CLAVERIE, Alexandre, Joseph, Ernest

Par Eric Panthou

Né le 20 mars 1879 à Cadillac (Gironde), mort en chambre à gaz à Hartheim (Autriche), en avril 1944 ; mécanicien ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils de Guillaume, commis-négociant en vins de Cadillac (Gironde), et Rose Marty, sans profession, Alexandre Claverie se maria à Combressol (Corrèze) en 1911 avec Marie Arfeuillère, sans profession. Le couple eut 3 fils et 2 filles.
La famille Claverie a longtemps vécu à Dijon où elle avait un atelier de mécanique. Ancien combattant de la guerre 14-18, il a été reconnu invalide à 45% en raison de reliquats de paludisme et d’ulcère, maladies contractées à Salonique (Grèce), son dossier ayant été brûlé par les troupes allemandes le 18 février 1944 lors de son arrestation.
Une fois installée à Chamalières (Puy-de-Dôme), 113 route de Bordeaux, Alexandre resta mécanicien, semble -t-il personnel civil dans l’armée. La famille se lia à la famille Chaize dont le « patriarche » François était maçon chez Michelin.
Sous l’Occupation, il rejoignit la Résistance et été rattaché à la formation Gabriel-Péri, des FTPF du Puy-de-Dôme. Sa durée de services homologués chez les FTP va du 30 octobre 1943 au 18 février 1944, date de son arrestation. Le commandant Delmas indique quant à lui une entrée dès janvier 1943 dans la Résistance. Il était agent de liaison et agent de renseignements. D’autre part, il hébergea de nombreux camarades du camp Gabriel-Péri. Il participa aussi, selon le commandant Delmas, à des opérations comme chef de détachement et fut nommé adjudant.
Son arrestation a lieu le même jour que celle de son épouse et de son fils, Fernand. La maison fut cernée par les membres du SD et détruite ensuite.
Cette arrestation fait suite à l’opération menée par des FTP dite du « milliard de la Banque de France », à la gare de Clermont-Ferrand, le 9 février 1944.
Alexandre Claverie est interné, le 18 février 1944, à la prison militaire allemande du 92. Son épouse est vraisemblablement internée dans la même prison, de même que le couple Jean et Jeanne Astier, arrêtés le même jour à Chamalières.
Fernand Claverie et au moins cinq autres protagonistes du « milliard de la Banque de France » sont internés à la maison d’arrêt de Riom (Puy-de-Dôme) : Fernand Claverie et trois de ses camarades furent fusillés les 2 et 23 mars 1944, le cinquième est mort en déportation dans le Train de la mort, entre Compiègne (Oise) et Dachau (Allemagne), le 2 juillet 1944.
Alexandre Claverie est extrait de sa cellule de la prison militaire allemande du 92 et a disparu à la date du 20 mars. Il a été déporté de Compiègne le 6 avril 1944 dans le convoi à destination de Mauthausen (Autriche) en compagnie de nombreux raflés de Clermont-Ferrand. Il est arrivé au camp de Mauthausen le 8 avril 1944. Il a été mis à mort dans la chambre à gaz d’un camp annexe de Mauthausen (château d’Hartheim) un peu plus tard en avril 1944 avec un transport de Juifs polonais, mais consigné plus tard dans la liste
quotidienne du 18 août 1944.
On avait émis l’hypothèse d’une mort après avoir été fusillé à Clermont-Ferrand le 16 ou 17 mars 1944 par les Allemands et enterré dans un des trous de bombes de l’aérodrome d’Aulnat, son corps n’ayant ici jamais été identifié. C’est par exemple cette version d’un Claverie fusillé au 92° RI qui figure dans la déclaration du commandant Lucien Delmas, chef du camp Gabriel-Péri, dans son dossier de demande de la carte de CVR rédigé en 1952. Le commandant Mazuel, dit Judex, président de la commission régionale d’incorporation des FFI, fit une attestation en ce sens dès le 6 décembre 1946. Son certificat d’appartenance au FFI, établi le 22 avril 1949, le considère aussi comme fusillé le 16 mars 1944à Clermont-Ferrand. Le 26 novembre 1946, le tribunal civil de Clermont-Ferrand a rendu un jugement établissant le décès d’Alexandre Claverie à Clermont-Ferrand le 15 ou 16 mars 1944.

Il a été reconnu "Mort pour la France", fusillé-exécuté, homologué FFI et DIR. Le 7 mai 1952, il a reçu à titre posthume la carte de Combattant volontaire de la Résistance (CVR).
Son nom figure sur le monument aux Morts de Chamalières (Puy-de-Dôme) et de Clermont-Ferrand.
Son épouse, Marie, fut déportée politique à Ravensbrück (Allemagne) et fut candidate en 1947 sur la liste présentée par le PCF aux élections municipales de Clermont-Ferrand.
Une allée à Riom porte le nom d’Alexandre et Fernand Claverie, fusillé à la prison centrale de Riom (Puy-de-Dôme).
Le second fils d’Alexandre, Rémi, a été prisonnier en stalag disciplinaire pendant toute la guerre, tandis que son troisième fils, Maurice, fut déporté à Dachau dont il survécut.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article208033, notice CLAVERIE, Alexandre, Joseph, Ernest par Eric Panthou, version mise en ligne le 28 octobre 2018, dernière modification le 8 décembre 2020.

Par Eric Panthou

Sources : AVCC AC 21 P 45989 (non consulté) .— SHD Vincennes, GR 16 P 132519 (non consulté) .— SHD Vincennes, 19 P 63/5 : liste des membres de la formation Gabriel Péri ou 12e Bataillon comprenant 1103e, 1104e, 1105e et 1106e compagnie FTPF du Puy-de-Dôme .— AVCC : Registre d’écrou de la prison allemande du 92 à Clermont-Ferrand, 1943-1944. Informations communiquées par Manuel Rispal .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 4742. Dossier attribution carte CVR à Alexandre Claverie .— Bulletin de vote aux élections du 19 octobre 1947 de la liste d’Union Républicaine et Résistante et de Défense des intérêts de Clermont-Ferrand, présentée par la PCF, archives Eric Panthou .— http://www.monument-mauthausen.org/61859.html?var_recherche=claverie .— MémorialGenweb .— Profession d’Alexandre Claverie fournie par Vanessa Michel le 1er mars 2019 .— Informations communiquées le 1er octobre 2019 par Arnaud Sauli, arrière petit-fils d’Alexandre Claverie .— état-civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable