CHAPEL Émile, Louis [dit parfois CHAPEL Émilien]

Par Antoine Olivesi

Né le 23 mars 1906 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), mort le 7 juin 1986 à Gardanne (Bouches-du-Rhône) ; employé à la Régie départementale des chemins de fer des Bouches-du-Rhône ; syndicaliste CGT et communiste.

Fils de Louis Chapel et de Marie-Rose Laurito, Émile Chapel - dit parfois Émilien comme on peut le lire dans certains rapports ou journaux - fit ses études primaires jusqu’au certificat d’études dans sa ville natale. Puis il travailla comme manœuvre maçon avec son père. L’influence de ce dernier et l’entourage politico-syndical ambiant coïncidèrent, lorsqu’il devint adolescent, avec la Révolution russe, la fin de la Grande Guerre et la grande exaltation révolutionnaire qui marqua le tournant des années 1920. En novembre 1924, Émile Chapel fonda le premier groupe de la Jeunesse communiste à Aix (Bouches-du-Rhône), en devint le secrétaire, assista au congrès national de Saint-Denis en 1926, puis adhéra au Parti communiste en 1928.

Au point de vue professionnel, Émile Chapel était devenu alors employé de la Régie départementale des chemins de fer, c’est-à-dire sur la ligne de tramways Aix-Marseille où il fut, notamment, wattman, pendant une partie de sa carrière.

À la différence de son père, il eut une activité plus politique que syndicale dans le cadre du rayon puis de la section d’Aix dont il partagea le secrétariat avec Dalmas. Les rapports de police le mentionnent en 1939 comme secrétaire de la section d’Aix du Parti communiste.

Chapel fut plusieurs fois candidat de son parti : en 1934, au conseil d’arrondissement dans le canton d’Aix-Nord où il obtint 230 voix sur 5 027 électeurs inscrits, puis, en 1935, aux élections municipales et, de nouveau aux élections départementales en octobre 1937.

Émile Chapel s’occupa également du Secours rouge international (SRI) et du Mouvement Paix et Liberté. Il participa aux actions du Front populaire. En mai 1939 encore, au cours d’un meeting à Aix, il offrit l’unité d’action à son homologue socialiste SFIO, Mauriat, qui la déclina.

À la déclaration de guerre, Chapel fit partie des militants surveillés par la police puis fut mobilisé sur le front de l’Est (Alsace-Jura). Arrêté sans doute après juin 1940, époque où il est déclaré mobilisé dans un rapport de police, il fut condamné par le tribunal militaire de Marseille et passa vingt-six mois à la prison centrale de Nîmes (Gard).

Libéré en 1942, il revint à Marseille et participa avec Lucien Molino à la reconstitution et aux activités de résistance de la CGT clandestine. Peu après la Libération, il assista à la première conférence des délégués de la CGT à Marseille et il fut nommé membre du Comité de vigilance qui siégeait à la préfecture. Chapel participa aussi à l’administration du Midi syndicaliste, organe reconstitué de la CGT, en fut le gérant jusqu’en septembre 1945, et s’occupa aussi de la mise en page. Avant la guerre il avait collaboré à Rouge-Midi.

À la demande de François Billoux, Chapel, membre du bureau fédéral du PC, revint à Aix pour y diriger la section locale et retrouva son poste de secrétaire. Il fut aussi l’un des animateurs aixois du Mouvement de la Paix. Mais certaines divergences avec la direction fédérale et « son caractère entier » l’écartèrent progressivement du Parti communiste qu’il abandonna en 1964.

En 1983, Émile Chapel, retraité, vivait à Marseille, en marge de toute activité militante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article2077, notice CHAPEL Émile, Louis [dit parfois CHAPEL Émilien] par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 19 septembre 2022.

Par Antoine Olivesi

ŒUVRE : Articles dans Rouge-Midi et Le Midi syndicaliste.

SOURCES : RGASPI, 495 270 6110, autobiographie du 15 février 1939. - Arch. Nat. F7/13050. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, VM2/256 et 285 ; M6/10802, rapport et note du 17 mars 1925 ; M6/11246, rapports des 15 et 17 novembre 1939 ; M6/11778, rapport du 16 octobre 1939. — Le Petit Provençal, 8 octobre 1934. — Rouge-Midi, notamment le 17 septembre 1937 (photo) et le 4 septembre 1944. — Provence socialiste (12 mai 1939). — Le Midi syndicaliste, notamment le 22 septembre 1944 et en 1945. — Entretien avec le militant en janvier 1983.

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