Par Justinien Raymond, Gilles Morin
Né le 31 juillet 1874 à Marpaps (Landes), mort le 27 janvier 1947 ; professeur de l’Université de Bordeaux (Gironde) ; militant socialiste de la Gironde ; adjoint au maire de Bordeaux (1925-1933).
Bachelier (option Philosophie) en 1893, licencié ès-lettres en 1897, répétiteur aux collèges de Blaye (Gironde) puis de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), boursier d’agrégation (1897-1899), Edmond Costedoat accomplit le service militaire en 1899-1900. Répétiteur aux lycées de agrégé de Mont-de-Marsan (Landes) puis de Bordeaux, agrégé de grammaire en 1901, Edmond Costedoat devint professeur au lycée d’Agen (1901), de Châteauroux (Indre, 1902), de Tarbes (Hautes-Pyrénées, 1904), de Bordeaux, Talence (1907). Il fut mobilisé dans les services auxiliaires comme infirmier (1915-1916). Il prit sa retraite en 1936. Il n’enseigna pas à l’université mais il porta le grade de professeur de l’université.
Edmond Costedoat s’était marié le 5 mars 1900 avec Marthe Doucet née à Bordeaux. Ils eurent trois enfants.
A Tarbes, il participa à des activités politiques et signa, le 21 juin 1906, l’éditorial titré « Expropriation » du Démocrate des Hautes-Pyrénées s’appuyait sur un discours de Jaurès et s’en prenait au maire radical-socialiste de Tarbes et, dans un autre article du journal, en page 3, sous le titre « A nos édiles », il demandait l’interdiction des processions. Dans une lettre au recteur, le maire souhaitait qu’il lui donnât « une leçon de républicanisme ».
Edmond Costedoat, qui avait été l’un des fondateurs des Étudiants socialistes, fut élu conseiller municipal SFIO en 1912 (la liste eut 13 élus) et fut candidat SFIO aux élections législatives de 1914 ; il était secrétaire de la section Édouard Vaillant et le demeura jusqu’en 1933. Il ne fut pas réélu aux élections municipales du 30 novembre 1919, ni à l’élection cantonale à la même date. Les socialistes n’eurent aucun élu à cette date. Conseiller général SFIO du 3e canton de Bordeaux, élu le 21 mai 1922 (siège gagné sur le bloc national), il fut battu au renouvellement de 1928 par Toulet, URD, par 2 040 voix contre 1 490 au 2e tour. Il avait obtenu 1 246 voix au premier tour, contre 1 322 à Toulet et 634 à Rotgès, républicain de gauche. Il ne fut pas candidat en 1934. En revanche, il fut élu au conseil général dans le 4e canton de Bordeaux en 1937, contre l’USR.
Edmond Costedoat, de nouveau élu conseiller municipal de Bordeaux en mai 1925, sur la liste du Bloc des gauches, devint adjoint au maire Adrien Marquet, chargé de l’Instruction publique ; il fut notamment responsable de la construction de la Bourse du Travail.
Costedoat était alors un militant en vue et très actif de la fédération SFIO. Lors du congrès ordinaire de la fédération socialiste de la Gironde, tenu le 1er février 1925, il avait été désigné comme membre suppléant de la délégation au conseil national de la SFIO pour l’année en cours. En janvier 1931, à Bordeaux, il fut assesseur d’une réunion du « Cartel girondin des Associations pour la paix ».
Au congrès national de juillet 1933, qui vit se faire la scission néo-socialiste, Edmond Costedoat, qui était semble-t-il jusqu’alors l’ami de Marquet, intervint au nom de la minorité fédérale opposé au maire de Bordeaux, dénonçant les pratiques antidémocratiques de la majorité fédérale, provoquant de violentes interruptions de Marquet et d’Antoine Cayrel qui contestaient ses propos. En 1935, il conduisit la liste socialiste contre Marquet aux élections municipales. Celle-ci obtint environ 8 800 voix, contre 26 000 à la liste Marquet, 11 800 à la liste de Philippe Henriot et 2 600 à la liste communiste. Costedoat fut encore candidat contre Cayrel aux élections législatives de 1936. Il fut signataire du projet de motion fédérale en juin 1938, pour le congrès de Royan. Une rue de Bordeaux porte son nom.
Ses deux fils, André et Jean ont été des militants de premier plan de la SFIO, le premier à Bordeaux puis Paris, le second à Bordeaux.
Par Justinien Raymond, Gilles Morin
SOURCES : Arch. Nat. F7/12987, F7/12988 ; F17 24437 ; CAC, 1994437, art 1. — Conseils généraux, élections, résultats officiels, juillet 1925-octobre 1928, Paris, J.L.L. D’Artrey directeur. — Laurent Quintin, La Fédération socialiste de Gironde, 1914-1925, TER d’histoire, Université de Bordeaux 3, 1991. — PS-SFIO, XXXVIe Congrès national, rapports, Librairie populaire, 1939. — Bibl. Nat., 4° Lk 4, 3163, c. rendu du congrès de la fédération socialiste de la Gironde, 1er février 1925. — Alain Anziani, Cent ans de socialisme en Gironde, Bordeaux, 1999. — Notes DBMOF. — Informations recueillies auprès de madame Thérèse Costedoat-Soubie, par Agnès Vatican. — Notes de Jacques Girault.