LEYMARIE Jean

Par Dominique Tantin

Mort en action le 30 mars 1944 à Villac à l’âge de 19 ans ; résistant en Corrèze et en Dordogne.

Le 30 mars, un détachement de la division Brehmer, une quarantaine d’hommes transportés dans deux camions, investit la commune de Villac, limitrophe du département de Corrèze. Cet endroit très retiré, difficile d’accès, servait à l’occasion de cantonnement à un groupe de maquisards corréziens. Les jours précédents, les habitants virent des inconnus parcourir les alentours. C’est sans doute sur indications et guidés par des collaborateurs que les Allemands purent intervenir.
Selon les historiens Guy Penaud et Paul Mons (cf. sources), Jean Leymarie, un très jeune maquisard corrézien, qui serait originaire de Brive, fut tué les armes à la main au cours de l’opération. Mais nous ne possédons encore aucun renseignement vraiment précis sur ce résistant. Il n’a pas de fiche sur le site Mémoire des Hommes, ni, semble-t-il de dossier à son nom au SHD, ni à Caen ni à Vincennes. Il reste introuvable sur le site MémorialGenWeb.
Le même jour, les habitants de Villac furent rassemblés, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Quatre d’entre eux furent arrêtés puis interrogés ; avaient-ils été dénoncés ? Il s’agissait de trois cultivateurs de Dagnac Haut, Louis Delord, 23 ans, Pierre Jean Vidalie, 50 ans, René Mazaudois, 39 ans, notaire devenu exploitant agricole, homologué résistant, et d’un habitant de Dagnac Bas, André Pommarel, 39 ans, également cultivateur, de passage dans le hameau.
Vers 17h, ils furent alignés face au mur dans la cour de la ferme Larue puis exécutés mais sans recevoir de coup de grâce. André Pommarel, bien que gravement blessé, survécut et publia en 1945 avec René Delmas, instituteur, un récit du massacre (cf. sources). Ils furent tous homologués internés résistants.
Le hameau et le château furent pillés et incendiés.
Les noms des victimes – sauf celui de Jean Leymarie - sont inscrits sur le monument aux Morts communal, mais il ne semble pas exister de stèle commémorative du massacre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205384, notice LEYMARIE Jean par Dominique Tantin, version mise en ligne le 29 juillet 2018, dernière modification le 29 juillet 2018.

Par Dominique Tantin

SOURCES : Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 228-230, 404. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 136-137. — J’ai été fusillé le 30 mars 1944 : à Dagnac, commune de Villac, canton de Terrasson, Dordogne, Récit d’André Pommarel, rapporté par René Delmas, Terrasson : R. Delmas, 1945, et sur ego.1939-1945.crhq.cnrs.

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