GIANCOLI Raymond [Dictionnaire des anarchistes]

Par Marianne Enckell, Claude Pennetier

Né le 17 janvier 1911 à Nantes, mort le 12 janvier 1983 à Chelles (Seine-et-Marne). Anarchiste illégaliste ; volontaire en Espagne républicaine.

Raymond Giancoli était le fils de Jeanne Giancoli, tailleuse, qui avait 14 ou 15 ans à sa naissance. Il était sans doute le neveu de Joseph Giancoli.
Il aurait été emprisonné à la Petite-Roquette, à Paris, à l’âge de 15 ans. Engagé à l’armée à 18 ans, il passa quelques années à la prison centrale de Clairvaux. Peu après sa sortie, il rencontra les anarchistes du Libertaire. En 1936, il combattit en Espagne dans le Groupe international de la colonne Durruti. Ses lettres à l’écrivain Albert Paraz (BNF) évoquent occasionnellement Libertad, Georges Pioch, Louis Lecoin . Il y dit avoir témoin de la mort d’Émile Cottin, sur le front d’Huesca. Il affirme avoir fait le coup de poing, à son retour en France, contre d’autres anarchistes qui prétendaient – à la suite d’un texte de Louis Louvet – que Cottin s’était en quelque sorte "suicidé". Selon Giancoli, il avait pris une balle perdue dans le dos.
Les journaux évoquent son nom à propos d’une affaire de droit commun : l’agression à coups de matraques d’un encaisseur à Champigny-sur-Marne le 20 juillet 1939 avec un butin de 38 000 F. Deux des trois agresseurs furent arrêtés et condamnés en correctionnelle : Raymond Giancoli, présenté comme un ancien volontaire en Espagne, et un autre anarchiste, Georges Emile Rousset qui était le chauffeur. La quatrième chambre du tribunal correctionnel de la Seine, après plaidoirie de Maître Caulier, condamna Giancoli à quatre ans de prison et Rousset à trois ans. Chacun des inculpés fut condamné à 500 francs d’amende et cinq ans d’interdiction de séjour.
Le troisième agresseur, recherché sous le nom de Riri mais non retrouvé, était Charles Ridel, connu des services de police sous divers pseudonymes ; c’est donc une des raisons pour laquelle Charles Ridel a disparu de la circulation pour réapparaître, quelques années plus tard, sous le nom de Louis Mercier.

Giancoli reprit contact avec Paraz en 1948 après la sortie du livre de ce dernier, Le Gala des Vaches, en défense de Louis-Ferdinand Céline. Paraz le sollicita parfois comme "homme de main" contre ses éditeurs mauvais payeurs et souhaita faire appel à ses services pour la protection rapprochée de Céline dans la perspective de son retour en France. On ignore encore si Giancoli a personnellement connu Céline, mais certains éléments dans les lettres peuvent le laisser supposer. Les deux hommes correspondirent jusqu’en 1954.

Il est mort à Chelles où il résidait depuis 1948 au moins. Il s’était marié en 1933 avec Louise Le Roux dont il divorça en 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article206095, notice GIANCOLI Raymond [Dictionnaire des anarchistes] par Marianne Enckell, Claude Pennetier, version mise en ligne le 29 août 2018, dernière modification le 1er mai 2020.

Par Marianne Enckell, Claude Pennetier

SOURCES : Dominique Abalain, « Raymond Giancoli dans sa correspondance avec Albert Paraz », Le Bulletin célinien n° 418, mai 2019. — Le Populaire, 23 juillet et 14 octobre 1939, et autres quotidiens. — Etat civil Nantes. — Notes de Phil Casoar.

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