PRAT Gaston, Auguste

Par André Balent

Né le 26 février 1923 à La Bezole (Aude), mort en action à Lairière (Aude) le 26 juillet 1944 ; résistant du maquis « Vincent-Faïta » des FTPF de l’Aude

Gaston Prat (1923-1944)
Gaston Prat (1923-1944)

Fils de Jean Prat cultivateur âgé de cinquante-et-un ans en 1923 et Irma Furgeaud ménagère âgée de trente-quatre ans, Gaston Prat était le huitième enfant d’un fratrie de dix. La famille d’abord domiciliée à Valette, commune de La Bezole dans l’arrondissement de Limoux, s’était établie dans la vieille ville de Limoux (Aude), rue de l’Orme. Gaston Prat a laissé le souvenir d’un enfant espiègle et d’un adolescent travailleur et sérieux.

En 1943, se posa le problème du service du travail obligatoire (STO). Joseph Loupia alias « Blücher », militant communiste expérimenté, avait donc entrepris, dès l’été 1943, de regrouper dans les FTPF les jeunes réfractaires de la « haute vallée » de l’Aude, dans le secteur de Chalabre. Le maquis « Gabriel-Péri » avait vu le jour. Ultérieurement, il se scinda en deux maquis distincts, le maquis « Vincent-Faïta » et le maquis « Jean-Robert ». Finalement, Prat se retrouva dans le maquis « Faïta »où il retrouva des jeunes qu’il avait côtoyé depuis l’enfance dans le centre historique de Limoux où ils résidaient. Ce fut en particulier le cas de Joseph Alcantara, âgé de deux ans de plus que lui, qui prit le commandement du maquis « Vincent-Faïta ». Prat acquit la réputation d’un mitrailleur expérimenté.

Lorsque le maquis, traqué par la Milice et les Allemands, dut quitter ses cantonnements du Kercorb, autour de Chalabre (Aude), Gaston Prat fut l’un des quatre hommes qui, le 26 juillet 1944, accompagnèrent Alcantara dans sa tournée de prospection de nouveaux sites pour l’installation de son maquis. Prat se trouvait à l’arrière conduisait l’automobile qui les transportait, une Ford V 8 conduite par André Riffaud. Ils prospectèrent d’abord le secteur de Villebazy (Aude), puis se dirigeaient plus vers l’est, à Mouthoumet (Aude). Mais les Allemands parcouraient cette partie des Corbières, à la recherche du maquis de Villebazy, de l’AS (le corps franc « Lorraine » commandé par Arnaud). Ils tombèrent donc sur la Ford des FTPF du maquis « Vincent-Faïta ». L’accrochage eut lieu vers 11 heures/11 heures 30, sur les lacets du col de la Loubière au lieu-dit Founroubado à 1 kilomètre au dessus du village de Lairière qu’ils venaient de traverser. Les villageois de Lairière qui venaient d’assister à un enterrement à l’église entendirent les coups de feu. Le véhicule des FTPF fut surpris par un détachement motorisé allemand d’environ quarante hommes. Prat et Donati furent immédiatement fauchés par les balles allemandes. Alcantara résista pendant une dizaine de minutes. Blessé, il finit par être tué. Riffaud, grièvement blessé à la jambe fut capturé. Il resta trois jours sans soins à Carcassonne et fut finalement amené à la clinique du docteur Delteil de cette ville où le chirurgien Pierre Roueylou ne put juguler la gangrène qui l’a terrassé. Bourges, caché sous la voiture, fut aussi amené à Carcassonne.

Les trois corps de Prat, Donati et Alcantara furent inhumés le jour même dans le cimetière de Lairière. Ils furent ré-inhumés lors de funérailles solennelles à Limoux, le 11 novembre 1945. Gaston Prat repose dans le carré militaire du cimetière de Limoux.

Il fut déclaré « mort pour la France ». Mais cette mention ne figure pas en marge de son acte de naissance. Homologué adjudant des FFI, il fut cité à l’ordre de l’Armée. Son nom (orthographié « Pratz » avec le prénom erroné de « Georges ») est gravé sur la stèle de Lairière érigée près de l’église du village et sur le monument de Lairière sur le bord de la RD 40. Tous deux célèbrent la mémoire des quatre victimes de l’affrontement entre des soldats allemands et un groupe de cinq maquisards du maquis « Vincent-Faïta ». Le nom de Gaston Prat est gravé, à Limoux, sur la plaque commémorative des morts des conflits du XXe siècle. Cette plaque est fixée sur un mur du premier étage de la mairie de la ville. La rue Malcousinat de Limoux, dans la vieille ville, prit le nom de rue Gaston-Prat.

Voir Lairière, Source de Founroubado (26 juillet 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205794, notice PRAT Gaston, Auguste par André Balent, version mise en ligne le 15 août 2018, dernière modification le 3 avril 2022.

Par André Balent

Gaston Prat (1923-1944)
Gaston Prat (1923-1944)
Lairière (Aude), monument à la mémoire des FTPF victimes du combat du 26 juillet 1944
Lairière (Aude), monument à la mémoire des FTPF victimes du combat du 26 juillet 1944
Plaque au nom de Gaston Prat (orthographié de façon erronée "Pratz" avec un autre prénom, "Georges")
Cliché : André Balent, 11 novembre 2018

SOURCES : Arch. com. La Bezole, registre de l’état civil, acte de naissance de Gaston Prat et mention marginale. — Julien Allaux, La 2e Guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Le Sapin d’or, 1986, 254 p. [pp. 179-181]. — Serge Fournié, « Maquis du Kercorb », site chalabremetaitconte.pagesperso-orange.fr, consulté le 11 août 2018. — Lucien Maury, La Résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, Comité de l’histoire de la Résistance audoise, Carcassonne, 1980, 441 p. [pp. 255-256, p. 395].— Site MemorialGenWeb consulté le 14 août 2018. — Site maquisftp-jean robert-faita.org consulté le 9 août 2018.

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