RICHARD Roger, Fernand, Georges [pseudonyme Bara]

Par Michel Thébault

Né le 3 décembre 1919 à Paris 14° arr. (Seine), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Janaillat (Creuse) ; résistant FTPF.

Roger Richard était le fils de François, Paul, Aimé Richard (1893 – 1945), employé de commerce et de Pauline, Palmyre, Suzanne Gudin. Après le décès de celle-ci le 25 décembre 1925, son père se remaria le 31 août 1926 à la mairie du IVème arrondissement de Paris avec Andrée, Camille Dossmann (1893 – 1962) employée de commerce. Ils étaient domiciliés 10, rue Lantiez, et Roger Richard y demeura avec eux jusqu’en 1943. Réfractaire au STO, il vint alors se réfugier en Creuse au hameau de Villemonteix, commune de Saint-Pardoux-les-Cars où il trouva à s’employer comme ouvrier agricole chez M. Martin de Villemonteix. Au mois de mai 1944, il s’engagea dans la Résistance sous le pseudonyme de Bara, au sein d’un maquis FTPF de la Creuse, la 2103ème compagnie. Cette compagnie appelée aussi La Royère, du nom du lieu-dit sur la commune de Sardent (Creuse) où elle s’était installée à l’automne 1943, prit plus tard le nom de compagnie Brunet du nom de Gabriel Brunet, un jeune maquisard communiste, exécuté sommairement par les Allemands le 7 septembre 1943 sur la commune voisine de Maisonnisses. Selon le témoignage d’un jeune résistant entré en même temps que lui au maquis (dossier AVCC op. cit.) : « Richard Georges et moi avons été versés dans une compagnie commandée par le lieutenant Jim. Dès notre arrivée dans cette formation, Richard a été nommé chef de groupe, il se trouvait à la tête d’une douzaine d’hommes » (cette responsabilité s’explique vraisemblablement, au vu de sa classe d’âge, par le fait qu’il avait fait son service militaire et été sans doute mobilisé en 1939).
Le 7 juin 1944, le lieutenant-colonel « François » (Albert Fossey), chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Guéret fut ainsi la première préfecture métropolitaine libérée de France. Il concentra pour cette opération plusieurs maquis creusois. Et parmi elles la 2103ème compagnie FTP qui arriva à Guéret à l’aube du 7 juin 1944. Elle fut engagée dès le début de l’action, contre l’un des points de résistance allemand, l’hôtel Saint-François, place Bonnyaud, siège de la Kommandantur. Roger Richard participa à cette première libération de la ville. Le 9 juin 1944, une opération allemande massive fut organisée pour reprendre Guéret, avec l’assaut en provenance de Montluçon de troupes de la Wehrmacht appuyée par l’aviation. Au sud des éléments blindés et motorisés de la division Das Reich furent chargées de contrôler les routes et d’empêcher le repli des résistants. Au vu de la disproportion des forces, les chefs de la Résistance ordonnèrent le repli et la dispersion de leurs forces. Selon le même témoignage (op. cit.) : « Lors du repli général de Guéret, nous nous arrêtâmes dans un petit village dont j’ignore le nom. C’est alors qu’un de nos officiers demanda des volontaires pour emmener des prisonniers boches en camion pour Bourganeuf. Mon camarade hélas y partit… ». Un retard des forces de la division Das Reich, permit à la majorité des groupes de résistants d’échapper à la prise en tenaille. Mais en tout début d’après-midi, vers 14 h 30, sur la route de Guéret, au lieu-dit Combeauvert (à la limite des communes de Thauron et de Janaillat, Creuse), l’unité SS de la division Das Reich qui remontait vers le nord pour boucler l’encerclement de Guéret, se trouva face à plusieurs camions de résistants. Le premier transportait une partie des militaires allemands faits prisonniers le 7 juin à Guéret, sous la garde de maquisards AS et FTPF, et parmi lesquels se trouvait vraisemblablement Roger Richard. Après un bref mais violent combat qui dura une vingtaine de minutes et qui fit plusieurs morts, les blessés et prisonniers dont Roger Richard furent rassemblés au carrefour de Combeauvert contre un talus et exécutés sommairement.
Roger Richard ne fut pas immédiatement identifié et fut inhumé, anonymement, en 1947 dans l’ossuaire de Combeauvert. Porté disparu dans les combats de Guéret, il ne fut identifié après recherches de la famille qu’en 1951. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Pardoux-les-Cars.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article206564, notice RICHARD Roger, Fernand, Georges [pseudonyme Bara] par Michel Thébault, version mise en ligne le 17 septembre 2018, dernière modification le 3 avril 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD AVCC Caen dossier 21 P 392 868 — René Castille Préparation et réalisation de la première libération de Guéret in La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Ed. Le Puy Fraud 2012 — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil de Paris.

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