Boivin, 1926. — État présent des études shakespeariennes, Didier, 1932.

SOURCES : Arch. Nat., F1a 3240, F17/25311, 27947. — Arch. mun. Dijon (E. Lochot). — Presse locale. — Presse syndicale. — Notice DBMOF. — Débâche, Résistance, Libération à Dijon Georges Connes (1890-1974), textes de Jean-François Bazin, Georges Connes et Maurice Genevoix, avec la collaboration de Pierre Connes, préface de Jean Vigreux, EUD, Dijon, 2014.

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