KERVAREC François [KERVAREC François, Laurent]. Pseudonyme : Pierre

Par Marie-Cécile Bouju et Claude Pennetier

Né le 16 septembre 1891 à Quimperlé (Finistère), mort le 15 mai 1960 à La Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) ; typographe, communiste, syndicaliste (CGTU), résistant.

François Kervarec au 2e rang, à la Fête de l’Humanité. Arch. M. Kervarec.

Issu d’une famille de cultivateurs de Quimperlé, le père de François Kervarec, Mathurin François Kervarec, ouvrier agricole, "répétait régulièrement devant les paysans et les propriétaires et hobereau qu’il était républicain" (autobiographie de 1938). Sa mère, Marie Anne Rioual, était ménagère. Bretonnant, bon élève, François Kervarec obtint le certificat d’études primaires avec la mention très bien. Il devint typographe à l’Union agricole et maritime, journal républicain de Quimperlé.
Kervarec disait avoir participé à la lutte contre la vie chère en 1912 et avoir lu La Bataille syndicaliste et La Guerre sociale. En 1913, il fit son service militaire dans la Marine mais il fut mis en « sursis exceptionnel illimité par décision ministérielle à la suite des mutineries dans la marine », on peut donc supposer qu’il fut un témoin des mutineries de la mer Noire. Servant dans la Marine sur le front d’Orient, sur le cuirassé "Patrie", il aurait participé à la mutinerie des marins de la Mer noire, a t-on déclaré dans son éloge funèbre (arch. M. Kervarec).
Affecté dans l’armée de terre, Kervarec resta mobilisé jusqu’au 23 août 1919. Après sa démobilisation, il partit pour Lorient. Puis, dans les années 1920, il s’installa à Clichy et exerça le métier de débardeur chez Citroën. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il habitait la Garenne- Colombes.
Kervarec s’était marié le 9 juillet 1921 à Clichy avec Anne Marie Maguer. Veuf depuis 1925, il vivait maritalement avec Aline Marrec, née Burlut, dans les années 1930.
Kervarec était membre du PCF depuis 1923, et secrétaire de cellule (cellule G. Peri à Clichy). Suite à son licenciement, il cessa de militer en 1928 et 1929. C’est sans doute à cette époque qu’il retravailla dans l’imprimerie, comme conducteur typographe. En 1930, il était membre de la CGTU Livre Papier en 1930. En 1931, il fut déclaré gérant du journal L’Aube sociale, Hebdomadaire communiste des travailleurs de la banlieue nord-ouest. Clichy, Levallois-Perret, Saint-Ouen, Asnières, Gennevilliers, Bois-Colombes (1930 – 1932 ?).
Il joua un rôle actif dans les grèves de 1936.
Lecteur des ouvrages de Marx et de Lénine, auteurs de quelques articles dans les journaux locaux ou syndicaux, il militait à l’ARAC, au Secours populaire, à Paix et Liberté et au Comité de défense de son quartier de Clichy.
François Kervarec s’engagea dans la résistance communiste. Il entra dans la clandestinité en 1941. Il monta une imprimerie clandestine, dans sa cave, au 47 boulevard de la République à La Garenne-Colombes. Par la suite, à la demande de la direction interrégionale du PCF, il a loué un atelier (adresse inconnue) et acquis des machines pour le parti clandestin à partir d’avril 1942. A la suite d’une filature, les Brigades spéciales l’arrêtèrent le 8 décembre 1943 boulevard de la Chapelle. Il fut incarcéré à la Santé et aurait été torturé. A l’issue de cette répression une dizaine d’imprimeries clandestines du PCF dont celles gérée par Le Galliard furent découvertes.
Sa compagne Aline Marrec et le fils de cette dernière Roger Marrec furent également arrêtés. Aline Marrec fut internée mais elle réussit à s’évader.
Kervarec fut libéré le 17 août 1944 de la prison de la Santé. Il participa aux combats de la libération à Clichy.
A la Libération, il fut élu conseiller municipal de Clichy, dont le maire était Jean Mercier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205390, notice KERVAREC François [KERVAREC François, Laurent]. Pseudonyme : Pierre par Marie-Cécile Bouju et Claude Pennetier, version mise en ligne le 29 juillet 2018, dernière modification le 3 avril 2021.

Par Marie-Cécile Bouju et Claude Pennetier

François Kervarec au 2e rang, à la Fête de l’Humanité. Arch. M. Kervarec.

SOURCE : RGASPI, 495 270 3403, autobiographie, Clichy 27 avril 1938, classé A1. — Arch. de Paris, DM3. — État civil de Quimperlé. - Arch. dép. Finistère 1 MI EC 289/9, vue 261 et registre matricule 1 R 1462 n°2151 [en ligne]. - PPo BS 90 (aff. Lemarchand) et 1 W 153-45096. - SHD 16 P 318978. - Arch. de Michel Kervarec. - Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Seconde Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 90-91.

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