Par Robert Mencherini
Né le 30 août 1917 à Nice (Alpes-Maritimes), fusillé le 17 août 1944 sur la petite route du Tholonet à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; menuisier à Aix-en-Provence ; résistant membre du réseau Radio-Patrie, de l’ORA et du SAP, en lien avec la Mission interalliée.
Julien Noat, fils de Jeanne Aime et de son époux Marius Noat, mariés à Nice le 7 mars 1914, était le deuxième d’une fratrie de quatre garçons dont l’ainé était Raymond et le cadet Charles. Il habitait avec sa mère et ses deux frères 2 rue des Espinaux à Aix-en-Provence. Comme son frère aîné Raymond* et son frère cadet Charles, il s’engagea très tôt dans la Résistance et participa, avec le premier, à de multiples actions clandestines.
Au matin du 16 août 1944, Julien et Raymond*, qui venaient de récupérer, dans la nuit, un parachutage près de Beaumont-de-Pertuis, furent arrêtés par les Allemands au domicile familial. Juen Noat, blessé par balles au cours de l’opération fut incarcéré à la caserne Miollis ainsi que son frère, leur mère et d’autres résistants tombés dans la souricière établie au 2 rue des Espinaux. D’après plusieurs témoignages, les deux frères Noat furent durement torturés. Leur frère cadet put faire récupérer le poste radio dissimulé dans leur domicile. Le lendemain, 17 août, Raymond* et Julien Noat, ainsi que les résistants Jules Deleuil, Émile Kuntz* et Auguste Marin*, arrêté quelques jours plus tôt, furent extraits des geoles de la caserne Miollis, et fusillés sur la route d’Aix au Tholonet, au lieu-dit Vallon des Gardes, à proximité d’un petit pont du canal. Les Allemands laissèrent pour mort le résistant et inspecteur de police Georges Mauriat. Mais celui-ci, bien que grièvement blessé, réussit, après leur départ, à ramper dans la colline et à être secouru. Il porta ensuite témoignage sur ces événements.
Julien Noat obtint, à titre posthume, les mentions « Mort pour la France », et « Interné résistant ». Il fut décoré de la médaille de la Résistance française et de la Croix de guerre avec avec étoile d’argent, reconnu agent P2 au sein du SAP R2, chargé de mission de 3e classe, et homologué sous-lieutenant d’octobre 1943 à août 1944.
Une plaque commémorative fut apposée sur le lieu de l’exécution et une autre sur l’immeuble 2 rue des Epinaux. Les noms de Raymond et Julien Noat sont également portés sur la plaque commémorative « la ville d’Aix-en-Provence à ses morts et déports de la Résistance », place des Martyrs de la Résistance et sur le monument « Aux héros de la Résistance. Aux morts de la Libération » érigé cimetière Saint-Pierre d’Aix. Une rue aixoise porte le nom de « Frères Noat ».
Par Robert Mencherini
SOURCES :
AVCC Caen, 21P 266669, 21P 605456 — Archs mun. Aix 6H58 — Madeleine Baudoin, "Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine", thèse de doctorat d’État, Université de Provence, 1977, 3 volumes, tome II, deuxième partie — Jean-Maurice Claverie, La Résistance, notre combat, Histoire des FTPF du pays d’Aix , Beaurecueil, Ed Au seuil de la vie, 1991 — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque , Marseille, Jeanne Laffitte, 1990 — Sapin et quelques autres, Méfiez-vous du toréador , Toulon, AGPM — État civil