COQ Jules, Marie, Frédéric

Par Jacques Girault

Né le 28 octobre 1893 à Mandacou (Dordogne), mort le 7 mars 1982 à Port-Marly (Yvelines) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant socialiste SFIO ; secrétaire général de la Mutuelle générale de l’éducation nationale.

Fils d’un carrier (« mi-maçon, mi-tailleur de pierre ») et d’une tenancière d’une épicerie-café, Jules-Marie Coq, après avoir suivi les cours des écoles primaires supérieures de Castillonnès (Lot-et-Garonne), puis de Belvès (Dordogne), devint instituteur-suppléant en Seine-et-Oise. Mobilisé dans l’Infanterie au début de la guerre, blessé à la jambe dans le secteur de Verdun en février 1917, il séjourna huit mois à l’hôpital de Moulins (Allier). Pensionné à 40 %, envoyé dans le Génie en Algérie jusqu’en novembre 1918, il fut démobilisé à Tours.

Marié en août 1920 à Eyrenville (Dordogne), remarié en juillet 1924 à Paris (IIIe arr.), Coq enseigna à Élancourt (Seine-et-Oise, Yvelines) à partir de 1924. Secrétaire de mairie, il était le secrétaire de la section syndicale de Seine-et-Oise des secrétaires de mairie-instituteurs. Membre du Syndicat national dès 1924, il représenta le canton de Chevreuse, puis devint secrétaire adjoint de la section départementale sous le Front populaire et conserva cette responsabilité jusqu’à la guerre. Aussi participa-t-il à la plupart des congrès et conseils nationaux des années 1930.

Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1925, Coq était le secrétaire de la section d’Élancourt. Il fit partie de la commission du journal fédéral en 1930.
Gréviste le 30 novembre 1938, Coq partageait les orientations pacifistes du syndicat. Non mobilisé en 1939, il entra très tôt en contact avec la Résistance. Membre du réseau Libération-Nord, il participa à la création du syndicat clandestin des instituteurs. À la suite d’une dénonciation par un agent de liaison de Libération-Nord, il fut arrêté par la Gestapo, le 28 juin 1944 avec cinquante de ses camarades. Emprisonné à Fresnes, puis au camp de Royallieu près de Compiègne, en instance de départ pour Buchenwald, il fut libéré par l’arrivée des troupes américaines, le 26 août 1944.

Coq, redevenu secrétaire de la section du SNI de Seine-et-Oise, participa à ce titre aux réunions du Comité départemental de Libération. Il siégea à la Commission d’épuration départementale à l’Inspection académique de Versailles et à la Commission régionale du rectorat de Paris.
Lors de la première réunion du conseil national du SNI en décembre 1944, Coq au nom de sa section, salle des Horticulteurs à Paris, proposa la mise à l’étude d’un projet de Mutuelle nationale. Il fit partie de la Commission sociale présidée par H. Aigueperse*, à la suite du congrès national du SNI de Montreuil, en juillet 1945 où, pendant une séance, il fit partie du bureau. Membre du conseil d’administration désigné le 8 décembre 1946, il fut élu secrétaire général de la MGEN, le 15 décembre 1946. Il conserva ces fonctions jusqu’en 1962. Il écrivait régulièrement dans la presse syndicale des articles de présentation de la Mutuelle Il militait parallèlement dans les rangs du Parti socialiste SFIO.

En 1948, après l’adhésion de la MGEN, Coq devenait secrétaire général de la Fédération nationale des Mutuelles des fonctionnaires et agents publics de l’État. Il accédait à la présidence en 1953 et la quittait volontairement en 1968. À ce titre, il devint membre de la commission supérieure de la Caisse nationale de Prévoyance. Il fut en outre administrateur de la Fédération nationale de la Mutualité française pendant vingt-deux ans. Il fut notamment au cœur de la création du Centre médico-chirurgical de la Porte de Choisy, ouvert le 15 mai 1963.

En 1982, toujours membre du Parti socialiste (section de Bois d’Arcy, Yvelines), Coq était le président honoraire de la Fédération nationale des mutuelles des fonctionnaires et agents de l’État. Il fut inhumé le 11 mars 1982 à Maurepas (Yvelines).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20571, notice COQ Jules, Marie, Frédéric par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 12 août 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : J.-M. Coq a écrit plusieurs manuscrits ronéotés : Julou et la Belle Époque, 1978, 112 p. — Les Algériens et nous, 1915-1918, 1948-1953, 1976, 121 p. — Interné par la Gestapo, 70 p. — Marcel Rivière, 151 p. — La Fédération nationale des Mutuelles de fonctionnaires et agents de l’État, 1980, 68 p.

SOURCES : Presse syndicale. — Notice DBMOF. — Charlotte Siney-Lange, La politique médico-sociale de la MGEN. Soigner autrement ? (1947-1991), thèse, Paris I, 2006. — Renseignements et documentation fournis par l’intéressé en 1975, par sa veuve en 1982, par la MGEN.

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