MULLER Jean

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 12 septembre 1911 à Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle), mort en action le 4 septembre 1944 à Chamblay (Jura) ; commerçant ; résistant des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) et des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Jean Muller naquit dans une famille de sept enfants dont les cinq garçons seront impliqués dans le second conflit mondial. Son père, lorrain et volontaire français, fut tué durant le premier conflit mondial. Après la guerre, sa mère éleva ses enfants en leur inculquant le goût du patriotisme et l’amour de la France. Son enfance restera marquée par les souffrances endurées, l’absence du père et les difficultés matérielles imposées à une famille nombreuse. Il se maria en 1934, à Besançon. Avec son épouse, il prit la gérance d’un magasin de chaussures "Bata", à Bar le Duc (Meuse) puis à Besançon (Doubs). Il devint membre des Croix-de-feu. En 1938, le couple se rendit acquéreur d’un bureau de tabac rue des Arènes, à Dole (Jura). En 1939, il fut mobilisé à Issoire avec le grade de maréchal des logis, puis il partit pour le front. Il fut hospitalisé et à sa sortie il sera affecté à l’instruction des jeunes recrues. Après la capitulation, il fut démobilisé et rejoignit le domicile conjugal à Dole.
Le département du Jura était partagé par la ligne de démarcation entre la zone occupée et la zone libre. Jean Muller mit en place une cellule d’évasion pour les prisonniers de guerre. Il fut aidé par Barthélemy, un ancien du deuxième bureau, par le photographe Girardin et par un typographe du journal local "La Vie Doloise" qui imprimera pour lui de fausses cartes d’identité. Cette activité se terminera en janvier 1941, avec l’arrestation de Barthélemy et Girardin.
A la fin de l’année 1943, Il rejoignit un maquis en constitution à La Chapelle-sur-Furieuse (Jura) et prit le pseudonyme "Allard". Le maquis ayant besoin de cadres, Jean Muller fut promu lieutenant puis capitaine. Il participa aux sabotages, déraillements de trains, parachutages, engagements avec les forces allemandes. Le 14 juillet 1944, il fit défiler ses FTP drapeau en tête à Mouchard (Jura). Après le combat du Mont Poupet, il prit le commandement militaire du district et donna l’ordre à ses chefs de section de développer la guérilla et multiplier les embuscades contre les convois allemands. Le 4 septembre 1944 le capitaine Allard précédait dans sa voiture légère marquée des écussons "FFI-FTP", un camion transportant une section du bataillon "Pierre Semard" venant renforcer le dispositif du pont d’Ounans sur la RN 72, à Chamblay. Une colonne ennemie chargée de faire sauter le verrou du pont se regroupa à l’orée du bois, au lieu-dit "La Tuilerie" et déboucha sur la RN 72 au moment où arrivait la voiture du capitaine Allard. Les allemands ouvrirent le feu et Jean Muller blessé, fut traîné hors de la voiture puis achevé par les coups de bottes du capitaine nazi, dans la Grande Rue de Chamblay, à proximité de l’hôtel Conry. Le chauffeur de la voiture Max Tisserand fut tué tandis que l’adjudant Gautheron, alias "Nino", adjoint du capitaine sera blessé plusieurs fois et put échapper à la mort grâce à l’intervention d’une habitante de la commune.
Jean Muller est inhumé dans le carré des corps restitués, au cimetière communal, à Dole (Jura).
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945, à Chamblay et sur les plaques commémoratives 1939-1945, à Dole (Jura).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article208169, notice MULLER Jean par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 1er novembre 2018, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES ; François Marcot La Résistance dans le Jura, pages 57, 226 et 253 à 255, éditions Cêtre, Besançon, 1985.— Journal Le Progrès du Jura du 8 septembre 2015 Chamblay Morts pour la France un 4 septembre 1944.— Site internet Bienvenue à Chamblay - nouvelles.— Mémorial Genweb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable