BLANCHET Étienne, Lucien [pseudonyme dans la résistance : Commandant Bernard]

Par Huguette Juniet

Né le 30 novembre 1909 à Saint-Ours-Les-Roches (Puy-de-Dôme) : exécuté sommairement le 27 juillet 1944 à Pontgibaud (Puy-de-Dôme) ; électricien ; militant socialiste ; résistant commandant du corps franc des Vampires , maquis d’Auvergne FFI .

Étienne Blanchet était le fils de Michel Blanchet et de Marie Lafond, paysanne au Bouchet, hameau de Saint-Ours-les-Roches. Il devint un jeune militant socialiste au moment du Front populaire. Électricien de formation, il travaillait dans l’entreprise familiale d’ Émile Coulaudon comme vendeur-démarcheur de postes de radio.
Volontaire pour effectuer son service militaire dans la marine nationale, il fut incorporé en octobre 1930 à Toulon (Var) au 2e dépôt des équipages de la flotte, puis embarqua comme matelot de deuxième classe à bord du croiseur Gueydon. Mobilisé en août 1939, il rejoignit la 2e escadre de la flotte de la Méditerranée sur le cuirassé Bretagne qui sera coulé à Mers el-Kébir lors de l’attaque anglaise ; Lucien Blanchet était affecté depuis le 8 janvier 1940, dans une batterie de DCA assurant depuis la terre la rade de Toulon. Émile Coulaudon lui attribua comme premier pseudonyme Bretagne en souvenir de son ancien navire.
Célibataire, Lucien Blanchet personnage charismatique est connu et apprécié dans son canton de Pontgibaud, où il possède un réseau de connaissances. Il devint chef de canton de Pontgibaud du groupe Combat. En 1943, Émile Coulaudon, responsable départemental du mouvement Combat et chef Action des MUR du Puy-de-Dôme contraint à la clandestinité lui confia la tâche d’organiser un poste de commandement, le hameau de Lespinasse fut choisi, le 1er corps franc d’Auvergne s’y forma sous le commandement de Coulaudon alias Gaspard. Avec son ami Marcel Merle (Carpentier), ils se déclarèrent marchands de bois, activité consistant essentiellement à fournir gratuitement du bois aux réfractaires. Ils réunirent des groupes de résistants pour former la 1ère compagnie de sédentaires et se connectèrent au groupe de résistance des Ardents. Le 27 juillet 1943, Blanchet accompagné de trois résistants enlevèrent un exploitant forestier soupçonné de d’appartenir à la Milice. Le camp des maquisards regroupait des cabanes sur le versant est de la chaîne des Puys, le PC de l’unité à l’est de Beauregard où Lucien Blanchet disposait d’une voiture et d’un camion. Devant le pouvoir de nuisances des Français gestapistes, miliciens, Émile Coulaudon forma une unité spéciale en charge des éliminations de collabos, le corps franc des Vampires, constitué à partir du groupe de Lucien Blanchet qui en prit le commandement secondé par Marcel Merle. Exécutions et sabotages accompagnés de renseignement et d’infiltration se multiplièrent.Marius Blanchet, son frère cadet, résistant du maquis du puy Chopine,grièvement blessé lors d’une tentative de fuite réussit à s’évader de l’hôpital le 15 août 1944. Son cousin André Blanchet, en juillet 1944, commande le maquis de Charbonnières-les-Vieilles dont la principale tâche est la recherche et l’arrestation des collaborateurs.

le 27 juillet 1944, un groupement de soldats allemands de « la brigade Jesser » en provenance de la Creuse ratissa dans un but de répression et d’anéantissement la région de Pontaumur, Pontgibaud, Saint-Ours où étaient réunis, sous la présidence de Gabriel Montpied, les chefs de la résistance de cette région. Nombreux maquisards tombèrent sous les balles allemandes,
Étienne Blanchet surpris dans une ruelle tenta de s’enfuir, réussit à cacher son portefeuille contenant des documents compromettants et son pistolet automatique, mais fut gravement atteint à l’aine ; un officier allemand acheva le commandant Blanchet près du cimetière de Pontgibaud le 27 juillet 1944.
Son corps fut découvert le même jour et inscrit sous la mention « inconnu » au registre des décès de Pontgibaud.
Il a été reconnu Mort pour la France.
Son nom est inscrit sur une plaque commémorative placée près de l’entrée du cimetière et sur le monument commémoratif de Saint-Ours-Les-Roches.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article206405, notice BLANCHET Étienne, Lucien [pseudonyme dans la résistance : Commandant Bernard] par Huguette Juniet, version mise en ligne le 11 septembre 2018, dernière modification le 19 décembre 2021.

Par Huguette Juniet

Cimetière de Saint-Ours-les-Roches

SOURCES : Arch. Dép. Puy-de-Dôme, Crimes de guerre 908W142 . — AVCC Caen, AC 21 P 24473, dossier Etienne Blanchet . — Gilles Levy et Francis Cordet, À nous l’Auvergne, Paris, Presses de la cité, 1981 . — Stéphane Luc Belmont, De l’ombre à la lumière – Maquisards d’Auvergne 1942 -1945 . — Christophe Grégoire, Les Vampires : éliminations et sabotages, Résistance, 1943-1945, éditions de Borée Témoignage, 2015. — Mémorial Genweb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable