COSTEDOAT André

Par Gilles Morin

Né le 19 mai 1906 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), mort le 15 septembre 1994 à Thiais (Val-de-Marne) ; professeur puis inspecteur général ; militant socialiste de Bordeaux puis de Paris, secrétaire administratif de la fédération SFIO de la Seine (1938-1940), membre de la commission administrative permanente de la SFIO (1936-1940).

Fils d’Edmond Costedoat, professeur bordelais, adjoint socialiste au maire de Bordeaux, André Costedoat effectua ses études secondaires à Bordeaux. Bachelier en 1923, il prépara l’Ecole normale supérieures au lycée de Bordeaux puis au lycée Louis le Grand à Paris en 1925-1926. Il obtint la licence à la faculté des lettres de Bordeaux. Boursier d’agrégation, admissible à l’agrégation de grammaire en 1929, il fut reçu en 1930. Il fut nommé professeur au lycée de Périgueux (Dordogne) en 1929, puis au lycée de Bordeaux en 1931, puis à l’Ecole supérieure de commerce et d’industrie en 1935.

André Costedoat adhéra en 1924 à la SFIO et appartenait à la franc-maçonnerie. Il remplaça son père comme secrétaire de la section Édouard-Vaillant de Bordeaux en 1933. Cette année-là, avec son père, il fut l’un des actifs opposants au maire dissident. Aux élections législatives de 1936, trois ans après la scission dite néo-socialiste qui avait ravagé la fédération, il tenta de reprendre, au nom de la SFIO, le siège de la 1re circonscription de Bordeaux à Antoine Cayrel, un des élus transfuges du Parti. Il n’y réussit pas. André Costedoat obtint 3 618 voix sur 22 742 inscrits, derrière Cayrel (4 636) qui l’emporta au second tour, en battant le modéré Ramarony. Il adhéra au Rassemblement universel pour la paix (RUP) et y rencontra notamment Nehru et Pierre Mendès France.

Exempté du service militaire, il se maria avec une chirurgien-dentiste de Bordeaux. Ils eurent une fille.

Depuis 1934, André Costedoat demandait sa mutation à Paris soutenu par la direction du parti. Devant le refus de l’inspection générale, Paul Faure, devenu ministre d’État, le 25 juin 1936, intervint par lettres pour qu’il soit inscrit sur la liste d’aptitude des professeurs du cadre parisien. Après avoir refusé, le comité consultatif revint sur sa position après de nouvelles démarches, et il fut nommé professeur au lycée Charlemagne à la rentrée d’octobre 1936. Il fut détaché en mai 1937 pour intégrer le cabinet ministériel de Paul Faure puis en avril, il fut détaché au secrétariat particulier de Paul Faure.
Chargé de mission au cabinet de Paul Faure, ministre d’État des gouvernements Blum et Chautemps, en 1936 et 1937, Costedoat appartenait à la 14e section SFIO de la Seine. Paulfauriste, il défendit la motion « socialiste », opposée à celles de la Bataille socialiste et à celle de la Gauche révolutionnaire du secrétaire fédéral de la Seine, Marceau Pivert, au congrès fédéral extraordinaire de la Seine du 23 janvier 1938. Collaborateur régulier du Pays Socialiste, il fut membre de la commission administrative permanente de la SFIO de 1936 à la défaite. Il était rédacteur au Populaire, pour la politique étrangère, en alternance avec Pierre Brossolette..
Après la dissolution de la fédération de la Seine en février 1938, André Costedoat fut secrétaire administratif de cette fédération. Il se montré favorable à la grève du 30 novembre 1938.

En juin 1940, il partit se réfugier dans les Basses-Pyrénées, puis retrouva la direction du Populaire à Clermont-Ferrand en juillet. Il reprit son poste au lycée Charlemagne à la rentrée 1940, lequel accueillait 40 % d’élèves juifs. Il fut dénoncé en 1941 par le nouveau proviseur, comme suspect d’hostilité au régime, mais il put faire dérober son dossier par des complicités dans l’administration. Durant les vacances de 1942, il déménagea après une visite de la police allemande et fut nommé au lycée d’Avignon (Vaucluse). Son épouse, juive, s’était repliée à Marseille. En octobre 1942, elle intervint par lettre pour que son mari puisse remplacer un professeur décédé au lycée Périer. Il y fut nommé mais le ministre s’opposa à cette nomination. Quelques mois plus tard, après avoir été menacé par la police allemande, il souhaita retrouver son poste au lycée Charlemagne à Paris. Profitant d’un congé de maladie, revenu à Paris en février 1943, il fut « mis d’office en congé sans traitement ». Devenu secrétaire au service du cirque Rancy et organisateur de matchs de boxe au Grand-Palais, il rejoignit l’organisation « Les Croix de Lorraine ».
À la Libération, il obtint sa réintégration au lycée Charlemagne avec rattrapage de traitement.

Nommé directeur de stage d’agrégation en 1945-1946, chargé d’enseigner en 6e nouvelle au lycée Charlemagne, André Costedoat fut mis à la disposition de différents cabinets ministériels, sous la IVe République, de plusieurs ministères qui n’étaient pas toujours socialistes (Paul Ramadier, Garde de Sceaux, en janvier 1948, chargé de mission au cabinet du ministre de l’Éducation nationale Marcel-Edmond Naegelen, chargé de la presse du ministre des Finances à partir du 23 janvier 1948, Jean-Raymond Guyon, son ami de jeunesse, de Rastel au Ravitaillement, de René Mayer, d’Edgar Faure, secrétaire d’Etat aux Finances), André Marie, ministre de l’Education nationale, qui le nomma inspecteur général en 1952).

Affecté au Centre national de documentation pédagogique, il participa à la direction de la section des Livres, puis à partir d’octobre 1952, il fut nommé inspecteur général des services des œuvres en faveur de la jeunesse scolaire et universitaire puis détaché auprès du Directeur général de l’enseignement supérieur (centre national des œuvres). En 1956, il occupa les fonctions d’inspecteur général des services des œuvres sociales en faveur des étudiants.

Le 12 mai 1981, André Costedoat devint membre du comité national de conciliation institué auprès du ministre de l’Éducation nationale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20737, notice COSTEDOAT André par Gilles Morin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 5 novembre 2021.

Par Gilles Morin

ŒUVRE : Rédaction d’un article sur la vie universitaire dans l’Encyclopédia universalis.

SOURCES : Arch. Nat., 72AJ/251, témoignage recueilli par Calmette le 26 janvier 1962 ; Z/6/1906/scellés ; AJ/16/8943, F17 30261. — PPo. BA2, 1956. — Cahiers et Revue de l’Ours, correspondance René Hug, n° 138, février 1983, p. 27. — Alain Anziani, Cent ans de socialisme en Gironde, Bordeaux, 1999. — Informations recueillies auprès de madame Thérèse Costedoat-Soubie, par Agnès Vatican. — Notes de Jacques Girault.

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