COSTENTIN Albert [COSTENTIN Baptiste, Albert]

Par Claude Pennetier

Né le 15 février 1896 à Saint-Paër (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 15 février 1946 à Paris (XIVe arr.) ; instituteur ; militant communiste en Seine-inférieure puis en banlieue parisienne puis oppositionnel ; militant de l’École émancipée.

Albert Costentin, dans Le Prolétaire Normand du 12 octobre 1928 — BNF cote JO94118

Fils de Jean Baptiste Costentin, garde particulier, et de Rose Le Breton, Albert Costentin, 1m69, blond aux yeux bleus, était instituteur adjoint à Lillebonne (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) lors de sa mobilisation le 11 août 1916. Élève aspirant à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), il rejoignit le front dans l’infanterie le 4 juillet 1917. Décoré de la Croix de guerre, il troqua la capote bleue horizon pour la blouse grise le 23 septembre 1919 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Nommé instituteur titulaire à Fécamp (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) en septembre 1924, il se lia d’amitié avec Étienne Cudennec lui aussi fécampois de fraîche date, ce fut probablement à cette époque qu’il donna son adhésion au Parti communiste et au Syndicat unitaire (CGTU) de l’enseignement laïc de Seine-Inférieure qui fit appel à lui comme secrétaire adjoint, associé à Roger Poujoll (secrétaire) et René Longé (trésorier) début 1925.

Nommé à Rouen en septembre, il fit partie de la délégation des « cinquante instituteurs » invités en URSS par la IIIe Internationale à la fin de 1925. Il fut chargé de développer la propagande au Havre et de faire circuler dans les cellules les Cahiers du Bolchevisme.

Secrétaire du Syndicat unitaire de l’enseignement laïc de 1927 à 1929 et membre du comité de la région communiste, il se présenta au conseil général dans le 4e canton de Rouen, le 2 décembre 1928, et aux élections municipales de Darnétal (Seine-Inférieure) le 5 mai 1929, comme tête de liste, mais ne fut pas élu. Il se consacra alors à la direction du Prolétaire normand. Poursuivi pour propagande anarchiste à la suite d’un discours prononcé au Petit-Quevilly lors de la campagne pour les élections au conseil général, il fut condamné à deux ans de prison au début de 1932.

Il est probable qu’il assura l’intérim de la direction du Parti en Seine-Inférieure après le limogeage d’André Trouillard compromis par ses liens avec Henri Barbé et Pierre Célor, aussi était-il présenté par l’Humanité comme secrétaire régional permanent. Costentin fut candidat du Parti communiste aux élections législatives le 1er mai 1932, dans la 2e circonscription de Rouen, face à l’ancien député communiste Maurice Gautier, maire d’Oissel (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), qui avait été exclu du parti en 1929, et qui était candidat du PUP, et face à Eugène Tilloy, conseiller général socialiste et maire de Sotteville. Réunissant 2975 voix, Costentin devança largement Gautier (1 816 voix), mais fut devancé par Tilloy (3 315 voix) qui se désista pour Crutel, radical socialiste, arrivé 2e avec 7029 voix.

Albert Costentin quitta Rouen pour la région parisienne, où il épousa en décembre 1932 à Fontenay-sous-Bois une institutrice communiste Marcelle Poirier, veuve Durand).

Membre du comité du rayon communiste de Champigny-sur-Marne, Costentin ne fut pas réélu par la commission politique de la conférence de rayon, le 27 octobre 1935 à la demande de Léon Mauvais. De violentes réactions furent enregistrées parmi les militants locaux car il était fort actif. Au lendemain des grèves de juin 1936, il quitta le Parti et se consacra au militantisme syndical. Selon le rapport sur le trotskisme du bureau politique du Parti communiste, le 28 juillet 1938, il était signalé comme militant trotskiste à Nogent-sur-Marne où l’organisation communiste avait été dissoute. Aussi, selon le rapport, il reportait son activité sur Fontenay-sous-Bois.

En 1944, Albert Costentin participa à la reconstitution du groupe de tendance syndicaliste révolutionnaire des « Amis de L’École émancipée » dans l’enseignement. Il prit part au lancement de Front ouvrier. Lors de la première assemblée générale des « Amis de L’École émancipée », les 18-20 juillet 1945, il fut désigné, avec Marcel Pennetier et Jacques Guilloré* pour former un « comité central » provisoire chargé de relancer l’activité de la tendance. Il anima, avec sa femme, la sous-section du Syndicat national des instituteurs de Fontenay-sous-Bois et le Comité intersyndical.

En 1926 il habitait 1ter rue Marie Ernestine, et en 1932, 27 rue Alexandre Barrabé à Rouen. En 1936, le couple Costentin vivait 6 rue de Nogent à Fontenay-sous-Bois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20741, notice COSTENTIN Albert [COSTENTIN Baptiste, Albert] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 6 avril 2022, dernière modification le 7 avril 2022.

Par Claude Pennetier

Albert Costentin, dans Le Prolétaire Normand du 12 octobre 1928 — BNF cote JO94118

SOURCES : RGASPI, 517, 1, 1746, 1884. — Notice DBMOF. — Presse syndicale. — Notes de Jacques Girault et de Loïc Le Bars. — Le Journal de Rouen du 6 mai 1929, et du 2 mai 1932 (résultats des élections législatives). — Arch. Dép. Seine-Maritime Sûreté générale, rapports mensuels des commissaires spéciaux dossiers non classés, 10 MP 1410 Syndicats dissous avant 1936, État civil, Matricule militaire. — Arch. Com. Rouen 7 F 3 Réunions syndicales 1926-1934, Syndicats divers.

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