DELORME André [Pseudonyme dans la résistance : Masséna]

Par Eric Panthou

Né le 22 janvier 1912 à Saint-Flour (Cantal), mortellement blessé par les soldats allemands le 25 juin 1944 à Saint-Flour ; élève officier de Saint-Cyr, militaire d’active ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et forces françaises combattantes (FFC).

Fils de Baptiste, Alexandre Delorme, charron, peintre en voitures, marié à Saint-Flour le 18 avril 1911 avec Jeanne Teissèdre, fille de maîtres d’hôtel à Saint-Flour. André est leur fils aîné ; naîtra une fille en octobre 1914, mais le père était déjà mobilisé depuis le 4 août 1914 au régiment d’infanterie d’Aurillac. Évacué le 15 octobre 1917, il restera invalide (maladie pulmonaire). Le couple aura un autre fils le 18 octobre 1925 qui fut également résistant FFI.
André Delorme se maria le 10 août 1936 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) avec Hélène Agnès Malfreyt, fille du militant socialiste Léon Malfreyt. Il fut déclaré Pupille de la Nation par jugement du tribunal civil de Saint-Flour en date du 27 janvier 1923. Il fut élève au lycée Stanislas à Paris (6° arr.) de 1933 à 1934. Il fut ensuite élève-officier de l’ESM de Saint-Cyr, promotion Roi Alexandre 1er (1934-1936) puis instructeur à l’école de la Garde de Guéret.
Il est admis à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1934, puis à l’école des chars de combat de Saint-Maixant en 1936 et à l’école de Versailles en 1937.
Sa formation militaire terminée, il sert comme sous-lieutenant au 503ème régiment de chars de combat puis comme lieutenant au 7ème bataillon d chars légers en 1939.
Durant la campagne de France, en mai-juin 1940, il se distingue dans les Ardennes et dans le département de l’Aisne, ce qui lui vaut la Croix de guerre avec une citation à l’ordre de l’Armée, puis une deuxième à l’ordre du corps d’Armée.
Après avoir servi, successivement, au 92ème régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand puis à l’école militaire d’Aix-en-Provence, il est nommé, le 22 août 1942, avec rang le 20 juin 1940, chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur " à titre exceptionnel" (cette nomination sera annulé par le gouvernement provisoire) et obtient une nouvelle citation à l’ordre de l’Armée : " Officier hors pair, qui au cours de la campagne s’est distingué dans toutes les affaires auxquelles il a pris part. Le 14 mai, pour stimuler l’ardeur des fantassins, a suivi à pied dans les rangs de l’infanterie la progression des chars ; par la suite, des groupes de fantassin refluant en désordre, en a pris le commandement et a organisé la défense d’un point d’appui. Le 10 juin, pour délivrer un bataillon d’infanterie encerclé, est allé, sous le feu des armes automatiques ennemies, chercher une section de chars".
A la fin de son congé d’armistice, il est rappelé à l’activité à la direction générale de la Garde de Vichy, puis à l’école de la Garde de Guéret, en qualité de professeur de mathématiques et d’instructeur en armements. Dans le même temps, il sert dans les Forces françaises combattantes, d’abord au réseau "Ajax" de Guéret du 1er août 1943 au 31 mai 1944, ensuite au réseau "Coty-Clary" de Clermont-Ferrand du 1er au 25 juin 1944.
Domicilié selon un état des victimes du Puy-de-Dôme établi en 1945, 23 avenue d’Italie à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), il s’est engagé dans la Résistance aux côtés de son beau-père, Léon Malfreyt, il fut commandant du 1er Bataillon lors de la bataille du Mont-Mouchet en mai-juin 1944, avec le grade de lieutenant. Après le repli, il commande le Bataillon de Chaudes-Aigues (Cantal).
C’est aux côtés de son beau-père qu’il est surpris près de Saint-Flour au plateau de Chomette, en revenant de Chaudes-Aigues, le 25 juin 1944, par un poste de garde allemand. Ils voulaient atteindre leur point de ralliement à Saint-Georges. Ils sont mortellement blessés. Deux stèles indiquent le lieu où ils ont été mitraillés.
Sa citation posthume : "Officier de grande valeur alliant les plus hautes qualités de courage et de cœur à un grand sang-froid et à une connaissance approfondie de la tactique. A participé glorieusement aux batailles de la Margeride et de la Truyère, où il fit montre d’initiative et d’abnégation en restant un des derniers en position, malgré le danger d’encerclement."
Au lendemain de la guerre, il est récompensé par le grade d’assimilation de commandant dans les FFI, à compter du 1er juin 1944 ; le grade d’assimilation de sous-lieutenant dans les FFC, à compter du 1er août 1943. En revanche, bien que proposé pour la Médaille de la résistance française, à titre posthume, le 9 mai 1945, il n’obtiendra jamais cette décoration. Il reçoit la Légion d’Honneur et la Croix de guerre à deux palmes.

Son nom figure sur la stèle commémorative de Saint-Flour aux noms de Delorme et Malfreyt, sur le monument de la Résistance de Saint-Flour ainsi que sur les plaques commémoratives du Centre culturel Blaise Pascal à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article206890, notice DELORME André [Pseudonyme dans la résistance : Masséna] par Eric Panthou, version mise en ligne le 29 septembre 2018, dernière modification le 25 avril 2021.

Par Eric Panthou

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945. — AVCC Caen, AC 21 P 116126 dossier victime de guerre pour André Delorme (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 171571, dossier résistant André Delorme (nc). — « Les rues se souviennent à Clermont : rue Léon Malfreyt », Résistance d’Auvergne (Bulletin trimestriel de l’ANACR), juin 1971 .— Gilles Lévy, A Nous Auvergne, Paris, Presses de la Cité, 1981. — MémorialGenWeb .— http://www.riboulet.info/g/g_pg/armee/l%27ecole_page11.htm .— Compléments par Patrick Bec.

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