Par Frédéric Stévenot
Né le 27 octobre 1898 à Decazeville (Aveyron), tué le 17 août 1944 Chartres (Eure-et-Loir) ; chauffeur de taxi ; résistant FFI ; groupe de Chartres.
Marius Poujols est le fils d’Auguste Poujols, propriétaire âgé de trente-neuf ans né à Saint-Santin (Aveyron), domicilié à Decazeville, quartier de Cahuac Saint-Roch, et de son épouse Marie Austruy, âgée de trente-et-un ans, sans profession. Il se maria à Levallois-Perret le 10 février 1923 avec Renée Marcelle Émilia Boussard. Le couple avait deux enfants en 1935.
Au moment de son recensement militaire, Marius Poujols et ses parents vivaient à Flagnac (canton de Decazeville). Il y était chauffeur de taxi. Il fut incorporé au 122e régiment d’infanterie à partir du 18 avril 1917. Le 6 juillet 1918, il passa au 356e régiment d’infanterie. Il fut blessé en Champagne le 4 octobre 1918, d’un éclat d’obus à la main droite. Il passa à la 9e section de COA le 28 décembre suivant, à la 15e section de Commis et ouvriers [ill.] le 25 janvier 1919, affecté à l’armée d’Orient.
Marius Poujols fut renvoyé dans ses foyers le 28 mai 1920, en attendant son passage dans la réserve en date du 15 juin. Le certificat de bonne conduite lui fut refusé.
Marié, il s’établit à Levallois-Perret le 18 mars 1923 au 96 rue Fazillau. Il déménagea à Clichy le 5 novembre 1928, au 26 rue Chance-Milly. Il revint le 10 mai 1930 à Levallois, au 5 rue Baudin. Le 16 septembre 1935, il résidait à Suresnes, au 20 avenue Alexandre-Maistrasse. La famille partit en exode, et se retrouva le 12 juin 1940 à Mayet (Sarthe), rue de Larche, réfugiée chez M. Habert.
La commission de réforme de Bourg, réunie le 13 novembre 1939, le réforma temporairement (cas n° 2) pour troubles hépato-digestifs, traces d’albumine, et hypertrophie hépatique.
Marius Poujols fut condamné par la XIe chambre du tribunal correctionnel de la Seine, le 28 mars 1929, à quinze jours d’emprisonnement pour entraves à la liberté du travail. Cette condamnation fut amnistiée le 16 août 1936.
Il fut à nouveau condamné par jugement contradictoire de la Xe chambre du même tribunal, le 25 novembre 1937, à vingt-cinq francs d’amende pour violences volontaires à particulier commises le 13 mai précédent.
Six résistants périrent au cours des combats pour la libération de Chartres (Eure-et-Loir), le 16 août 1944, dans le secteur du cimetière Saint-Chéron, dont Marius Poujols.
Reconnu « mort pour la France » à titre militaire (AC 21 P 134305), Marius Poujols fut homologué FFI (GR 16 P 488116). Il fut cité à l’ordre de la division, et reçu à cette occasion la croix de guerre 1939-1945 : « Très courageux, a été tué à l’attaque d’un cimetière après avoir participé à de nombreux coups de main, le 16 août 1944 ». Marius Poujols fut inhumé dans le carré militaire des victimes de guerre du cimetière de Suresnes (Hautes-de-Seine).
Son nom figure sur les plaques commémoratives apposées sur le mur du cimetière de la rue Saint-Chéron et à l’esplanade de la Résistance, à Chartres, ainsi que sur la plaque commémorative des chauffeurs de taxi, à Levallois-Perret, au siège de la chambre syndicale des cochers et chauffeurs du département de la Seine.
Voir monographie Chartres (Eure-et-Loir) combats de la Libération 15 au 18 août 1944
Par Frédéric Stévenot
SOURCES. SHD, dossiers adm. résistants. Arch. dép. Aveyron, 1 R 1019 (matr. 553). — Sites Internet : Mémoire des hommes ; Mémorial GenWeb. — État civil de Decazeville, 4E77-24 (acte n° 257).