YANG Hu 杨虎

Né en 1889 il avait établi des relations lors de la révolution de 1911 avec Chen Qimei, ce puissant notable de Shanghai qui était membre de la Ligue Jurée de Sun Yat-sen et affilié à la Bande verte (Qing Bang).Il l’avait présenté à *Du Yuesheng dont il était devenu un des meilleurs « disciples ». Alors que Yang Hu éait devenu en 1923 le chef de la police militaire de la garnison de Shanghai, Dai Li, qui était à cette date un petit délinquant vivant d’expédients, lui offrit ses services en tant qu informateur : il le mit en rapport avec Du Yuesheng. C’est dans la maison de Du, rue Wagner, dans la Concession Française, que l’on mit sur pied le 28 mars 1927 l’Association pour le Progrès Commun (Zhongguo gongjinhui) : cette milice de 2 à 3000 gangsters de la Bande Verte, armés de pistolet Mauser, fut placée sous le commandement de Yang Hu et de son ami Chen Qun (陈群). Ces nervis constituérent la force de frappe de Chiang Kaï-shek lors de son coup de force du 12 avril 1927 contre les communistes et les syndicalistes révolutionnaires qui avaient pris à la fin mars le contrôle des quartiers de Shanghai gérés par la Chine. Ils avaient anéanti en quelques heures la milice ouvrière du Syndicat Général de Shanghai à direction communiste (voir à *Wang Shouhua). La terreur blanche à laquelle ils avaient donné le coup d’envoi coûta la vie à près de 5.000 militants communistes, GMD de gauche et syndicalistes révolutionnaires. Un calembour sinistre circulait alors dans les milieux populaires : « Lang hu(虎) cheng qun (群) » : une foule de loups et de tigres ont envahi la cité » : Yang Hu ne put jamais effacer cette tache sanglante accolée à son nom dans le monde ouvrier shanghaien.
Il fut cependant le président d’un fantomatique syndicat des marins dans les années trente. Entre temps il était devenu général de brigade dans l’armée nationaliste et commandait la garnison de Shanghai, transformée après l’accord de mai 1932 qui avait mis fin à la bataille de Shanghai contre le corps expéditionnaire japonais, en un « Corps de maintien de la paix ». À ce poste, Yang Hu protégeait le trafic d’opium de la compagnie Sanxin dont Du était le principal actionnaire. En janvier 1936 il fut promu général de corps d’armée et participa aux activités du mouvement de salut national antijaponais. En fait, il s’occupait surtout de renseignements pour le compte de Dai Li devenu son supérieur hiérarchique. Il organisait des réceptions fastueuses dans sa résidence de la rue Vallon au ceour de la Concession Française et on disait qu’il avait formé comme espionnes une escouade de jolies filles dont certaines étaient ses concubines. Une d’entre elles, Ye Xiati, épousa plus tard le général Hu Zongnan, un des plus fidèles chefs militaires de Chiang Kaï-shek. Après la victoire sur le Japon, il fut durement affecté par le décés accidentel en 1946 de Dai Li et chercha à retrouver une place dans le mouvement syndical lors de la création par le gouvernement nationaliste d’un Syndicat Général du Travail Panchinois qui tint son congrés à Nankin en avril 1948. Ce fut un échec car son passé de terroriste anti ouvrier le suivait toujours. De 1945 à 1949, il fut membre du Yuan de contôle. La suite est confuse. On sait seulement qu’il fut arrêté par la police de Chine Populaire en 1958 et qu’il mourut en prison sur le continent en 1966.