COUILLET Michel, Adrien

Par Jean-Pierre Besse

Né le 28 novembre 1913 à Cayeux-sur-Mer (Somme), mort le 2 octobre 2004 ; agent d’exploitation à la SNCF, facteur-chef au service Exploitation ; militant communiste de la Somme, secrétaire fédéral PCF (1956-1966), membre du comité central (1961-1966) ; député (1962-1968- 1978-1986) ; maire de Longueau (1966-1973) et d’Ault (1973-1995) ; conseiller général d’Amiens (1961-1973) puis d’Ault (1973-1992) ; conseiller régional de Picardie (1978-1986).

[Assemblée nationale]

Fils d’Adrien Couillet, maçon, et de Fernande Valle, ménagère, Michel Couillet adhéra au Parti communiste français entre 1934 et 1936. En effet, les archives du comité central donnent tantôt 1934, tantôt mai 1936, Le Monde donne 1935 (Le Monde, 21 mars 1978). Il fut secrétaire de cellule de l’été 1936 à août 1939 ; en février 1939, il faisait partie du bureau de la section d’Albert (Somme). Employé à la SNCF, il fut au lendemain de la guerre et jusqu’aux années 1970, avec René Lamps*, le principal responsable départemental du PCF dans la Somme.

Prisonnier de guerre au Stalag XI À pendant la Seconde Guerre mondiale, Michel Couillet fut élu au bureau fédéral en juin 1947 et accéda au secrétariat fédéral en février 1949 en pleine crise Louis Prot qui conduisit à la mise à l’écart momentanée de René Lamps*. Michel Couillet avait en charge le secteur idéologique. Les autres membres du secrétariat étaient Jean Roguet*, Michel Koempgen* et Denise Lefranc*. Ce secrétariat de transition fut modifié en novembre 1949 et Michel Couillet n’en faisait plus partie. La direction départementale connut une grande instabilité pendant quelques années. La crise de 1952 qui conduisit André Stil* à dénoncer dans France nouvelle les faiblesses de la direction départementale est un symptôme du malaise qui régnait alors.

Revenu au secrétariat fédéral en mai 1954, il remplaça René Lamps comme premier secrétaire en juin 1956. Le retour de René Lamps à la direction de la fédération en 1953 avait permis de rétablir la situation mais aussi ouvert la voie à la stabilisation du noyau dirigeant. Michel Couillet demeura secrétaire fédéral jusqu’en décembre 1966 (il fut à cette date remplacé par Maxime Gremetz*). Élu membre suppléant du comité central à l’issue du XVe congrès à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) en juin 1959, il était intervenu à la tribune pour présenter un rapport sur les résultats des élections municipales de mars 1965 et les relations entre socialistes et communistes dans son département. Michel Couillet siégea en tant que titulaire au comité central de 1961 à 1966.

Facteur-chef au service Exploitation à Amiens, Michel Couillet militait aussi à la CGT : il fut membre de la commission administrative de l’Union départementale jusqu’en 1957 et membre du conseil national de la Fédération des cheminots de 1953 à 1958.

Responsable du premier parti du département, il commença alors une carrière élective. Élu conseiller municipal de Longueau (Somme), fief du Parti communiste dans le département, puis aussitôt adjoint en 1956, il fut candidat aux élections législatives de novembre 1958 dans la 3e circonscription de la Somme, celle du Vimeu industriel où l’implantation communiste est puissante et ancienne. Il obtint au premier tour 12 848 voix sur 46 828 suffrages exprimés et affronta au second tour, dans une triangulaire, la candidate radicale Delabie (élue) et le gaulliste Jourdain. Michel Couillet échoua de moins de 700 voix. En juin 1961, il fut élu conseiller général d’Amiens sud-est battant au second tour l’ancien maire SFIO Camille Goret*. Lors des élections législatives de novembre 1962, dans la 3e circonscription, Michel Couillet arriva en tête avec 13 175 voix sur 44 138 suffrages exprimés et cette fois emporta le siège à l’issue d’une triangulaire avec 18 923 voix sur 46 754 suffrages exprimés. Il fut élu maire de Longueau en 1967 et conserva sans difficulté son siège de député en mars 1967. En nette progression au premier tour, 20 246 voix sur 48 718 suffrages exprimés, Michel Couillet battit au second tour le gaulliste Bignon. Ce dernier le distança de peu en juin 1968 (19 792 voix contre 18 719), et enleva le siège au second tour

La retraite venue, en 1973, il renonça aux mandats électoraux qu’il détenait dans la région d’Amiens. Il céda son poste de maire de Longueau à Paul Hédé* et ne se représenta pas aux élections cantonales de septembre 1973 à Amiens sud-est. Il choisit de se replier sur son ancienne circonscription électorale. S’il échoua dans la reconquête de son siège de député en mars 1973 (26 274 voix au second tour contre 27 155 à son adversaire Bignon), il remporta en septembre le siège de conseiller général du canton d’Ault (Somme), détenu jusqu’en 1957 par le communiste Quenot*, et en 1977, conquit la mairie du chef-lieu de canton.

En mars 1978, Michel Couillet retrouva son siège de député et le conserva en juin 1981 malgré le recul général du PCF lors de ces élections.

Michel Couillet avait épousé à Amiens en juillet 1947 Lucie Lemaire*, née en 1912, institutrice, conseillère municipale communiste d’Amiens de 1945 à 1959, décédée dans un accident de la circulation en juin 1990. Il était le beau-frère de René Lamps. Lors du décès accidentel de son épouse, Le Courrier picard présentait Michel Couillet comme l’un des animateurs du mouvement des rénovateurs communistes dans la Somme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20842, notice COUILLET Michel, Adrien par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 24 novembre 2008.

Par Jean-Pierre Besse

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SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Le Travailleur de la Somme, 1944-1980. — Le Courrier picard, 1945-1990. — Michèle et Jean Sellier, Guide politique de Picardie, Téma, 1973. — Libération, 4 octobre 2004 ; Le Monde, 6 octobre 2004 ; rien dans la presse communiste au moment de son décès. — État civil de Cayeux-sur-Mer, 1999.

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