COULET Louis

Par Michel Pigenet

Né le 17 avril 1910 à Sète (Hérault), mort le 7 janvier 1982 à Sète ; docker ; syndicaliste CGT, puis responsable de la Fédération indépendante des Ports et Docks.

Louis Coulet travaillait sur les quais de Sète et appartenait à la CGT. Secrétaire de l’Union des syndicats du port, il participa, en avril 1948, au congrès de la Fédération des Ports et Docks à l’issue duquel il fut élu à la commission exécutive, un peu contre son gré, expliqua-t-il plus tard. Son attitude lors du long conflit marseillais du printemps 1950 fut sévèrement contestée à Sète même où la CGT, traversée de courants contradictoires, était en difficulté sur le port. Lors du congrès fédéral du mois de juin, René Dotigny, le secrétaire du syndicat local des dockers, prit la parole pour accuser Coulet de ne pas l’avoir aidé à organiser la solidarité avec Marseille. Il lui reprocha en outre de ne pas avoir organisé la discussion des rapports fédéraux. Faisant part de l’hostilité des Sétois à la reconduction de Coulet à la commission exécutive, Dotigny posa sa candidature contre lui. Sommé de s’expliquer, l’intéressé se plaignit du manque de soutien de la fédération. Il récusa les critiques, dit sa conviction d’avoir accompli son devoir tant à Sète qu’à l’échelon national et manifesta son incompréhension devant la vigueur de l’attaque. « Vous tapez sur Coulet. Pourquoi ? Que vous ai-je fait ? », s’étonna-t-il. « Vous faites fausse route, vous le regretterez plus tard », prédit-il encore.
Fort du soutien d’une partie de la maîtrise pressée de retrouver des prérogatives écornées par le syndicat et misant sur des clivages de spécialités, Coulet quitta la CGT pour fonder une organisation autonome. Membre, en 1952, de la commission administrative de la Fédération indépendante des Ports et Docks affiliée à la CGSI, il était en charge des problèmes de Sécurité sociale et des affaires juridiques.
Il était membre du PC qu’il quitta en 1950, en même temps que le syndicat.
Des années plus tard, le Havrais Thomas gardait le souvenir d’un curieux responsable syndical qu’il avait vu tolérer des charges anormales à Sète et prétendre, à Paris, que le patronat ne voulait pas l’embaucher. « Le fameux Coulet qui nous prenait pour des petits enfants, a fait son chemin », rappelait-il en 1962.
Louis Coulet se maria deux fois : première épouse Odette Andrieu née le 25 juin 1912 ; divorce et remariage en avril 1950 avec Camille Campagnac. Celle-ci rompit pendant vingt ans avec sa famille après la création du syndicat autonome des dockers par son mari. Ils eurent deux enfants, Gilbert, né en 1950, et Annie-Laure, née en 1956.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20849, notice COULET Louis par Michel Pigenet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Michel Pigenet

SOURCES : Centre des arch. contemporaines : 870150, art. 191. — Arch. Institut CGT d’Histoire sociale, fonds du secrétaire général, dossier de l’Union départementale de l’Hérault. — Congrès de la Fédération nationale des Ports et Docks des 6-8 avril 1948 (Marseille) ; 22-24 juin 1950 (Paris) ; 13-14 juin 1962 (Paris). — Ports de France et d’Outre-mer du 15 octobre 1952.M. Motais, « Le pluralisme syndical sur le port de Sète après la Seconde Guerre mondiale : atteinte à la cohésion du groupe ou simple péripétie ? », in Michel Pigenet (dir.) Le syndicalisme docker depuis 1945. Cahiers du Grhis, n° 7, 1997, p. 99-107.

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