COSTES Alfred, Marie, Irénée

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 24 février 1888 à Saint-Juéry (Tarn), mort le 28 septembre 1959 à Boulogne (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur mécanicien ; militant communiste, secrétaire de la région parisienne du PCF, membre du comité central ; syndicaliste, secrétaire du syndicat des Métaux de la région parisienne, secrétaire puis président de la Fédération des Métaux ; député (1936-1940, 1945-1956).

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936]

Alfred Costes était petit-fils et fils d’ouvriers métallurgistes. Son grand-père avait été puddleur aux Forges de la Loire et de Decazeville et son père, Louis Costes, avait commencé aussi comme puddleur à Decazeville. D’une famille marquée par les révoltes de 1848 et les « Vatrinades » de Decazeville, il était « athée et prolétaire ». Il avait, écrivait son fils, « roulé sa bosse » dans un nombre considérable d’emplois de Decazeville à la Loire, au Nord, à Paris avant de revenir dans le Tarn pour se marier puis repartir en 1890 à Tarbes puis Clichy, Paris (au Métro), Rueil, Nanterre, Versailles (usines à gaz, chauffeur-mécanicien). Militant actif, il organisait dans des syndicats, animait des grèves et fut condamné deux fois. Divorcé en 1920, il s’était séparé en 1898 de sa femme, issue d’une famille de paysans pauvres mais conservateurs et profondément catholique pratiquante. « C’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle mon père s’est séparé », précisait-il. Alfred Costes épousa Péne Aline, Melina, Laetitia, corsetière à domicile (travail à façon) dont le père, métallurgiste était l’ami de son père. Dans son autobiographie du 28 janvier 1932, Costes dresse en plusieurs pages un tableau détaillé et précis de sa parenté, faisant un portrait professionnel, politique et religieux des grands parents aux beaux-frères et neveux.

Jusqu’à l’âge de trente ans, Alfred Costes ne paraissait pas s’intéresser à un engagement politique ou social. Il quitta l’école à douze ans et demi et commença à travailler en août 1900 chez Limouzy, un constructeur d’Albi où il avait fait son apprentissage et y resta quatre ans. Il vint à Paris en 1904 pour travailler à Levallois (compteurs de taxis), à Clichy, en 1908 chez Weyer et Richemond (machines à vapeur) à Pantin pendant un an. Il était alors domicilié dans le XVIIe arr. au 4 rue de la Félicité. En 1909, il partit au service militaire qu’il effectua au 8e Régiment d’artillerie. À son retour en septembre 1910, il travailla un an chez Renault puis comme ajusteur, avenue Wagram dans une société de taxis pendant trois ans. À la veille de la guerre, il était depuis trois mois « dans une boîte de Levallois » où il fut proposé comme chef d’équipe. Mais la guerre éclata et, mobilisé en août 1914 il fut nommé le 8 décembre 1915 maréchal des logis artificier au 60e régiment d’artillerie. En mars 1915, son frère avait été tué aux Éparges, lui-même reçut la Croix de guerre. En avril 1917, il fut rappelé en usine et mobilisé à Levallois où il devint chef d’équipe au bout d’un mois et contremaître au bout de quatre.

