YE Xianggao 叶翔 皋 [YIH Ziang-kao]

Ye Xianggao 叶 翔 皋 (Yih Ziang-kao dans la presse en langue anglaise de Shanghai).
Né en 1896 à Cixi, un bourg intégré depuis à la ville de Ningbo (Zhejiang), Il fut, de l’été 1927 au printemps 1949, l’ inamovible président du syndicat des charpentiers en construction navale du 1°district de Shanghai ( Nanshi), né de la fusion de la guilde des charpentiers de Canton avec celle des charpentiers de Ningbo, après des décennies de conflit qui les avaient opposées sur les docks. Il s’agit d’un syndicat fort, en février 1931, de 1.472 membres qui appartenaient à une aristocratie ouvrière corporatiste totalement imperméable aux idées révolutionnaires. Ye Xianggao prétendit constamment avoir été dans sa jeunesse un simple docker, ce dont doutait fortement le consul général américain dans son rapport n°35 du 4 décembre 1945.
Dans les années 1930, Ye Xianggao fut constamment membre de l’éxécutif du Syndicat Général de Shanghai : Givens, le célèbre chef de la Special Branch de la Shanghai Municipal Police, en fait dans un rapport confidentiel du 4 décembre 1933 un homme de *Du Yuesheng, de *Wu Kaixian et de *Lu Jingshi, donc, sans aucun doute, un membre de la Bande Verte et de la clique CC. Lors de la crise survenue en 1931 qui opposait à la faction « nordiste » dirigée par Chiang Kaï-shek la faction « sudiste » regroupée autour de Wang Jingwei, il se rangea sans hésitation dans le camp nordiste. Il était très actif : on le voit intervenir pour aider à trouver une solution, en général au rabais, lors de nombreuses grèves, dont celle de la Shanghai Power qui dura 54 jours entre septembre et novembre 1933. Lors de la signature de l’accord qui mit fin au conflit et était fort peu favorable aux grévistes, il fut quelque peu bousculé par des ouvriers mécontents.
Cette fidélité à la clique CC et au Généralissime fut confirmée durant la guerre sino-japonaise à l’issue de laquelle (voir *Wu Shaoshu) il joua un rôle décisif pour reprendre à *Wu Shaoshu et à ses lieutenants le contrôle du Syndicat Général de Shanghai : lors du Congrès de ce syndicat en octobre 1945, il fut réélu à l’éxécutif formé presque exclusivement de membres de la clique CC. En octobre 1946 il fut élu conseiller du sénat municipal ( canyihui) de Shanghai et, en novembre 1947, il fut élu député à l’Assemblée Nationale en troisième position du collége ouvrier, derrière *Zhou Xuexiang et *Shui Xiangyun. Entre temps, *Lu Jingshi l’avait nommé administrateur du Li Bao, un journal tiré à 40.000 exemplaires destiné aux ouvriers dont il venait de devenir propriétaire. En mars 1949, il fut signataire d’une lettre envoyée au maire de Shanghai en qualité de membre de l’exécutif du Syndicat Général de Shanghai alors en pleine décomposition.

Alain Roux