COUGNENC Aimé

Par Gilles Morin, Claude Pennetier

Né le 26 avril 1890 à Cébazan (Hérault), mort en janvier 1962 ; cheminot puis préposé aux PTT ; secrétaire général de la Fédération postale CGT (1938-1940).

Élevé dans un milieu ouvrier de l’Hérault, Aimé Cougnenc quitta l’école à l’issue des études primaires et devint agent de la Compagnie des chemins de fer du Midi. Ses activités syndicales provoquèrent sa révocation au cours des grèves de 1920. Il entra ensuite aux PTT comme préposé, et devint préposé chef puis agent de surveillance. En 1925, il était conseiller municipal socialiste de Montpellier et secrétaire adjoint du syndicat PTT de la ville. Deux ans plus tard, il était secrétaire de la section socialiste SFIO de Montpellier. Il se situait alors à la gauche du parti. En septembre 1929, il fut délégué au XXe congrès national de la CGT qui se tint salle Japy à Paris.
Domicilié à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise), Cougnenc fut secrétaire général du syndicat national CGT des employés des PTT (distribution-manutention) de 1926 à 1938. Son organisation groupait environ vingt mille adhérents en 1935. Il assura le secrétariat général de la Fédération postale CGT de 1938 à 1940. Il était assisté en 1938 de Fournier Roger* secrétaire adjoint et trésorier, de Battut Adrien* et Challine (ou Chaltine) Fernand* secrétaires adjoints. Il siégeait au conseil supérieur des PTT. Nommé le 22 décembre 1940 membre du Conseil national économique, il y siégea jusqu’en 1940 (24e section professionnelle-services publics).
La commission administrative de la CGT vota le 18 septembre 1939 - avec son approbation - une résolution dénonçant « le pacte Staline-Hitler » et « ceux qui n’ont pas voulu ou pas pu » le condamner. Le 16 octobre 1940, la fédération postale fut dissoute par le gouvernement de Vichy. Son attitude au début de la guerre est mal connue, mais il apparaît qu’il a refusé de participer à la mise en place des Associations professionnelles vichystes.
Il constitua, à la demande de Saillant, à partir du 4 juillet 1943, la Fédération postale clandestine, sous la présidence de Louis Saillant, et en assura le secrétariat général secondé par Mathé et Fronty. Les communistes qui avaient créé leur propre organisation condamnèrent cette fédération. La fédération fut chargée d’organiser l’acheminement et la distribution du courrier clandestin de la CGT et du CNR, dont Cougnenc connaissait le lieu de réunion. Il appartint à la commission des communications du CNR, présidée par Lecomte-Boinet.
Dénoncé par le Parti communiste, il fut arrêté avec Mathé et Fronty après la Libération et interné de septembre à octobre 1944 au camp de Drancy. Selon la police, il s’agissait d’un règlement de compte syndical. Saillant le soutint. Défendu par André Le Trocquer, son dossier fut classé sans suite, le 26 novembre 1945.
Cougnenc occupa la fonction d’administrateur des « Postiers associés » de 1943 à sa mort en 1962. Il était membre de la 10e section socialiste SFIO de Paris.
Marié depuis novembre 1912, il était père de deux enfants de vingt-trois et dix-sept ans en 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20832, notice COUGNENC Aimé par Gilles Morin, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 14 janvier 2017.

Par Gilles Morin, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 9 M 267. — Le Languedoc socialiste, 1925-1927. — Le Travail, 1925 — Le Cri Socialiste, 1929-1930. — Arch. PPo., 307. — Arch. PPo. février 1935. — Alain Bergounioux, Force ouvrière, Seuil, 1975. — C.r. des congrès de la Fédération nationale des travailleurs des PTT. — Renseignements fournis par « Les Postiers associés », 72 rue du Temple, Paris IIIe arr. — Emmanuel Fleury, La participation des postiers parisiens à l’insurrection nationale, 1944. — Notice DBMOF.

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