Avant-guerre, Alfred Costes sympathisait de loin avec les socialistes, lisant l’Humanité. Pendant la guerre, il fut influencé par un « bon copain », déserteur espagnol, membre des Jeunesses socialistes de Saint-Sébastien, qui militait « autour du Comité pour la reprise des relations internationales » et qui lui montra « la politique de guerre des socialistes ». À son retour en usine, il lut La Vague, Le Journal du Peuple, Le Pays. Ayant fait la connaissance d’un minoritaire opposé à Merrheim, il voulut se syndiquer. Mais à l’annonce de son statut de contremaître on « poussa de hauts cris » et il ne se syndiqua qu’en 1921. Cependant, bien que contremaître, il affirmait avoir, seul, incité en 1919 les ouvriers à débrayer et aidé à former leur Comité de grève ce qui provoqua momentanément son renvoi, ayant été dénoncé. La pression des ouvriers aurait cependant permis qu’il restât. Il partit ensuite travailler dans un petit garage à Saint-Ouen, jusqu’en 1922, puis à la Syndicale-essence comme mécano. Fin novembre 1923, il entrait au service illégal de la fédération de la Seine du Parti communiste. Il suivait depuis 1919, dans le Populaire et Le Journal du Peuple, l’action des minorités du PS. Après le congrès de Strasbourg (février 1920), il demanda son adhésion à la 17e section mais à « direction renaudelienne » ne le convoqua pas. Ce n’est qu’après le congrès de Tours que le secrétaire de section, Fradin* lui remit sa carte en janvier 1921. Cependant, dès mai 1920, il s’était lié avec des minoritaires groupés dans l’ARAC à laquelle il adhéra. Dès lors, « sa vie entière est consacrée au parti et au syndicat » déclarait-il.

Après avoir caractérisé ce militant qui, durant une quarantaine d’années, se consacra au militantisme politique et syndical, les deux étant intimement liés, nous tenterons, pour la clarté de l’exposé, de distinguer les différents plans, électoral, syndical, politique de son action.

Tous les rapports de police témoignent qu’au privé, l’homme était favorablement considéré. Ils divergent par contre en ce qui concerne sa valeur militante. Un rapport de janvier 1930 le décrit comme « un bavard incorrigible qui fatigue ses camarades par des exposés interminables ». Au contraire, un autre rapport, du 24 mars 1931 précise : « Costes est considéré comme particulièrement sérieux et capable par les dirigeants du Parti et de la CGTU. Il est ce qu’on peut appeler un militant qui rend des services. Grâce à lui, depuis le début de l’année dernière, l’Union syndicale de la Métallurgie dont les effectifs décroissaient à une allure assez rapide, a pu se ressaisir et recruter de nouveaux adhérents ».

Celui que ses camarades appelaient familièrement « Fredo », était incontestablement populaire. Le militant était d’un abord simple, sans prétention et très sérieux dans le travail politique. En toutes circonstances et, sa vie durant, il ne s’est jamais écarté de la ligne générale tracée par le Parti.

Alfred Costes fut à plusieurs reprises candidat à des élections. En mai 1925, candidat aux élections municipales dans le quartier des Épinettes, XVIIe arr., il recueillit 2 845 voix ; en mai 1929, toujours dans le même quartier, il obtint 2 881 voix au premier tour, 1 978 au second. En mai 1935, il sera tête de liste aux élections municipales à Boulogne-Billancourt mais, encore une fois, non élu. C’est après la Libération, qu’il deviendra conseiller municipal de cette ville. Costes fut également candidat à des élections cantonales : en juin 1925 dans le 2e secteur de Noisy-le-Sec, en mai 1935 dans la 2e circonscription de Boulogne. Enfin il fut candidat à deux reprises avant 1939 à des élections législatives dans la 8e circonscription de Saint-Denis (Boulogne-Billancourt). En 1932, il recueillit au premier tour 3 878 voix soit 16,7 % des 23 134 inscrits, 2 680 au second tour et son maintien empêcha l’élection du candidat SFIO Lagorgette (5 271 et 7 681 voix), Fernand-Laurent, radical indépendant étant élu (4 379 puis 7 799 voix). Les 16 avril et 3 mai 1936, l’entente entre socialistes et communistes étant réalisée, Costes fut élu (25 331 inscrits et 22 604 votants). Au premier tour, il obtint 9 548 voix, 13 925 au second, Lagorgette en ayant obtenu seulement 6 227 au premier tour.

À la Chambre, Costes présida la commission des Assurances et de la Prévoyance sociales, assura la vice-présidence de la commission de l’Aéronautique puis la présidence après la mort de P. Vaillant-Couturier. Déchu en janvier 1940, il fut déporté en Algérie. Libéré en 1943, il revint à Paris le 29 août 1944 et retrouva son mandat de député. Il ne se représenta pas en janvier 1956 du fait de maladie.

