LEVILLAIN Jacques, Henri, Georges

Par Jacques Defortescu

Né le 21 décembre 1945 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; typographe ; militant syndicaliste CGT, militant communiste de la région rouennaise, conseiller municipal de Saint-Etienne-du-Rouvray.

Jacques LEVILLAIN en décembre 2013
crédit photo Martin Flaux

Jacques Levillain était le fils d’Henri Levillain, ouvrier riveur aux Chantiers de Normandie de Grand-Quevilly (Seine-Inférieure) résistant de la région rouennaise, arrêté par la police allemande le 31 décembre 1943, emprisonné pendant 6 mois et libéré le 20 juin 1944, fut élu 1er secrétaire de la fédération du PCF en Seine-Maritime, en remplacement de Roland Leroy en 1961, Maire de Petit-Quevilly (Seine-Maritime, Seine-Inférieure) de 1967 à 1983 et conseiller général de Seine-Maritime de 1982 à 1994. La mère de Jacques Levillain était Marthe Levillain née Podvin, chemisière dans un atelier-usine dans le quartier Saint Sever de Rouen.
De cette union naquit les 6 frères et sœurs de Jacques. Viviane née à Rouen le 2 mars 1938, Claudine, née le 22 février 1940, Raymond né le 21 octobre 1947, Bernard né le 16 février 1949, Jean- Claude né le 26 décembre 1952 à Darnétal (Seine-Maritime, Seine-Inférieure) et Daniel, né le 8 mai 1957.
Après un cursus scolaire traditionnel qui le conduisit au certificat d’études primaire, à l’école Jean Jaurès de Sotteville-les Rouen, Jacques Levillain passa un CAP de compositeur typographe en 1964 à Rouen et devenant OP3

Apprenti en 1960 à l’Imprimerie Yon frères à Rouen, rue des bons enfants. Il y prit sa première carte syndicale à la 22e section du Livre de Rouen.
Voulant se rendre aux obsèques de Maurice Thorez en juillet 1964, à Paris, il posa une journée de congés et fut licencié.
En 1964 jusqu’en aout 1968, Jacques Levillain fut typographe à l’imprimerie Fernandez frères à Rouen et Sotteville-les Rouen. Représentant syndical CGT et membre du comité syndical du Livre, 22e section, il fut de nouveau licencié illégalement.
En novembre 1968, après une courte période de chômage, il changea de métier il fut chauffeur/livreur/vrp dans l’entreprise délico/miko, entrepôt de Petit Quevilly (glaces er surgelés) jusqu’en 1970

Début 1970, Jacques Levillain fut embauché comme gestionnaire d’une société coopérative ouvrière la SAPCO, spécialisée dans la vente des jouets en direction des CE et collectivités jusqu’en 1972. À cette date, Jacques Levillain fut responsable de l’imprimerie intégrée (création) de la ville de Saint-Étienne-du-Rouvray. Roland Leroy étant élu député de la 3e circonscription de Seine-Maritime, en octobre 1973, Jacques Levillain devint son assistant parlementaire jusqu’en 1976.

Jacques Levillain adhéra aux Jeunesses communistes le 1er mai 1961. Il eut notamment comme camarade le futur chanteur Allain Leprest. Il siégea de 1968 à1973, au Conseil ,ational du Mouvement de la jeunesse communiste, qu’il quitta à 28 ans. Il menait avec la Jeunesse communiste de nombreux combats dont celui pour la libération d’Angela Davis en 1972 ou la Paix au Viêt-Nam.

Un des moments forts avec Jean Pierre Pinot fut la création d’une association très populaire de jeunes à Sotteville-les-Rouen le Club Loisirs Jeunesse des centaines d’adhérents et l’organisation d’activités de loisirs chaque semaine. la campagne des 1000 vélos de la JC pour le Viêt-Nam fut un succès solidaire sans précédent.
En 1962, il avait adhéré à la section de Sotteville-les-Rouen du Parti communiste français et en 1973, il suivit l’école de 4 mois du PCF, à Choisy-le-Roi.

