COUTTE Maurice, Julien

Par Frédéric Stévenot

Né le 18 décembre 1921 à Villequier-Aumont (Aisne), tué le 18 février 1944 à Amiens (Somme) ; tourneur ; résistant OCM.

Employé à l’usine Sébastopol de Hal (Somme), Maurice Coutte s’engagea dans la Résistance en avril 1943, en donnant son adhésion à Étienne Dromas (OCM), chef du secteur B (région de Chauny, Aisne). Il participe ainsi à plusieurs sabotages dans l’Aisne. Le 5 décembre 1943, il prit part au sabotage de son entreprise, qui appartient à la société anonyme « Cuivres et alliages, laquelle travaille essentiellement pour l’Allemagne, en produisant 150 tonnes par mois d’alliages non ferreux sous différentes formes. À 6 h., une première explosion eut lieu à l’intérieur, détruisant un moteur électrique de 500 chevaux situé au sous-sol. Vers 7 h. 45, une seconde explosion ravage la salle des pompes et accumulateurs, projetant des éclats d’acier partout et pulvérisant le toit et la charpente. Ce fut le résultat de la destruction de l’une des bouteilles accumulateurs hydrauliques, chargée à une pression de 250 kg, de 6,50 m. de haut et de 50 cm de diamètre. Les sept autres bouteilles se vidèrent. Les travaux de réparation prirent des semaines, ce qui gêna considérablement la production.

Paul Vaudoyer, Marc Mignot, Robert Bibaut et Maurice Coutte furent arrêtés par la gendarmerie de Ham le 7 décembre, accusés de sabotage, et internés à la prison d’Amiens (Somme) le lendemain.

Condamnés à mort par le tribunal militaire allemand d’Amiens, le 10 février, les quatre hommes furent parmi les victimes du bombardement allié qui visait la prison d’Amiens, le 18 février 1944, lors de l’opération Jericho. On retrouva sous les décombres le corps de Maurice Coutte, Paul Vaudoyer et Maurice Bibaut. Marc Mignot fut grièvement blessé, transféré à l’hôpital de Dury (Somme) jusqu’au 30 mars. Il fut ensuite emmené à la prison du Cherche-Midi à Paris. Le 6 juin il fut déporté, emprisonné à Rheinbach, puis affecté dans un kommando à Kassel. Il fut libéré par les Soviétiques le 7 mai, et il put rentrer en France le 30.

Reconnu « mort pour la France » à titre militaire (AC 21 P 109968), Maurice Coutte fut homologué FFI (GR 16 P 149010). Son nom figure sur le monument aux morts d’Ugny-le-Gay (Aisne), où il résidait probablement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205806, notice COUTTE Maurice, Julien par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 15 août 2018, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Frédéric Stévenot

SOURCES. SHD, dossiers adm. résistants. — DVD-Rom, La Résistance dans la Somme, Fondation pour la Résistance-AERI 80, 2018. — Sites Internet : Mémoire des hommes , Mémorial GenWeb.

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