L’action militante d’Alfred Costes fut constante, conjointement sur les plans syndical et politique avec des temps forts dans l’une ou l’autre direction selon les moments et les besoins, sur décisions du Parti.

Dès 1925, ses responsabilités furent importantes. Il assista, cette année-là, au Ve congrès unitaire des Métaux de la Seine et au congrès de Seine-et-Oise (voir Galland*) et devint membre de la commission exécutive de l’Union de la région parisienne (20e URU). Il assista également au IIIe congrès national de la CGTU à Paris, 26-31 août et, dorénavant, sera délégué à tous les congrès nationaux. Notons qu’il n’est pas toujours mentionné dans les comptes rendus, au nombre des délégués, et ce par erreur, ainsi au IVe congrès, (Bordeaux, 19-24 septembre 1927) alors qu’il figure comme suppléant de la commission exécutive confédérale. Il deviendra titulaire de la commission exécutive à l’issue du Ve congrès national (Paris, 15-21 septembre 1929). En mars 1930, il fut élu membre du secrétariat réorganisé de l’Union syndicale de la métallurgie de la région parisienne (Voiture-Aviation et Maréchalerie) avec Laroulandie, Monjauvis* et Weckstein. L’année suivante, secrétaire de l’Union, il eut mission d’organiser une campagne de propagande en vue de relancer le recrutement, l’Union ne comptant plus que 4 000 membres sur les 300 000 travailleurs intéressés. De 1930 à 1936, il fut secrétaire général de la Fédération des Métaux puis président en 1936 et membre du secrétariat en 1939.

Élu conseiller prud’homme de la Seine (section Métaux) en 1932, il le demeura jusqu’en 1936 (Agendas de la Bourse du Travail de Paris).

Orateur auquel il était souvent fait appel, Alfred Costes fut un des animateurs de la grève Renault en 1926 puis en 1931-1932 avec Eugène Henaff*, Jean-Pierre Timbaud* et Henri Raynaud*, de la grève des usines Citroën en 1933, de celle des usines Renault en 1936. Suite aux accords Matignon, il signa une convention avec le patronat de la métallurgie. Ayant « une grande autorité chez les métallurgistes... (il) manqua de vigilance contre les ennemis à l’intérieur » du syndicat des métaux jugeait Maurice Thorez (alias Jean) en février 1943.

Après la guerre, fin 1944, Alfred Costes fut nommé par le général De Gaulle commandant d’aviation, avec mission de réorganiser les camps d’aviation au sol et la métallurgie. Il sera secrétaire de la Fédération CGT des Métaux ; il le restera jusqu’en 1954. Il deviendra alors président et le demeurera jusqu’à sa mort.

Bien que militant syndical, Alfred Costes se consacra prioritairement, comme tout communiste, à son Parti et ses responsabilités furent grandes. Dès 1922, il fut envoyé à l’école du propagandiste qui se tenait aux Sociétés Savantes. En septembre 1923, secrétaire de la 17e section, il était élu membre du comité fédéral de la Seine. Il fut délégué aux congrès fédéraux pour la minorité de gauche, militant pour la ligue de l’IC « et cela sans liaison avec la gauche que je ne connais pas », la lecture de l’IC et de l’IRS (abonné n° 19) lui servant de guide. Secrétaire adjoint avant le congrès de Paris (octobre 1922), il devint secrétaire après, jusqu’à son entrée dans le service illégal en 1923. Dès le 8 mars 1924, remplaçant Georges Marrane*, il devint secrétaire général de la Région parisienne qui comprenait les départements de Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise et, le comité exécutif de l’Internationale communiste ayant décidé que « la base de l’organisation communiste est la cellule d’usine », Costes devint responsable de la commission centrale des cellules d’entreprise. En juin-juillet, il se rendit à Moscou et prenait part au Ve congrès mondial.

