COULON Alexis, [Arthur]

Par Didier Bigorgne

Né le 3 octobre 1988 à Fourmies (Nord), mort le 19 février 1925 à Charleville (Ardennes) ; ouvrier métallurgiste ; syndicaliste CGT, puis CGTU ; militant socialiste, puis communiste.

Alexis Coulon était le fils d’Alphonse Joseph Coulon, manœuvre, et de Léonie Marie Broutin, ménagère. Il exerçait le métier de mouleur quand il épousa Alfréda Julie Eugénie Henry, sans profession, le 27 juin 1914 à Charleville. Veuf en premières noces, il se remaria avec Zélia Anna Docquin, sans profession.

Alexis Coulon était membre du cercle d’études socialistes " L’Etincelle " de Charleville. En novembre 1919, il marqua son opposition à une alliance du Parti socialiste SFIO avec les radicaux pour constituer une liste commune aux élections municipales. Après les grèves de 1920, il regretta l’apathie de la classe ouvrière et s’exclama « Vive la Russie, Vive l’Internationale ouvrière ! ». En 1920, il vota pour la IIIème Internationale dans un esprit d’avant-garde mais résolu à maintenir l’unité du parti. Aussi proposa-t-il la candidature de Charles Boutet aux élections sénatoriales, « le seul moyen d’aboutir à la Révolution sociale » ajoutait-il. Toutefois, le 23 janvier 1921, le congrès départemental de la fédération socialiste SFIO des Ardennes ne réussit pas à trouver un terrain d’entente entre les trois tendances qui s’étaient exprimées au congrès de Tours (25-30 décembre 1920). Après cet échec, Alexis Coulon adhéra au Parti communiste.

Parallèlement, Alexis Coulon mena une activité syndicale importante. Membre du syndicat des Métaux de Charleville, il fut élu conseiller prud’homme de l’arrondissement de Charleville en 1919. Lors des grèves de 1920, il représenta son syndicat, avec Jacques et Totot, au comité intersyndical qui groupait aussi les syndicats des postiers, des cheminots, des employés, des ouvriers du transport et du bâtiment. En janvier 1921, il fut élu à la direction de l’UD-CGT des Ardennes ; il siégeait à la commission exécutive au côté de Chalté, Chéret, Guéry, Juvigny, Labbé, Pierre et Recurt. Il fut délégué, pour la Fédération des Métaux, au 16ème congrès national de la CGT qui se tint à Lille du 25 au 30 juillet 1921. Il y vota avec les minoritaires, l’Union départementale leur ayant donné 114 mandats contre 112 aux majoritaires de la tendance Jouhaux.

Après la scission syndicale, Alexis Coulon adhéra à la CGTU avec Maurice Guéry et Léon Totot avec lesquels il militait déjà au Parti communiste. Le 14 mai 1922, il fut le candidat de son parti à l’élection pour le conseil général dans le canton de Charleville : il échoua au premier tour en obtenant 661 voix sur 8533 inscrits et 4859 votants. Le 9 juillet suivant, il participa au congrès départemental du Parti communiste des Ardennes qui se tint à Charleville ; il fut élu membre du bureau fédéral, mandat qu’il exerça jusqu’à sa mort brutale en 1925.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article207161, notice COULON Alexis, [Arthur] par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 5 octobre 2018, dernière modification le 5 octobre 2018.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : Arch. Dép des Ardennes 1M 15 — Archives de la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes (médiathèque de Charleville-Mézières).— Presse locale — Notice d’Henri Manceau dans DBMOF.— Etat civil de Fourmies et de Charleville.]

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