ZHU Qianzhi 朱谦之 [Zi : QING Qian 情 牵. Autre nom : ZHU Xunbei]

Par Alain Roux

Né en 1899 à Fuzhou (Fujian), mort le 22 juillet 1972 à Pékin ; philosophe.

Philosophe attiré initialement par l’anarchisme et le mouvement ouvrier. Né en 1899 à Fuzhou (Fujian) d’un père médecin, il partit faire des études supérieures à Pékin en 1918 et fut admis à l’université de Pékin (Beida) en 1919 d’où il sortit diplômé du département de philosophie en 1924. Durant son séjour à Pékin, il fut attiré par l’anarchisme occidental, sujet auquel il consacra plusieurs articles dans la revue de l’université de Pékin ainsi que dans « La Nouvelle Jeunesse » ( Xin qingnian) et dans « Luttes » (Fendou) . Il rendit plusieurs fois visite à Mao Zedong, alors employé comme aide bibliothécaire à Beida, avec qui il eut des discussions sur l’anarchisme et ses possibilités en Chine. Intéressé par le nihilisme, il pensait que le jeune mouvement ouvrier chinois pouvait jouer un rôle décisif pour détruire l’ancien monde. C’est lui qui lança la formule selon laquelle « les ouvriers étaient sacrés » (laodongrenmin shensheng), souvent reprise sur les pancartes des ouvriers lors de manifestations de rue. Très actif durant le mouvement du 4 mai 1919 durant lequel il afficha sur le campus de Beida des « affiches en gros caractères » (dazibao), il fut emprisonné quelques semaines en octobre. Pendant un séjour à Nankin il fut intéressé par l’enseignement des maîtres bouddhistes Taixu et Ouyang Jingwu, mais fut déçu en découvrant la corruption du clergé en robe safran. Après avoir enseigné en 1924 à l’université de Xiamen au Fujian, il se retira dans une retraite près du Lac de l’Ouest à Hangzhou en 1925. Ayant obtenu une bourse, il poursuivit des études de philosophie au Japon en 1929. De retour en Chine en 1931, il obtint un poste d’enseignant à l’université Jinan de Shanghai puis devint professeur à l’université Sun Yatsen de Canton en 1932. Il fut nommé professeur à Beida en 1952 et participa à la campagne antidroitière en 1957 en critiquant le libéralisme occidental de certains de ses collègues. Il fut nommé au département d’études des religions de l’Académie chinoise des Sciences en 1962 et mourut à Pékin le 22 juillet 1972. Il est connu hors de Chine pour deux ouvrages publiés l’un et l’autre avant 1949 : Chinese Philosophy and the French Revolution et The European Renaissance and Chinese Civilization. On a publié en 1980 son livre (non traduit) : Mon autobiographie à 70 ans : le changement de ma vision du monde , qu’il avait écrit en 1968 et en 2004 un recueil d’un choix de ses nombreuses oeuvres (aux Éditions du Peuple du Jilin) .

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article207304, notice ZHU Qianzhi 朱谦之 [Zi : QING Qian 情 牵. Autre nom : ZHU Xunbei] par Alain Roux, version mise en ligne le 10 octobre 2018, dernière modification le 5 novembre 2022.

Par Alain Roux

SOURCES : Dicomo, p 728. — Dirik Arif : Anarchism in the Chinese Revolution. University of California Press. Berkeley. 1973.

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