Lors du IVe congrès national (Clichy, 17-21 janvier 1925), Alfred Costes était élu membre du comité central et il milita activement contre la guerre du Maroc. Il publia dans l’Aube sociale qu’il contrôlait, des articles antimilitaristes et fut condamné le 14 décembre par la 11e Chambre correctionnelle pour, selon la formule habituelle, « provocation de militaires à la désobéissance dans un but de propagande anarchiste », à huit mois de prison et 1 000 francs d’amende, peine réduite en octobre à un mois sur opposition. Incarcéré à la prison de la Santé le 1er juillet 1927, il fut libéré le 1er août. Durant cette même période, Costes fut chargé de réorganiser le service d’ordre du Parti et à ce titre, fut responsable des manifestations pour la défense de Sacco et Vanzetti. Le bureau politique, auquel il assistait depuis 1924 comme membre intérimaire, l’avait désigné, en février 1926, comme secrétaire intérimaire pour remplacer Louis Sellier, malade. Il fut encore secrétaire intérimaire en décembre 1926 lors de l’arrestation d’une majorité de la direction.

En juin 1926 se réunit la deuxième session de la 1re Conférence du parti. À l’issue de la quatrième journée le comité régional fut élu, dont il fit partie.

Du 20 au 26 juin se tint à Lille le Ve congrès national du Parti et Alfred Costes, responsable des 2 350 cellules de la région parisienne y prit à plusieurs reprises la parole et fut réélu membre du comité central (il le sera d’ailleurs jusqu’à la Seconde Guerre mondiale puis jusqu’en avril 1950 où il en fut « retiré » lors du XIIIe congrès [note de la SMC]). Ses interventions portèrent sur les problèmes du front unique et de l’unité syndicale. Il se prononça pour des accords circonstanciels mais non avec des groupements politiques de la petite bourgeoisie qui feraient avant peu du Parti « l’appendice du Bloc des gauches » mais avec des associations économiques du type « syndicats d’usagers, d’ingénieurs-chimistes, etc. », bref il se prononça pour des comités d’unité prolétarienne sur le plan syndical. Homme de confiance, il représenta le Parti en 1927 avec Cadone et Marthe Potosniak à la 4e Entente des Jeunesses communistes (cf. Bulletin de l’Entente, 1er août 1927) et, l’année suivante, au congrès de l’Internationale communiste des Jeunes à Moscou. Du 13 novembre au 7 décembre 1927, se tint la IIIe conférence régionale ; durant sept séances, Costes y dénonça les fautes opportunistes du Parti qui furent condamnées à l’unanimité moins la voix d’Henri Raynaud sans que la raison de cette abstention ait été fournie (Bulletin régional, novembre-décembre 1927). En novembre 1927, lors du premier vote du comité central sur la tactique « classe contre classe » il fut seul, avec Ferrat, à voter intégralement pour la « Lettre ouverte » contre la fraction « de gauche » Joseph, Vilatte* et contre la position du bureau politique. Il se disait en accord avec la position des Jeunesses, avec Bonnefous*, mais il affirmait avoir combattu le « groupe » et l’esprit de groupe car il était pour une lutte « sur les deux fronts » dès le « premier tournant » (comité central de juillet 1930). Au lendemain du premier tour des élections législatives du 22 avril 1928 Costes se prononça, avec Dudilieux et Monmousseau, contre le front unique en direction des socialistes proposé par Semard, Bernard, Billoux et Paul Vaillant-Couturier (cf. Cahiers M. Thorez, n° 27, spécial 1978, p. 248) adoptant ainsi une ligne particulièrement sectaire. Il se rendra peu après au VIe congrès mondial de l’Internationale communiste tenu à Moscou 17 juillet-2 septembre.

