KIMOUN Rabia [Orthographié aussi KIMMON, KHIMMOUN ou KIMOUN]

Par André Balent

Né le 28 septembre 1912 à Tinezit (Algérie), mort au combat le 8 août 1944 à Trassanel (Aude) ; résistant ; maquisard du Corps franc de la Montagne Noire (CFMN) puis du « maquis Armagnac », maquis de l’Armée secrète (AS)

Originaire d’Algérie Rabia Kimoun est né dans une localité non référencée dans les nomenclatures de communes algériennes. Il pourrait s’agir du « douar Tinezit » ou de l’unn des villages de la commune kabyle d’Illilten (wilaya de Tizi-Ouzou)
Ce nom est orthographié aussi dans diverses publications « Kimmon » « Khimmoun » ou « Kimoun »
Nous ignorons pour quelles raisons il se trouvait en France en 1944. Travaillait-il aux mines d’or de Salsigne (Aude), dans la Montagne Noire, dont une partie de la main d’œuvre provenait d’Afrique du Nord ? Des Nord Africains (Algériens ou Tunisiens ) parfois employés à Salsigne ont figuré dans les effectifs des maquis locaux (CFMN AS de la R 4 et Maquis Armagnac AS de la R 3).
Rabia Kimmoun intégra le Corps franc de la Montagne Noire (CFMN) [Voir : Arnaud Roger, Fourcade Louis, Sévenet Henri, vaste maquis actif dans la Montagne Noire, dans les départements du Tarn et de l’Aude et, de façon plus marginale, de l’Hérault. Le CFMN ressuscita le 3e régiment de Dragons et rassembla plus de mille hommes. Lié aux services secrets britanniques, il était formellement rattaché à l’AS de la R4 (Toulouse). Après le débarquement allié en Normandie, le CFMN devint la cible des forces armées allemandes, terrestres et aériennes. Ces attaques répétées obéissaient à l’ordre du général Blaskowitz — commandant depuis son quartier général de Rouffiac-Tolosan (Haute-Garonne) le groupe d’armées G — d’attaquer les maquis de l’Ariège jusqu’au Gard qui menaçaient, dans la perspective d’un nouveau débarquement allié en Méditerranée, les liaisons routières et ferroviaires entre Toulouse et la basse vallée du Rhône. La puissance du CFMN détermina l’engagement d’importants effectifs allemands.
Les colonnes allemandes de fantassins avancèrent, appuyées par des blindés et par l’aviation. Le combat de La Galaube (Tarn), à la limite de l’Aude, le 20 juillet (les Allemands utilisèrent l’aviation contre le campement des résistants du CFMN) entraîna la dispersion du CFMN. Les 3 et 4 août 1944, des éléments du CFMN, le groupe du lieutenant Louis Fourcade, vinrent s’agréger au maquis Armagnac, maquis audois de la R3 (Voir Armagnac Antoine). Parmi eux, Rabia Kimoun.
Le maquis « Armagnac » fut à son tour la cible des forces allemandes. Il fut décimé le 8 août 1944. Quarante et un maquisards, dont sept anciens du CFMN parmi lesquels Rabia Kimoun périrent dans les combats du 8 août 1944 à Trassanel. Rabia Kimoun, tout comme Henri Lavigne fut tué dans la m^me phase du combat que Christophe Roquefort]
Le nom de Rabia Kimoun figure sur le mémorial du CFMN de Fontbruno à Escoussens (Tarn), sur le monument de Trassanel (Aude) à la mémoire des morts du maquis Armagnac, au bord de la RD 712.
Son corps fut inhumé dans la crypte ossuaire du monument mémorial de Fontbruno (Escoussens, Tarn).
Voir : Trassanel et Les Ilhes-Cabardès, (8 août 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205350, notice KIMOUN Rabia [Orthographié aussi KIMMON, KHIMMOUN ou KIMOUN] par André Balent, version mise en ligne le 27 juillet 2018, dernière modification le 27 juillet 2018.

Par André Balent

SOURCES : Amicale du 3e régiment de Dragons et de l’escadron d’éclairage divisionnaire n°3 [CFMN], Le tableau d’honneur du 3e régiment de dragons. Seconde Guerre mondiale. Résistance. 1939-1945, [morts du CFMN, 1944], 2012, 21 p, [p. 11], PDF, en ligne. — Lucien Maury, La Résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, Comité de l’histoire de la Résistance audoise, Carcassonne, 1980, 441 p. [p. 304]. — Site MemorialGenWeb consulté le 28 juillet 2018.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable