CONSTANT Ernest

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 24 avril 1871 à Saint-Céré (Lot) ; cheminot révoqué puis métallurgiste et docker ; militant syndicaliste, socialiste, puis communiste de la Gironde, secrétaire de l’UD-CGTU (1922-1926), puis secrétaire de la 13e Union régionale.

Ernest Constant, ouvrier aux Ateliers des Chemins de fer du Midi, participa à la grève de 1920 et fut révoqué. Membre du Parti socialiste SFIO, il était alors secrétaire du groupe bordelais « Midi socialiste ».
En 1922, Constant qui avait adhéré au Parti communiste fut élu secrétaire de l’UD unitaire. En janvier de l’année suivante, lors du congrès de l’UD, il se rallia à l’ISR. L’ordre du jour du congrès comprenait : la lutte contre la guerre qui vient, contre l’occupation de la Ruhr, contre l’arrestation de Marcel Cachin et de ses amis. Constant avait signé, en 1922, la Déclaration de tendance Dondicol*-Renoult*, et s’était affirmé pour l’unité révolutionnaire du PC et pour l’Internationale communiste.
Lors du congrès du 22 février 1925, le rapport moral fit état de 2 500 adhérents, le rapport financier indiqua une réserve de 4 000 F. Cinquante délégués représentant 25 syndicats étaient mandatés et Constant fut réélu secrétaire de l’Union. Au congrès du 31 mars 1925, il fut question que Constant demeurerait secrétaire « quelque temps » et qu’il mettrait au courant Poussot (ou Poussat) son successeur et que tous les deux seraient également rétribués. En réalité, Constant resta secrétaire. En décembre, il fit une tournée de propagande dans la région et fut remplacé pendant ce temps à la Bourse du Travail par René Marin, du Parti communiste, ouvrier des lignes PTT, et qui avait été suspendu de ses fonctions.
Au congrès de l’UD, en réalité UR (Union régionale), du 2 mai 1926, présidé par Gaston Monmousseau*, Constant, dont le mandat était renouvelé depuis quatre ans (un appointé ne devait pas rester plus de deux ans), soutenu par les cheminots dont les syndicats étaient en majorité, fut réélu. 22 syndicats de Bordeaux, 14 de Charente-Inférieure, 9 du Lot-et-Garonne étaient représentés à ce congrès. Il fut décidé, par 29 voix contre 16 d’augmenter les cotisations, et les appointements de Constant furent portés de 800 à 1 000 F par mois. Victor Sediey, du syndicat des menuisiers fut nommé secrétaire administratif ; Sunye, réélu trésorier était assisté d’Henri Laporte, des ornemanistes ; archiviste : Jean Sabalet, chaudronnier. La commission de contrôle comprenait cinq membres : Manau ou Mano du Lot-et-Garonne, Labeyrie de Charente-Inférieure, pour Bordeaux : René Bontemps et Jean Lapeyrade, des Métaux, Pignoges Gabriel, des tonneliers. La commission exécutive pour Bordeaux comprenait : Amat des Métaux, Crispel des Tonneliers, Noguès des Magasins Généraux, Marthe Noguès des Tabacs, Andreu des Poteaux de mine et Gaubert des Charpentiers.
Constant présida la réunion du comité général de la XIIIe Un. rég. tenue le 24 juillet 1927 ; lors du IIIe congrès, tenu le 15, Constant, qui était signalé comme appartenant au syndicat des Métaux, démissionna. Qui fut élu ? D’après le rapport de police du 22 octobre 1928, Charlionnet était secrétaire de l’Union régionale et Joubert de l’Union locale. Au IVe congrès, en août 1929, Constant fut élu à la commission exécutive.
En 1929, Constant militait activement au syndicat général unitaire du port de Bordeaux, syndicat qui avait déjà une longue histoire. Il avait été formé en août 1899 sous le nom de Syndicat des arrimeurs et manœuvres du port de Bordeaux, dissous en 1912 et reconstitué en 1913 sous le nom de syndicat confédéré des ouvriers du port de Bordeaux, transformé en 1926 en Syndicat unitaire des dockers du port de Bordeaux, et devenu en 1929 Syndicat général unitaire du port de Bordeaux qui comptait alors 1 850 adhérents. Il se dota d’un journal en juillet 1929 : Le Cri du port, tiré entre 2 000 et 2 200 exemplaires.
En juillet 1929, au cours du meeting organisé contre la détention de Joubert, secrétaire de l’UL, arrêté à Bègles (Gironde) pour faits de grève, Constant, qui y assistait, était signalé comme étant secrétaire adjoint du syndicat général unitaire du Port de Bordeaux. Constant fut condamné à deux mois de prison après les incidents du 1er août 1929. Il était inscrit au carnet B. À cette date, il tenait un hôtel meublé, 32 rue Magendie à Bordeaux. Il contribua à la mise à l’écart de Dominique Andreu* du secrétariat général du syndicat général unitaire du port de Bordeaux (celui-ci était accusé de sympathies pour la Révolution prolétarienne) et la nomination du communiste Raymond Leboursier.
Membre du Parti communiste, Constant refusa de participer à la campagne électorale lors des élections législatives de 1924, ses fonctions à l’UD étant trop lourdes. Le 9 mai 1926, il fut élu au comité directeur de la XIIIe région du PC (voir Léo Pichon*) et en mars 1927, il représentait la CGTU au congrès régional. Il faisait partie de la cellule des Capucins de Bordeaux, très active, qui groupait une quinzaine de membres en 1931. Il fut élu membre du comité régional du PC pour 1930, lors de la conférence des 15 et 16 février. Il était toujours alors secrétaire du syndicat des Dockers ; il ne l’était plus en février 1931. À cette date, il fut déféré, avec une dizaine d’autres membres du PC, devant la commission centrale politique en vue d’une exclusion à temps pour indiscipline.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20535, notice CONSTANT Ernest par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/12988, F7/12989, F7/13034, F7/13104, F7/13109, F7/13116, F7/13121, F7/13125. — Arch. Dép. Gironde, série M, police générale, 1197 C, Parti socialiste, 1918-1926 ; 1 M 598. — Le Bulletin communiste, 9 novembre 1922. — Renseignements communiqués par les Arch. Dép.de Gironde le 20 mars 2002.

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