CABIOC’H Jean Pierre

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 23 février 1922 à Sanvic (aujourd’hui Le Havre, Seine-Maritime), guillotiné le 13 septembre 1944 à Brandenburg-An-Der-Havel (Brandenburg) (Allemagne) suite à une condamnation à mort ; cheminot ; requis du STO ; résistant groupe de sabotage des cheminots en gare de Braunschweig.

Jean Cabioc’h était le fils d’Yves, bourrelier et de Marie Le Fouler. Il était célibataire et domicilié chez ses parents à Sarcelles (Seine-et-Oise).
Il entra à la SNCF le 26 octobre 1942 comme auxiliaire homme d’équipe, au service de l’Exploitation en gare de Paris-la-Chapelle-Triage. Il fut réquisitionné au titre du STO et détaché auprès de la Deutsche Reichsbanh le 26 juin 1943. Il fut envoyé à Braunschweig (Brunswick) pour travailler comme homme d’équipe à la gare de triage. Comme tous ses camarades français, il fit preuve de mauvaise volonté allant jusqu’à afficher ouvertement ses sentiments antiallemands. Son petit groupe se livrait à des sabotages en gare en envoyant les rames de wagons dans le mauvais sens, en ne mettant pas les sabots d’enrayage faisant ainsi tamponner les wagons entre eux, ce qui occasionnait des dégâts importants. Jean Pierre Cabioc’h et treize de ses camarades furent arrêtés par la Gestapo le 11 octobre 1943 sur la dénonciation d’un travailleur volontaire français et d’un Alsacien. Ils furent incarcérés à la prison de Braunschweig. Onze d’entre eux furent condamnés à mort le 20 juillet 1944 sous l’accusation d’aide à l’ennemi par le Kammergericht (Chambre d’appel) de Berlin venu siéger à Braunschweig. Trois condamnés eurent leur peine commuée en des travaux forcés. Le 21 juillet Jean Pierre Cabioc’h et les dix camarades condamnés avec lui furent transférés à la prison de Wolfenbüttel puis à la forteresse de Bradebourg-Görden afin d’être exécutés. Il fut guillotiné le 13 septembre 1944 à 11h59.
Il fut incinéré et l’urne contenant ses cendres déposée le 15 septembre 1944 au Franzözicher Friedhof in Frohnau, à Berlin (Allemagne).
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 24 avril 1946 et le titre de Déporté politique le 16 avril 1957 ainsi que la mention « Mort en déportation » inscrite au JO du 3 novembre 1987.
Son nom figure sur la plaque 1939-1945 apposée sur la façade de la gare, à Brandenburg (Allemagne) et sur la plaque commémorative SNCF, à Paris-la-Chapelle (XVIIIe arr.), sur le monument place de Verdun et sur le monument aux morts, dans le cimetière communal, à Sarcelles (Val-d’Oise). Une rue porte son nom, à Sarcelles (Val-d’Oise).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article207429, notice CABIOC'H Jean Pierre par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 15 octobre 2018, dernière modification le 1er septembre 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Arnaud Boulligny dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Rail et Mémoire.— Mémorial Genweb.

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