WANG Zhongliang 王仲良

Par Alain Roux

Né en 1906 à Changzhou (Jiangnan) ; « caïd ouvrier » (gong gunzi).

Né à Changzhou (Jiangnan) en 1906, c’est un « caïd ouvrier » (gong gunzi) qui dirige à la Shenxin n°9 une « fraternité des 162 » implanté parmi le personnel masculin des ateliers de tissage où les « gros bras » préposés à la maintance et à la surveillance des locaux ont été recrutés souvent parmi les voyous (liumang) de Putuo. Il a eu lui-même à l’occasion un comportement peu recommandable : en 1946, il avait fait de la prison pour avoir agressé un contremaître qui soutenait son adversaire alors qu’il cherchait à s’emparer de la direction du syndicat. En 1948 il persistait dans sa volonté de prendre le contrôle du syndicat pour avoir la possibilité de puiser dans la caisse et d’exercer un lucratif chantage à la grève auprès de la direction de l’entreprise. Il se heurtait dans cette entreprise à *Wang Jianzhong, qui était le président du syndicat à cette date : dans son rapport du 25 février 1948 sur la « grève du double deux » (le 2 février 1948) de la Shenxin n°9 , le « labour attaché » Hunt, du consulat général britannique (voir à *Yang Guangming), expliquait ce conflit comme « une lutte pour le contrôle du syndicat entre un président détesté des ouvriers accusé d’être à la botte du patron et de détourner la caisse ( =Wang Jianzhong) et un rival qui avait pour la circonstance développé une plate-forme revendicative » ( = Wang Zhongliang). Cette analyse était sans doute un peu réductrice, mais non dépourvue de pertinence. Wang Zhongliang fut d’ailleurs un des dirigeants initiaux de la grève, puis il eut un comportement de plus en plus ambigu : dès le 1° février, il proposa que l’on mette fin à l’occupation, clama par le moyen d’ un porte-voix qu’il était détenu contre son gré dans les locaux de l’usine, tout en qualifiant le mouvement de « grève de femmes qui n’intéressait pas les ouvriers de sexe masculin ». Il aurait été convié la veille au Club de l’entreprise à une rencontre avec le directeur Wu Shikui, Wu Kaixian* du BAS, Fan Caikui* du dangbu, et l’inévitable *Lu Jingshi, ainsi que des représentants de la police et de la garnison. C’est durant cette rencontre qu’auarit été décidée l’intervention policière du lendemain. Il aurait reçu une forte somme pour sa trahison. Arrêté par la police le 2 février avec 2 500 autres ouvriers, il fut rapidement relâché.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article207279, notice WANG Zhongliang 王仲良 par Alain Roux, version mise en ligne le 10 octobre 2018, dernière modification le 5 novembre 2022.

Par Alain Roux

SOURCE : Roux 1991 et Roux 2002.

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