L’année suivante, l’année 1929 fut celle d’une répression accentuée et du « complot ». En mars, se tint la Ve conférence des militants de la région parisienne, salle Reflut à Clichy. Deux cent soixante-deux militants étaient représentés ainsi répartis : 197 délégués par les rayons, 41 par les cellules des grandes entreprises, 24 par les Jeunesses communistes. Costes secrétaire général, y dénonça la droite qui, dans les partis « est étroitement apparentée à la social-démocratie » et préconisa de faire porter « contre les dangers de droite », « l’effort de clarification ». En second lieu, il estimait que « l’axe central de nos préoccupations est l’imminence des dangers de guerre », « les antagonismes entre pays capitalistes » ayant atteint une telle acuité « que la question de la guerre n’est plus qu’une question de déclenchement ». Le front unique avec le Parti SFIO se posait donc mais il subordonnait sa réalisation à deux conditions : qu’un front unique permanent soit réalisé dans les comités d’usines, qu’il s’accompagne d’une lutte contre la politique du Parti socialiste (cf. l’Humanité, 16 et 18 mars 1929). Le 24 mars, des incidents éclatèrent avec les forces de police aux alentours de la conférence et 129 délégués furent arrêtés et fichés (voir Ancelle Maurice*). Et puis ce fut, le 21 juillet, l’arrestation à Villeneuve-Saint-Georges de tous les militants réunis pour préparer la journée du 1er août de lutte contre la guerre. Costes était du nombre et ils furent inculpés de complot contre la sûreté de l’État.

Jusqu’au 9 mai 1930, Costes resta secrétaire général de la Région parisienne du PC puis, de 1931 à 1936, le Parti lui confia par priorité des responsabilités syndicales. Dans une note du 13 février 1943, Maurice Thorez (sous le pseudonyme de Jean) jugeait que secrétaire de la Région parisienne, Costes « eut de fréquentes oscillations. Fut remis au travail syndical où il donna satisfaction. »
Alfred Costes était, en 1939, président de l’Union des ouvriers et ouvrières métallurgistes et similaires de la région parisienne dont le siège était 94, rue d’Angoulême et qui était rattachée à la Fédération des Métaux. La section de Boulogne-Billancourt de l’Union avait pour responsable Charles Pioline et pour secrétaire Marceau Vigny.

Arrêté le 8 octobre 1939 pour avoir participé à la constitution du Groupe ouvrier-paysan français à la Chambre, il reconnut avoir eu connaissance de la lettre du 1er octobre au Président Herriot et ne la désavoua pas. Il fut condamné en avril 1940 par le Tribunal militaire de Paris à cinq ans de prison et déporté en Algérie. Il ne fut libéré que le 5 février 1943. Pendant son séjour à la prison du Puy, Alfred Costes écrivit, le 8 décembre 1940, au Maréchal Pétain pour lui demander d’être cité à comparaître devant la cour suprême en qualité de témoin à charge, au procès de Léon Blum, Édouard Daladier, Paul Reynaud et autres accusés. Il expliqua : « Les raisons qui font que je sollicite cet honneur sont de deux ordres. Premièrement en qualité de secrétaire général puis président du syndicat des ouvriers métallurgistes et de l’aviation, ensuite comme vice-président et membre de la commission de l’aéronautique de la Chambre des députés, je puis apporter à la justice des éléments d’appréciation que je puis seul apporter. »

En dehors de son action proprement syndicale et politique, Alfred Costes se dépensa partout où il en était besoin pour le Parti. C’est ainsi qu’en dehors des collaborations à la presse communiste et, surtout, des multiples meetings et réunions auxquels il participa, il fit partie du comité central de l’ARAC et désigné un temps comme secrétaire adjoint à la propagande, il appartint au comité central du SOI (Secours ouvrier international) en 1930-1931 au moins, qu’en 1936, il présida la Fédération populaire des sports aéronautiques, sis 65-67 avenue des Champs-Élysées (VIIIe arr.). Enfin, on lui demanda, en 1937, d’être président d’honneur de l’Union sportive ouvrière Renault, 5, place Jules Guesde à Boulogne.

Après la guerre, il retrouva son poste au comité central, fut élu conseiller municipal de Boulogne-Billancourt (1945-1947) et député à la première assemblée constituante en octobre 1945 dans la cinquième circonscription de la Seine. Il conserva ce siège jusqu’en 1955. Il fit plusieurs déplacements à l’étranger, ainsi à Berlin Est du 23 au 27 septembre, pour la conférence internationale de lutte contre le plan Schuman, ou en juin 1954 à Vinenen (Autriche). Mais c’est au sein de la fédération de la métallurgie que son activité fut la plus importante. Il fut à partir de 1952, le président de la fédération CGT des Métaux. Il resta très populaire dans la métallurgie et à Boulogne-Billancourt.

Victime d’une hémorragie cérébrale en avril 1955, Alfred Costes dut cesser l’action militante et il mourut, d’une seconde attaque, fin septembre 1959.

Il était père de deux filles nées à Paris : Andrée, Cécile le 18 avril 1918 et Jacqueline, Louise le 2 août 1919.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20745, notice COSTES Alfred, Marie, Irénée par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 19 avril 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936]
Photo anthropométrique d'Alfred Costes après son arrestation
Photo anthropométrique d’Alfred Costes après son arrestation
Communiqué par Francis Calvet. ADN : 1874 W 147 dossier 4582

ŒUVRE : Discours au Ve congrès national du PCF, Lille, 1926, p. 91-97 et 452-457. — Classe contre classe. La question française au IXe Exécutif et au VIe congrès de l’IC, Bureau d’éditions, 1929. — Pour une France prospère. Projets de lois et propositions du groupe parlementaire communiste, Éditions du Comité populaire de propagande, 1936. — L’Effort de production et les revendications des travailleurs. Exposés. Action du PCF à l’Assemblée nationale constituante, édité par le PCF, 1945. — Les fossoyeurs de la France : Daladier, Reynaud mis en accusation par les députés communistes (Débats à l’Assemblée nationale constituante), Éd. du PCF, 1946. — Produire ou mourir (La Bataille de l’acier). Le Rôle de la métallurgie française dans la renaissance du pays, Fédération des travailleurs de la métallurgie de France et des colonies, s.d.

SOURCES : Arch. Nat., F7/13090, F7/13103, F7/13119, F7/13771, F7/13785, F7/13786. — Arch. PPo. 300, rapport de juin 1927 et 321, rapport de décembre 1930. — Arch. Jean Maitron et témoignage. — Arch. Komintern, Moscou, RGASPI 495 270 8 (questionnaire août 1930, autobiographie du 28 janvier 1932, note Jean [M. Thorez] 1943, questionnaire biog. [1949], note SMC 1950). — Arch. comité nationla du PCF. — Compte rendu du Ve congrès du PCF, Lille, juin 1926, p. 91 et 455. — DPF, op. cit. — Fonteyne, Procès des 44, p. 47. — La Voix du peuple au Parlement, p. 63. — L’Humanité, 31 janvier 1932, 18, 19 janvier, 11 février, 3 mars, 29 mai 1936. — L’Humanité-Dimanche, 4 octobre 1959. — L’Étincelle, 26 octobre 1957. — La Vie ouvrière, n° 788, 7 octobre 1959. — Cahiers de l’Institut Thorez, n° 7, nouvelle série. — J.-P. Depretto, Les Communistes et les usines Renault de Billancourt (1920-1926), mémoire de maîtrise, 1974, Paris IV. — Robert Durand, La lutte des travailleurs de chez Renault, Éd. Sociales, 1971. — Notes de Jean-Luc Pinol. — Quand les communistes écrivaient au Maréchal Pétain, lettre d’A. Costes, p. 8-10. — Notes de Jacqueline Costes. —Tribunal civile de la Seine. 1ère chambre. Audience du 8 février 1939 (…) Société de usines Renault c/ Fédération des Métaux. Plaidoirie de Me Chresteil. Fascicule n° 1. René Bluet. Sténographe judiciaire, pp. 6-7. AR 91 AQ 115 (notes de Laurent Dingli)..

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