Par André Balent, Jean-Pierre Bonnet
Né le 10 mars 1905 à Cagnac-les-Mines (Tarn), mort le 28 décembre 1998 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) ; conducteur électricien ; résistant dans l’Aveyron, la Lozère, les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Hérault ; syndicaliste CGT et militant communiste, révoqué en juin 1952.
Entré au chemin de fer le 1er octobre 1920, Aimé Couffignal fut apprenti à Périgueux (Dordogne). Mécanicien, il avait fait son service dans l’aviation en qualité de 2e classe. Son engagement militant fut précoce puisqu’il adhéra dès cette époque au Parti communiste et à la CGT.
Après sa mobilisation en 1939-1940, Aimé Couffignal revint à la SNCF, mais fut suspendu de ses fonctions en octobre 1940 et envoyé en résidence surveillée à Sévérac-le-Château (Aveyron), nœud ferroviaire stratégique. En 1943, il passa à la clandestinité, ce qui lui valut la révocation. Membre des FTPF, il constitua un des premiers maquis de l’Aveyron à Laissac, puis passa en Lozère. Il fut ensuite nommé commissaire aux effectifs (il remplaça Antoine Tomas*) de la région FTPF des Pyrénées-Orientales en février 1944 et commissaire aux opérations de cette région en mars 1944 (il remplaça à ce poste Georges Delcamp*, muté en Haute-Garonne), puis de la région Aude-Hérault le 26 mai. Dans ces postes successifs, il participa à de nombreuses actions contre les convois et les locaux de l’armée allemande. La région Aude-Hérault comportait vingt compagnies qui jouèrent un rôle capital dans la libération des villes languedociennes. Son pseudonyme de Résistance était « Roger Paule ». Aimé Couffignal termina la guerre avec le grade de lieutenant-colonel FFI et fut homologué capitaine de réserve dans l’armée de l’air (Journal officiel du 21 janvier 1947).
Réintégré à la SNCF en 1944, Aimé Couffignal exerçait la profession de conducteur électricien au dépôt de Brive (Corrèze) où il était la cheville ouvrière du syndicalisme CGT. Animateur des grèves de novembre-décembre 1947, il fut révoqué, puis réintégré à Cahors (Lot) le 1er juin 1948, compte tenu du son brillant passé de résistant. Au lendemain de la grève du 4 juin 1952 destinée, entre autres, à obtenir la libération des militants emprisonnés, il fut de nouveau révoqué, puis admis à la retraite en 1955. Durant ces années d’après-guerre, Aimé Couffignal était membre du bureau du syndicat des cheminots de Cahors et représentant du personnel dans plusieurs comités techniques. Il était resté fidèle à son engagement communiste et siégeait au comité fédéral du Lot.
Dans son action militante, Aimé Couffignal était servi par une audace dont il avait fait la preuve dans la Résistance. Sa carrière cheminote avait été marquée par trois révocations (1943, 1947 et 1952) et ses supérieurs hiérarchiques le considéraient comme un rebelle.
Il s’était marié en février 1927 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) avec Paulette Volpelière.
Par André Balent, Jean-Pierre Bonnet
SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comités fédéraux du PCF. — André Balent, « Perpignan la résistante », in dir. Michelle Ros, Ramon Sala, Perpignan une et plurielle, Perpignan, Trabucaire éditeur & Ville de Perpignan, 2004, p. 523-549. — Ramon Gual, Jean Larrieu, « Vichy, l’occupation nazie et la résistance catalane, II b », Terra Nostra, 93-94-95-96, Prades, 1998, p. 479. — Georges Sentis, Les archives des FTP catalans (Hiver-Printemps 44), Lille Marxisma régions, 1984, p. 63. — Georges Sentis, Les communistes et la résistance dans les Pyrénées-Orientales, tome 2, Lille, Marxisme-régions, 1985, p. 77. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lille, Éditions Marxisme Régions, 1994, p. 178. — État civil.