BARRAS Jules

Par Frédéric Stévenot, Michel Thébault

Né le 21 février 1898 à Liévin (Pas de Calais), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 à Bruay-en-Artois aujourd’hui Bruay-la-Buissière (Pas de Calais) ; mineur ; résistant FFI, mouvement Libération-Nord.

Jules Barras était le fils de Valéry, Joseph Barras, mineur âgé de vingt-six ans, et de son épouse Marie Josèphe Barbet, âgée de dix-neuf ans, Jules Barras naquit au domicile de ses parents, au 38 cité n° 7. Lors de son recensement militaire, Jules Barras était mineur et résidait à Drocourt (Pas-de-Calais). Le 15 octobre 1915, il s’engagea pour la durée de la guerre à la mairie d’Hesdin, pour le 8e régiment d’infanterie. Il arriva au corps le 19 octobre. Le 29 avril, il passa au 9e régiment d’infanterie, et fut nommé caporal le 1er juillet suivant. Le 11 octobre, il fut versé au 272e régiment d’infanterie, puis au 2e régiment de zouaves le 8 octobre 1917. Jules Barras partit alors pour l’armée d’Orient le 29 novembre suivant. Il fut démobilisé le 23 août 1919, cité à l’ordre du régiment (n° 432) en ces termes : « se trouvant en août 1914 en pays envahi et réquisitionné par les ennemis, pour les travaux, s’est échappé et a traversé les lignes et s’est mis à la disposition des autorités militaires françaises. A, de ce fait, montré un bel exemple de patriotisme et de sacrifice. Croix de guerre, étoile de bronze ».

En 1931, il fut classé comme affecté spécial, au titre de la compagnie des mines de Bruay. Il avait le même statut le 2 septembre 1939, et fut considéré comme démobilisé de fait le 25 juin 1940. Au recensement de 1936, Jules Barras résidait à Bruay, au 7 rue du Cap-Vert, il était marié avec Victoria Dutertre (née à Vimy en 1899) et était père de quatre enfants, Julie née à Bruay en 1926, Julienne en 1927, Jean claude en 1929 et Marie Thérèse en 1935 ; il exerçait alors la profession de mineur, employé par la Compagnie des mines de Bruay.

Sa fiche matriculaire indique les états de service de Jules Barras au titre de la Résistance, au sein de Libé-Nord, secteur de Bruay, du 25 août au 1er septembre 1944 (certificat d’appartenance n° 5520 BR FFCI de la IIe région militaire, en date du 19 janvier 1951). Le 1er septembre 1944, alors que les troupes allemandes accéléraient leur retraite les différents mouvements de résistance de Bruay-en-Artois et des communes voisines, se mirent d’accord pour lancer un mot d’ordre de soulèvement général. Aussitôt, dans toute la ville, la Résistance s’attaqua aux différents objectifs désignés et aux convois allemands qui repartaient vers la Belgique. Le 31 août 1944, la Kommandantur de Bruay évacua la ville. Dans la nuit les groupes de résistants entrèrent en action et occupèrent la ville. Le 1er septembre, l’hôtel de ville fut occupée par les résistants, cinq soldats allemands fait prisonniers y furent également amenés. Dans la soirée, une unité allemande pénétra dans Bruay et investit l’hôtel de ville pour libérer les prisonniers abattant de nombreux résistants présents. Jules Barras fit partie des 16 victimes. Bruay-en-Artois fut libérée le 4 septembre 1944 dans la matinée par la 7 ème D.B. de l’armée britannique du général Montgomery.

Jules Barras obtint la mention « mort pour la France » à titre militaire. Il fut homologué FFI. Son nom figure sur la plaque commémorative 1939 – 1945 de la mairie de Bruay-en-Artois sous l’inscription : « Souvenez-vous dans cet hôtel de ville les fascistes allemands assassinèrent le 1er septembre 1944 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205986, notice BARRAS Jules par Frédéric Stévenot, Michel Thébault, version mise en ligne le 26 août 2018, dernière modification le 31 mars 2022.

Par Frédéric Stévenot, Michel Thébault

SOURCES. SHD Caen AVCC cote AC 21 P 14406 et SHD Vincennes GR 16 P 34346 (nc). — Arch. Dép. Pas-de-Calais, 1R8342 (matr. 660, vue n° 299 et suiv.). — site internet AJPN. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb. — État civil de Liévin, 3 E 510/73 (acte n° 1).

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