CONNESSON Maurice, Francis, Odile

Fils d’un inspecteur primaire et d’un professeur d’école normale d’opinions républicaines et laïques, Maurice Connesson, titulaire du brevet supérieur, fut reçu à l’École nationale des Arts et Métiers de Lille en 1914 mais il ne put y entrer en raison de la guerre. Il effectua des suppléances d’instituteur (1915-1916) à l’école Arago de Lille puis à l’école primaire supérieure Franklin de la ville où il enseignait les mathématiques et le dessin industriel de 1916 à 1919. Il obtint le baccalauréat en 1918 et entra à la Faculté des Sciences de Lille où il obtint une licence (certificats de mathématiques générales, physique générale, mécanique, calcul différentiel intégral). Après un service militaire dans le premier semestre 1920 dans l’infanterie, il devint professeur de sciences à l’école pratique de commerce et d’industrie Turgot de Roubaix (1920-1938). Ayant obtenu le certificat d’aptitude à la direction des EPCI, sous-directeur de l’établissement à partir de 1931, il contribua à son succès (542 élèves en 1931, 916 en 1935 auxquels s’ajoutaient les 1571 inscrits en cours professionnels). Il se maria uniquement civilement en avril 1936 à Roubaix (Nord) avec une secrétaire sténodactylo qui cessa de travailler après la naissance de son premier enfant qui fut seulement baptisé. Il en fut de même pour les quatre autres.
Connesson fut nommé directeur de l’école pratique de commerce et de perfectionnement commercial de Strasbourg en 1938. Mobilisé d’août 1939 à janvier 1940 dans le Train à Tours (Indre-et-Loire), il devint sous-directeur de l’école professionnelle et du centre de formation professionnelle accélérée de Tours, établissement sous autorité militaire. En avril 1940, nommé directeur à titre provisoire de l’école pratique d’industrie et d’artisanat rural de Gourdan-Polignan (Haute-Garonne), il y resta un semestre avant d’être nommé directeur de EPCI de Reims (Marne), poste qu’il conserva pendant toute la guerre. Son établissement devint collège moderne et technique riche en nouvelles formations, notamment une préparation aux Arts et Métiers.
Connesson était en rapport avec la Résistance. Il refusa « de donner à la police allemande les adresses des élèves de l’École pratique » en novembre 1940. Incarcéré à la prison de Reims, il y resta peu de temps libéré après l’intervention du préfet et du secrétaire d’État à l’Instruction publique.
En 1945, Connesson fut nommé directeur de l’école normale professionnelle de Paris, 39 rue de la Roquette, qui venait d’être créée pour former les moniteurs des centres de formation professionnelle, futurs centres d’apprentissage. Elle devint École normale nationale d’apprentissage où il prit sa retraite en 1961. N’ayant pas de logement de fonction, il demeurait à Sceaux puis à Paris. On parla par la suite des « années Connesson » pour évoquer le « Grand Directeur » qui avait contribué au développement de l’ENNA.
Membre du Syndicat national de l’enseignement technique, Connesson siégeait dans différents conseils chargés de l’enseignement technique et dans la Commission administrative paritaire nationale des directeurs agrégés et assimilés, en 1952 comme suppléant puis à partir de 1956, comme titulaire. En 1965, Auguste Dumeix*, professeur à l’ENNA depuis 1945, le contacta pour lui proposer de faire partie du comité de parrainage de la liste de gauche aux élections municipales dans le XIe arrondissement.
Remarié en novembre 1974 à Paris (XIe arr.), Connesson décéda à l’Hôtel-Dieu et ses obsèques furent civiles.