De 1976 à 2000, il fut salarié permanent du PCF. Élu conseiller municipal de Saint Etienne du Rouvray de 1977 à 2000, délégué au district puis la CREA (agglo de Rouen). Il collabora à la direction de l’Association des élus communistes de Seine-Maritime et d’un organisme de formation d’Élus Communistes et républicains : le CIDEFE de Normandie de 2000 à 2005.
Jacques Levillain eut de nombreuses responsabilités départementales dans son parti politique. Élu secrétaire de la section communiste de Saint-Étienne-du-Rouvray de 1977 à 2000, il fut également membre du conseil départemental et du bureau fédéral du PCF de Seine-Maritime de décembre 1972 à mars 2000.
À Saint-Étienne-du-Rouvray, chaque année il organisait les « 12 heures de l’Avenir Stéphanais », les 12 h pour la libération de Nelson Mandela furent un succès régional. L’événement fut organisé une bonne dizaine d’années.
Il organisa également avec la section du PCF en 1986 et 1987, l’action pour la libération de Pierre André Albertini.
Originaire d’Évreux dans l’Eure, Pierre André Albertini faisait des études de littérature à Paris, en classe préparatoire à l’ENS, puis à la Sorbonne. Il fut admissible à l’École supérieure d’études cinématographiques (ESEC). Coopérant français affecté au département de français de l’université de Fort Hare dans le bantoustan du Ciskei, il fut incarcéré à partir d’octobre 1986 dans les prisons du Ciskei, acusé d’avoir transporté des armes pour le compte de l’ANC. Il était alors accusé par les autorités judiciaires du Ciskei d’être un « porteur de valise » et fut condamné à 4 ans de prison pour refus de témoignage. Le parti communiste français dont étaient proches les parents d’Albertini fit alors campagne pour sa libération, relayé par Jacques Gaillot, évêque d’Évreux où la mère d’Albertini était conseillère municipale communiste.
Dans un premier temps, l’Afrique du Sud s’en tint à un rôle de médiateur. Le Ciskei étant pour elle un État souverain quoique non reconnu par l’ONU et par la totalité des gouvernements étrangers.
Suite aux actions de soutien de Pierre André Albertini, François Mitterrand*, président de la République, refusa les lettres de créance du nouvel ambassadeur sud-africain en France.
Un ambassadeur ad hoc, Jean-Yves Ollivier, qui avait été envoyé dans la région par le gouvernement de Jacques Chirac pour travailler sur un vaste échange de prisonniers fut chargé d’intervenir dans ce dossier. En août 1987, Albertini fut inclus dans le projet. Ainsi, Albertini et un néerlandais, Klaas de Jonge, furent intégrés aux groupes de soldats cubains emprisonnés en Afrique du sud échangés contre les corps de soldats sud-africains tombés en Angola .
Le nouvel ambassadeur sud-africain en France fut accrédité, une fois Albertini libéré.
En 1983, Jacques Levillain participa de très près avec les communistes de l’entreprise organisés à la défense et l’occupation de l’usine de la Chapelle Darblay à Saint-Étienne du Rouvray.
Élu conseiller municipal en 1977 de Saint-Étienne-du-Rouvray, sur la liste conduite par Michel Grandpierre, Jacques Levillain y fut reconduit jusqu’en 2001.
Jacques Levillain épousa le 19 juin 1971 Nadine Giardelli (professeure de musique). Ils eurent 3 enfants : Annabelle, née le 28 juillet 1973, Damien, né le 3 mars 1976 et Mathilde née le 6 juillet 1978.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205779, notice LEVILLAIN Jacques, Henri, Georges par Jacques Defortescu, version mise en ligne le 15 août 2018, dernière modification le 19 octobre 2018.

Par Jacques Defortescu

Jacques LEVILLAIN en décembre 2013
crédit photo Martin Flaux

SOURCES : L’avenir de Seine-Maritime. — Notes personnelles. — Questionnaire rempli par Jacques Levillain.

Version imprimable