AUDIBERT Michel, Antonin, Jean

Par Robert Mencherini

Né le 5 septembre 1926 à Marseille (Bouches-du-Rhône), tué le 16 juin 1944 au maquis de Saint-Antonin-sur-Bayon (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier agricole à Lambesc (Bouches-du-Rhône) ; résistant MUR-MLN (Mouvements unis de Résistance - Mouvement de Libération nationale), CFL (Corps francs de la Libération) et maquisard.

Fils de Marius Laurent Audibert et de son épouse, née Marie Joséphine Hirsch, Michel Audibert habitait, avec ses parents, place des Poilus à Lambesc. En 1944, réfractaire au STO (Service travail obligatoire), il rejoignit, le 6 juin 1944, selon son dossier de « Mort pour la France », le maquis de Sainte-Anne, dans la chaîne des Côtes (commune de Lambesc).
Selon le témoignage de Honoré Lèbre, agriculteur à Rognes, il aurait préalablement tenté de gagner l’Angleterre en compagnie du jeune Adrien Lèbre* (fils d’Honoré Lèbre). Les deux jeunes gens, âgés de 16 et 18 ans, seraient allé, dans ce but jusqu’à Saint-Brieuc dans les Côtes-du-Nord (Côtes-d’Armor) ou à Dunkerque (Nord). Mais arrêtés par les Allemands, au début juin 1944, dirigés vers l’Arsenal de Toulon, ils se seraient évadés en gare de Marseille. Ce périple est étonnant, mais quoiqu’il en soit, Michel Audibert et Adrien Lèbre auraient, à son issue, rejoint le maquis de Sainte-Anne.
Le 12 juin 1944, ils réussirent à échapper à l’offensive allemande contre cette concentration résistante et aux massacres qui l’accompagnèrent. Avec d’autres rescapés, ils rallièrent alors, après une nuit de marche, le maquis de Saint-Antonin-sur-Bayon, au pied de la montagne Sainte-Victoire. Mais celui-ci fut attaqué à son tour par les troupes allemandes, le 16 juin 1944. Comme Adrien Lèbre, Michel Audibert fut tué lors de ces affrontements. Sa dépouille fut provisoirement inhumée dans une fosse creusée par des résistants aixois, puis transférée au cimetière de Lambesc.
Michel Audibert a obtenu les mentions « Interné Résistant » et « Mort pour la France » et fut reconnu comme FFI (Forces françaises de l’Intérieur) ayant servi, en juin 1944, en tant que CFL dans les maquis de Lambesc et Saint-Antonin. Son nom est gravé sur le mémorial érigé à Saint-Antonin-sur-Bayon, où, tous les ans, une cérémonie commémore le massacre du 16 juin 1944. Il figure également, à Lambesc, sur le monument aux morts de la place de l’église, sur celui du cimetière et sur le mémorial du maquis de Sainte-Anne.

Voir le lieu d’exécution Saint-Antonin-sur-Bayon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article206535, notice AUDIBERT Michel, Antonin, Jean par Robert Mencherini, version mise en ligne le 17 septembre 2018, dernière modification le 17 septembre 2018.

Par Robert Mencherini

SOURCES : AVCC Caen 21P 419614. — AVCC Caen 21P 588392, dossier Adrien Lèbre. — Arch. Dep. Bouches-du-Rhône, 76W129, rapport du commandant de la section de gendarmerie d’Aix sur une opération de nettoyage entreprise par les troupes allemandes contre les groupes de résistants de la région de Saint-Antonin, 17 juin 1944. — Arch. Dep. Bouches-du-Rhône, 2159W24, dossier CVR. — Arch. Mun. Saint-Antonin-sur Bayon, dossier concernant les FFI morts pour la France, décès 1944. —Arch. Mun. Aix-en-Provence, 6H57, 6H 61. — Arch. ANACR Aix-en-Provence. — Entretiens avec André Claverie et Raymond Camus. — Jean-Maurice Claverie, La Résistance, notre combat, Histoire des FTPF du pays d’Aix , Beaurecueil, Ed Au seuil de la vie, 1991. — Robert Mencherini, Résistance et Occupation, 1940-1944, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950 , tome 3, Paris, Syllepse, 2011. — Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque , Marseille, Jeanne Laffitte, 1990. —État civil.

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