CONSTANTIN Guy, Jean

Par Madeleine Singer

Né le 30 avril 1907 à Bordeaux (Gironde), mort le 1er avril 1966 à Reims (Marne) ; professeur de mathématiques ; membre du bureau national du Syndicat général de l’éducation nationale (SGEN) de 1951 à 1955.

Guy Constantin était l’aîné des trois fils de William Constantin, expert-comptable. Il obtint en 1925 le baccalauréat et en 1930 la licence et le diplôme d’études supérieures de mathématiques à la Faculté des Sciences de Bordeaux. Il fit alors son service militaire (1929-1930) et le termina comme sous-lieutenant d’artillerie. Il fut successivement maître d’internat (1925-1931) au lycée de Bordeaux en 1931, répétiteur pendant quelques semaines au lycée Henri Martin de Saint-Quentin (Aisne), puis délégué pour l’enseignement des mathématiques aux lycées de Bonneville (Haute-Savoie) en 1931-1932, de Belfort en 1932-1933, de Vesoul (Haute-Saône) de 1934 à 1939 après avoir été titularisé comme professeur de collège en avril 1934. Il se maria en 1934 avec Eugénie Schumacher qui lui donna une fille. Nommé en 1939 au lycée de garçons de Reims comme professeur licencié, mobilisé de septembre 1939 à août 1940, il ne put rejoindre son poste qu’après l’armistice en octobre 1940 et y fit le reste de sa carrière ; il prit sa retraite en 1965.
A partir de 1945, Guy Constantin, élu au conseil intérieur de son lycée, fut chargé de s’occuper des œuvres sociales. Le couple, dont l’épouse était hospitalisée depuis 1939, avait un enfant. Il hébergeait, jusqu’au début des années 1960, ses parents qui continuaient à l’aider pour son enfant.

Adhérant au SGEN dès la Libération, il était à cette époque abonné à Témoignage chrétien, membre de la Paroisse universitaire ainsi que des Conférences Saint-Vincent-de-Paul ; il participa avec beaucoup de fidélité à ces deux groupements pendant toute son existence. Il était également membre du Bureau de l’Union locale CFTC de Reims où il se fit remplacer en 1955 par Pierre Lherbier*. Élu en 1947 administrateur de la caisse primaire de Sécurité sociale de la Marne, il y siégea à ce titre jusqu’en 1955 et fut ensuite nommé « personne qualifiée » à cause de sa compétence reconnue de tous. De 1955 à 1960, il fit partie du Comité d’études et d’aménagement de Reims et de sa région (CEARR). Cet organisme était hébergé par la Chambre de commerce sans toutefois en dépendre statutairement. Choisi parce que « notable CFTC », Guy Constantin ne représentait pas officiellement ladite Confédération.
Secrétaire SGEN de son lycée depuis la Libération, il garda cette fonction jusqu’en 1960 ; il était également trésorier de l’Amicale, élu au conseil intérieur de l’établissement où il animait un club d’échecs. En même temps et jusqu’en 1955, il fut secrétaire départemental de la Marne ; sa fille le revoit faisant en bicyclette les quarante-cinq kilomètres qui séparaient Reims de Chalons, afin de pouvoir déposer en temps utile la liste des candidats SGEN pour une élection quelconque.
Il militait en outre au plan national. C’est lui qui, au congrès de 1950, présenta à l’assemblée les vœux de la commission de Sécurité sociale. Désormais il tint dans École et Éducation une rubrique régulière sur ce sujet ; il invita les adhérents à voter CFTC le 8 juin 1950 lors de l’élection des membres des conseils d’administration des caisses de Sécurité sociale, faisant valoir que cette Confédération n’était pas subordonnée à un parti, qu’elle avait une conception de l’homme qui l’amenait à accorder des prestations sociales même si l’intéressé n’était pas « récupérable », c’est-à-dire ne pouvait plus être « utile » socialement. Plusieurs fois par an, il donnait toutes les informations sur les droits des assurés ou traitait des questions de fond, telles que le prix des produits pharmaceutiques, la participation insuffisante des Caisses aux frais des assurés faisant des cures, etc.
Membre en même temps de la « Commission des statuts et des traitements », il fut chargé par celle-ci de suivre toutes les questions relatives à la Sécurité sociale, aux congés de maladie ou aux congés de convenances personnelles. En 1951 il fut élu au Comité national et siégea également au Bureau national, d’abord en qualité de représentant SGEN à la Fédération des Fonctionnaires CFTC, puis comme « conseiller technique pour la Sécurité sociale ». Il quitta ces deux organismes en 1955 et dès lors cessa de collaborer au bulletin syndical où il donna toutefois encore un article en 1957 sur le projet Gazier relatif à la notoriété des praticiens : le Ministre voulait contrôler les honoraires des médecins qui pratiquaient des tarifs supérieurs à ceux reconnus par les Caisses de Sécurité sociale.
Mais, élu en 1952 à la Commission administrative paritaire nationale (CAPN) des certifiés, il y demeura jusqu’en 1958 en qualité de suppléant de M. Caralp. Or la fonction de suppléant est presque aussi lourde que celle du titulaire : si celui-ci siège seul pour les promotions, titulaire et suppléant participent aux nombreuses commissions (une par spécialité) qu’exige le mouvement du personnel qui avait lieu alors d’abord en mai-juin, puis pendant les vacances : sa fille le revoit, partant à Paris en plein mois d’août, supportant mal d’avoir à annoncer à un jeune professeur sa nomination en Algérie où l’on était en guerre depuis 1954.
Si, à partir de 1955, il mit une sourdine à ses activités syndicales, c’est que cette année-là, il avait été candidat aux élections municipales de Reims sur la liste MRP ; il ne fut pas élu à cause de son refus de soutenir l’école privée. Mais il le fut deux ans plus tard, le 5 mai 1957 car, à la suite d’événements locaux, le conseil municipal avait démissionné en avril 1957. Il ne se représenta pas en 1959, en raison de l’évolution politique de la ville qui virait à droite. Mais il ne reprit pas de nouvelles responsabilités syndicales car il avait le souci de laisser sa place à de plus jeunes ; en outre il se remettait difficilement d’une opération de l’appendicite qui datait de 1954. Il resta pourtant membre du conseil départemental de la MGEN et ne quitta cette fonction que peu avant sa retraite, faisant alors en sorte que deux adhérents SGEN fussent élus dans cette instance.
Il avait été fait chevalier du Mérite social en raison de son action à la Sécurité sociale et il était officier de l’Instruction publique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20540, notice CONSTANTIN Guy, Jean par Madeleine Singer, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 12 août 2021.

Par Madeleine Singer

SOURCES : Arch. Nat, F17/17795, 28652. — École et Éducation (1949-1955). Syndicalisme universitaire (1955-1958). — Lettres de Françoise Batreau-Constantin à M. Singer, 15 septembre 1995, 16 mai1996. Lettre de P. Lherbier à M. Singer, 27 juin1996. — Lettre de la mairie de Reims à M. Singer, 30 mars1996 (A.P.) — Notes de Jacques Girault.

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