COUDERC René, Ernest

Fils d’un mécanicien de route à la Compagnie du Paris-Orléans-Midi puis à la SNCF, ancien combattant, syndiqué à la CGT jusqu’en 1948 puis membre du syndicat autonome des agents de conduite, René Couderc reçut les premiers sacrements catholiques. Élève du cours complémentaire de Capdenac, il réussit le concours pour devenir élève-maître. L’école normale étant supprimée, il effectua sa scolarité au lycée Foch à Rodez. Boursier, il prépara le concours de l’École normale supérieure de Saint-Cloud au lycée de Toulouse (Haute-Garonne). Malade, il abandonna cette scolarité et obtint le diplôme de professeur de français à l’étranger où il ne partit pas pour des raisons familiales. Il effectua alors son service militaire dans l’artillerie antiaérienne à Castres puis à Toulouse qu’il termina comme soldat de première classe en 1949.

Il se maria en juillet 1948 avec Henriette Hibert, née le 8 mars 1925 à Saint-André-de-Najac (Aveyron), institutrice puis directrice d’école. Militante syndicale, elle fut élue à plusieurs reprises pour siéger à la Commission administrative paritaire départementale.

Instituteur à partir d’octobre 1949, il enseigna, après examen d’aptitude, en collège d’enseignement général puis secondaire en 1959.

René Couderc, membre de la commission des jeunes dans la section départementale du Syndicat national des instituteurs, fut responsable départemental de la diffusion des productions de Sudel à partir de 1953. Membre du conseil syndical de la section en 1955, il en devint le secrétaire général de 1958 à 1963. Il demeura pendant quelques années au conseil syndical. De 1963 à 1969, il était secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’éducation nationale, qu’il l’organisa activement avec notamment la création d’un bulletin, L’Université syndicaliste, complément au bulletin départemental du SNI. Aussi James Marangé* lui demanda-t-il de siéger à la commission nationale de 31 membres chargée de réfléchir sur des statuts plus homogènes qui furent décidés à la suite d’une discussion dans un congrès national.

Il fut aussi suppléant à la commission administrative nationale de la FEN en 1961. En outre, il participait aux travaux de la commission nationale des CEG du SNI dans le cadre de sa commission pédagogique. Élu au Conseil de l’enseignement général et technique chargé notamment de l’organisation des programmes d’enseignement, il participa à la commission administrative nationale de la FEN au début des années 1970 et à sa commission pédagogique nationale. Le SNI le désigna pour siéger à la commission créée par le ministre de l’Éducation nationale René Haby et Couderc présenta le communiqué du SNI annonçant son retrait de la commission.

Dans l’Aveyron, les luttes laïques étaient particulièrement intenses. Dans les années 1950-1960, Couderc fut au cœur de l’organisation de ces luttes, intervenant dans des réunions publiques, dans la presse, animant la campagne de signature contre la loi Debré en 1959. Sa dernière intervention fut prononcée lors de la fête pour le centenaire de l’école laïque dans le parc de Vabre, à Rodez les 19-20 juin 1982.

Lors de la grève des mineurs de Decazeville (février-mars 1962), il participa à l’organisation de la solidarité (grève, collecte, solidarité syndicale).

René Couderc collaborait à la partie scolaire de L’École libératrice, composant des fiches sur le commentaire de textes pour la préparation des concours d’entrée aux écoles normales et des fiches sur la littérature et la musique pour la classe de 3e. Il participa à des numéros spéciaux de la presse syndicale et, après 1968, fit partie de la commission nationale consacrée à l’enseignement du français dans les enseignements des premier et second degrés. D’autre part, dans L’École libératrice, sous le pseudonyme de Lecrelet, il signa les pages « Littérature » de 1978 à 1987.

Retraité en juin 1981, il resta au Syndicat des enseignants au début des années 1990, puis s’en retira en maintenant son adhésion à la Fédération générale des retraités.

René Couderc avait une activité littéraire et historique départementale. Il écrivait régulièrement dans La revue du Rouergue des articles littéraires et d’histoire contemporaine locale.