CORRINGER Jean, Louis

Par Jean-Pierre Besse

Né le 8 novembre 1906 à Robert-Espagne (Meuse), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; graveur sur métal ; militant communiste de Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne) ; conseiller municipal puis adjoint au maire de Vigneux-sur-Seine ; homologué résistant du Front national pour la liberté et l’indépendance de la France (FN).

Fils d’un mouleur Marcel Eugène Corringer (44 ans à sa naissance) et de Marie Eugénie Honiat (40 ans), Jean Corringer était le cadet d’une fratrie de six enfants. Il travailla comme graveur sur acier à la fabrique-cartoucherie Gaupillat, au 43 bis, rue de Vaugirard dans le bas Meudon.
Il adhéra au Parti communiste en 1934 puis occupa des fonctions de trésorier. Il fut élu conseiller municipal communiste de Vigneux-sur-Seine en 1935.
La police française l’arrêta le 6 mars 1942 à Paris pour avoir mis son appartement parisien 54 rue Haxo (XXe arr.) à la disposition du Parti communiste clandestin. Incarcéré au Cherche-Midi puis le 24 août 1942 au fort de Romainville, il fut désigné comme otage avec quarante-cinq résistants et fusillé le 21 septembre 1942 en représailles à l’attentat du cinéma Rex, et incinéré au Père-Lachaise.
Il fut homologué résistant du Front national, interné résistant (DIR) et décoré de la médaille de la Résistance par décret du 6 juillet 1962, parution au JO du 10 juillet 1962.
Jean Corringer avait épousé en mai 1928 à Paris (VIIe arr.) Marguerite Helleringer, née le 15 juin 1902 à Paris (XXe arr.) dont le père était tôlier rue Godefroy Cavaignac. Elle effectua divers petits métiers : femme de chambre, gérante de kiosque de journaux, vendeuse de billets de la loterie nationale. Pendant l’Occupation, Marguerite Corringer se fit embaucher comme femme de ménage dans des bureaux des Champs-Élysées où elle volait de l’encre pour les ronéos qui imprimaient les tracts clandestins. Arrêtée en même temps que son mari à leur domicile, elle fut internée à la Santé puis à Romainville d’où elle fut déportée dans le convoi du 24 janvier 1943 vers Auschwitz-Birkenau (Pologne). Transférée par la suite à Ravensbrück puis à Mauthausen (Allemagne), elle fut libérée le 22 avril 1945. Après la guerre, conditionneuse, elle fut candidate aux élections municipales de 1951, à Alfortville, sur la liste conduite par le général Joinville. Elle mourut à Villejuif le 13 juin 1995.
Une rue de Vigneux-sur-Seine porte le nom de Jean Corringer, où son nom est également inscrit sur le monument aux morts et le monument commémoratif de la Résistance. Il est gravé sur le monument cloche du Mémorial du Mont-Valérien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20687, notice CORRINGER Jean, Louis par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 27 septembre 2022.

Par Jean-Pierre Besse

Cliché Jean-Pierre Fraiche sur MemorialGenweb
Cliché Jean-Pierre Fraiche sur MemorialGenweb

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 6, AC 21P 438561 . – SHD, Vincennes, GR 16 P 143621 (nc). — Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit., p. 206. – Charlotte Delbo, Le Convoi du 24 janvier, Éd. de Minuit, 2002. – Site Mémoire vive. — Site Internet draveil-resistance. – MémorialGenweb. — État civil. — Notes Annie Pennetier.

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