DONATI Attilio, Jean [dit « Ito », aussi pseudonyme de Résistance ; nom souvent écrit « DONATY »]

Par André Balent

Né le 10 septembre 1920 à Montebello [Montebello della Battaglia depuis 1958] (province de Pavie, Lombardie, Italie), mort en action de combat le 26 juillet 1944 à Lairière (Aude) ; résistant du maquis « Vincent-Faïta » des FTPF de l’Aude

Lairière (Aude). Monument commémorant les victimes du combat du 26 juillet 1944
Lairière (Aude). Monument commémorant les victimes du combat du 26 juillet 1944
Plaque avec le nom d’Ito (Attilio) Donati
Cliché : André Balent, 11 novembre 2018

L’acte de décès dressé en mairie de Lairière sur le registre de l’état civil de cette commune a orthographié son nom"Donaty" à "la française". Le même acte de décès a traduit en français son second prénom ("Jean") et le prénom de son père ("Jean" également).

Fils de Giovanni Donati et d’Adda Fraccardi, Attilio Donati quitta l’Italie à l’âge de quatre ans avec sa famille. Nous ignorons si celle-ci le fit pour des raisons politiques. Installé à Limoux (Aude), il habitait dans le centre ville, rue Jean-Jaurès. Il fréquentait un groupe d’enfants, puis adolescents qui résidaient dans le même quartier de Limoux. Beaucoup furent sensibles à l’influence des idées communistes.

En 1943, se posa le problème du service du travail obligatoire (STO). Joseph Loupia alias « Blücher », militant communiste expérimenté, entreprit, dès l’été 1943, de regrouper dans les FTPF les jeunes réfractaires de la « haute vallée » de l’Aude, dans le secteur de Chalabre. Le maquis « Gabriel-Péri » avait vu le jour. Ultérieurement, il se scinda en deux maquis distincts, le maquis « Vincent-Faïta » et le maquis « Jean-Robert ». Finalement, Donati se retrouva dans le maquis « Faïta » où il retrouva des jeunes qu’il avait côtoyé depuis l’enfance dans le centre historique de Limoux où ils résidaient. Ce fut en particulier le cas de Joseph Alcantara, âgé d’un an de moins que lui, qui prit le commandement du maquis « Vincent-Faïta ».

Lorsque le maquis, traqué par la Milice et les Allemands, dut quitter ses cantonnements du Kercorb, autour de Chalabre (Aude), Attilio Donati fut l’un des quatre hommes qui, le 26 juillet 1944, accompagnèrent Alcantara dans sa tournée de prospection de nouveaux sites pour l’installation de son maquis. Ils prospectèrent d’abord le secteur de Villebazy (Aude), puis se dirigeaient plus vers l’est, à Mouthoumet (Aude). Mais les Allemands parcouraient cette partie des Corbières, à la recherche du maquis de Villebazy, de l’AS (le corps franc « Lorraine » commandé par Arnaud). Ils tombèrent donc sur la Ford des FTPF du maquis « Vincent-Faïta ». L’accrochage eut lieu vers 11 heures/11 heures 30, sur les lacets du col de la Loubière au lieu-dit Founroubado à 1 kilomètre au dessus du village de Lairière qu’ils venaient de traverser. Les villageois de Lairière qui venaient d’assister à un enterrement à l’église entendirent les coups de feu. Le véhicule des FTPF fut surpris par un détachement motorisé allemand d’environ quarante hommes. Donati et Prat furent immédiatement fauchés par les balles allemandes. Alcantara résista pendant une dizaine de minutes. Blessé, il finit par être tué. Riffaud, grièvement blessé à la jambe, fut capturé. Il resta trois jours sans soins à Carcassonne et fut finalement amené à la clinique du docteur Delteil de cette ville où le chirurgien Pierre Roueylou ne put juguler la gangrène qui l’a terrassé. Bourges, caché sous la voiture, fut aussi amené à Carcassonne.

Les trois corps de Donati, Prat, et Alcantara furent inhumés le jour même dans le cimetière de Lairière. Ils furent ré-inhumés lors de funérailles solennelles à Limoux, le 11 novembre 1945.

Donati fut déclaré « mort pour la France ». La mention approuvée par le Ministère des Anciens combattants le 7 novembre 1958 fut transcrite le 5 décembre suivant par le maire de la commune, en marge de l’acte de décès. Homologué lieutenant des FFI. Son nom (orthographié « Itto (sic) Donaty ») est gravé sur la stèle de Lairière érigée près de l’église du village et sur le monument de Lairière sur le bord de la RD 40 (orthographié « Donati Ito »). Tous deux célèbrent la mémoire des quatre victimes de l’affrontement entre des soldats allemands et un groupe de cinq maquisards du maquis « Vincent-Faïta ». Le nom d’Attilio Donati (orthographié « Donaty ») est gravé, à Limoux, sur la plaque commémorative des morts des conflits du XXe siècle. Cette plaque est fixée sur un mur du premier étage de la mairie de la ville. Une rue du centre de Limoux, dans la vieille ville, prit le nom de rue d’Ito-Donati.

Voir Lairière, Source de Founroubado (26 juillet 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205803, notice DONATI Attilio, Jean [dit « Ito », aussi pseudonyme de Résistance ; nom souvent écrit « DONATY »] par André Balent, version mise en ligne le 15 août 2018, dernière modification le 7 novembre 2020.

Par André Balent

Lairière (Aude). Monument commémorant les victimes du combat du 26 juillet 1944
Lairière (Aude). Monument commémorant les victimes du combat du 26 juillet 1944
Plaque avec le nom d’Ito (Attilio) Donati
Cliché : André Balent, 11 novembre 2018

SOURCES : Arch. com de Lairière, acte de décès d’Attilio Donati et mention marginale. — Julien Allaux, La 2e Guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Le Sapin d’or, 1986, 254 p. [pp. 179-181]. — Serge Fournié, « Maquis du Kercorb », site chalabremetaitconte.pagesperso-orange.fr, consulté le 11 août 2018. — Lucien Maury, La Résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, Comité de l’histoire de la Résistance audoise, Carcassonne, 1980, 441 p. [pp. 255-256, p. 395]. — Site MemorialGenWeb consulté le 14 août 2018. — Site maquisftp-jean robert-faita.org consulté le 9 août 2018.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable