Teilhet (Puy-de-Dôme), Les Chaumes du Puy, 16 août 1944

Le corps franc des « Truands » de la résistance d’Auvergne était dirigé par le commandant Jean Mazuel (pseudonyme : Judex). Il avait participé notamment à l’attaque du domicile du docteur Raymond Grasset, ministre de la Santé, à la destruction à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme) d’un dépôt de 30 000 pneumatiques Michelin destinés à être expédié en Allemagne. Ces hommes participèrent aussi aux combats du Mont Mouchet, aux 4 routes de Pinols, dans le réduit des Truyères. Le corps Francs des « Truands » avait créé depuis peu de temps une base dans le château des Chaumes du Puy (Puy-de-Dôme). Le soir du 16 août 1944, un camion de l’armée Allemande arriva (sans doute suite à une dénonciation) au chemin qui mène au château des Chaumes du Puy, la sentinelle vida son chargeur sur les Allemands, un pour les stopper , deux pour alerter les occupants du Château de fuir, ce qu’ils firent. L’armée allemande, après avoir abattu la sentinelle, s’installa dans le château vidé de ses occupants, une voiture de cinq résistants du corps franc des « Truands » (qui revenait d’une embuscade à saint-Bonnet-prés-Riom (Puy-de-Dôme) (où il y eu 9 morts), qui n’avait pas été prévenu et qui n’eut pas le temps de s’apercevoir que la place était prise, fut accueillit par des tirs de mitraillettes. Quatre résistants furent tués, Alfred JOLY, qui était dans la voiture, bien que blessé, pu rejoindre le village des Egalennes, commune du Quartier (Puy-de-Dôme) pour y être soigné, l’armée Allemande pilla le château et y mit le feu. Les Allemands quittèrent les lieux le lendemain (17 août 1944), ils furent attaqués par la compagnie 3/13 du commandant MARTIN qui les obligèrent à abandonner leur camion rempli du pillage du château.

Les Chaumes du Puy commune de Teilhet (Puy-de-Dôme) est un hameau composé d’un petit château, d’une grande écurie, d’une maison de garde forestier, et d’un grand poulailler (poulailler qui ressemble à un château) dans une volière, le tout a été construit par le botaniste Henri Lecoq (1802-1871), au milieu de la forêt dans le bois dit « des Menudes » en 1854. Son neveu (même nom) Henri Lecoq en hérita et y habita, il devint maire de Neuf-Eglise de 1883 à 1930 et conseiller général du canton de Menat de 1889 à 1930 après son décès qui intervint en 1930 ses héritiers vendirent les Chaumes du Puy en 1837 à un marchand de bois, Joseph Loradoux et à un avoué de Riom (Puy-de-Dôme) Me Marcel Tixier (propriétaires le jour du 16 août 1944), le couple Nicolas Martinez, Antoinette Vieio, marié le 9/6/1922 à Santiago (Espagne) et leurs enfants Miguel, Fidel, Segunda, Raymond, et collette habitèrent aux Chaumes du Puy, dans la maison du garde forestier, jusqu’à l’arrivé des résistants, par mesure de sécurité ils allèrent habiter le village des Beauforts dans la commune de Neuf-Eglise (Puy-de-Dôme), Nicolas Martinez, bûcheron, avait un élevage de poules (tous les soirs à la nuit tombé il allait les nourrir), qu’il avait laissé aux Chaumes du Puy, le 16 août 1944 il fut arrêté par les Allemands, toutes ces poules furent décapitées devant lui en guise d’avertissement, ils le laissèrent partir, terrorisé il se réfugia dans le village le plus proche, Bray, commune de Neuf-Eglise (Puy-de-Dôme), selon son témoignage le château avait déjà brûlé et sa maison pillé avant son arrivé.

Un monument commémoratif a été dressé après la guerre à l’entré du chemin qui mène au château des chaumes du Puy, au bord de la route départementale 18, à la limite des communes de Teilhet et de Neuf-Eglise (Puy-de-Dôme).

Liste des Victimes :
BLANCHOT Albert
DUPRAT Albert
FLECHELLE Jean-Paul
FRANÇOIS Victor
COURCHINOUX Félicien