SPINGARN Henri

La division Brehmer poursuivit en Corrèze la traque des résistants et des Juifs commencée en Dordogne le 26 mars 1944.
Le 30 mars dans la matinée le bourg de Larche, à la limite de la Dordogne et de la Corrèze, non loin de Brive, fut encerclé. Les Juifs réfugiés dans la commune furent raflés. Trois hommes furent abattus entre le 30 mars et le 1er avril, jour de la découverte de leurs corps vers 19h au-lieu-dit Puyfaure, sur la commune voisine de Saint-Pantaléon-de-Larche. Il s’agissait de Léon Cohen, de Henri Spingarn et de Jean Vitling.
Concernant Henri Spingarn, les informations sont un peu plus substantielles que pour les deux autres victimes. Toutefois, son lieu de naissance est situé, selon les sources, en Croatie (fiches de témoignage de sa fille Odette), en Hongrie (il est vrai qu’en 1879 ce territoire dépendait du royaume de Hongrie dans la Double-Monarchie) ou encore en Pologne (Mémorial de S. Klarsfeld, qui le situe dans la région de Lublin). Nous avons retenu l’information fournie par la personne la plus proche de la victime.
Fils de Jules et de Régine, Henri (ou Henry) Spingarn avait épousé Germaine née Créange le 5 mars 1889 à Paris, laquelle donna naissance à Odette le 14 février 1925. La famille semble avoir résidé à Paris et s’être réfugiée en Corrèze, peut-être dès 1942, à Brive puis en 1943 à Larche. Alors qu’Henri Spingarn était abattu à Saint-Pantaléon-de-Larche, sa femme et sa fille furent transférées à Drancy puis déportées à Auschwitz-Birkenau par le convoi 71 parti le 13 avril 1944.
Germaine Spingarn mourut au Revier (infirmerie) le 24 mai 1944. Odette survécut et rentra à Paris le 1er juin 1945.
À Saint-Pantaléon-de-Larche, il n’existe pas de stèle commémorant les exécutions de ces trois hommes tués parce Juifs.