COULON Roger [médecin]

Par Claude Pennetier

Né 20 mars 1929 à Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire) ; médecin ; dirigeant communiste du Cher ; maire adjoint de Vierzon ; conseiller général ; conseiller régional.

Roger Coulon
Roger Coulon

Fils d’un couple de commerçants artisans, Roger Coulon était l’aîné de sept enfants. Le père, après avoir envisagé d’entrer dans la gendarmerie, était devenu boulanger-pâtissier dans un petit village de cinq cents habitants, Ingrandes-de-Touraine, sa mère tenait la boutique. Elle était catholique mais le père ne pratiquait pas. Pour des raisons de mémoire familiale, Roger avait vocation d’entrer au séminaire, mais un instituteur convainquit les parents de lui faire passer le concours des Bourses. Le jeune boursier entra au lycée Descartes de Tours.

La famille n’avait pas d’idées politiques affirmées, mais pendant l’Occupation Radio-Londres était écouté avec attention. L’arrestation et la déportation d’un voisin marquèrent le lycéen.

Étudiant en médecine à Tours, il rejoignit le communisme en janvier 1951 par « pacifisme » et pour la « justice sociale ». Cette thématique l’accompagna toute sa vie militante de l’Appel de Stockholm au Mouvement de la paix. Dès l’été 1951 il suivit une école interfédérale communiste et devint secrétaire de la cellule étudiante en 1952. Il fit une école centrale d’un mois en 1953 à Viroflay.

Il s’investit dans l’action syndicale étudiante et contribua, avec des étudiants de la JEC et des étudiants socialistes, à faire basculer l’UNEF de Tours à gauche. Il fut vice-président de l’AG de Tours. Tout en militant contre la guerre d’Indochine et pour la libération d’Henri Martin, il fit ses premiers pas de médecin auprès des colonies de vacances de la ville de Saint-Denis. Totalement acquis aux orientations politiques du PCF, il fut cependant troublé par les menaces d’exclusion d’un ses amis étudiants pour participation à un avortement. Il se souvient qu’il mit sa démission en balance et que la sanction se limita à une suspension.

Surveillant dans un lycée, il participa au festival mondial de la Jeunesse à Berlin-Est puis entra au comité fédéral communiste d’Indre-et-Loire en 1952.
Devenu interne à Bourges (Cher) en 1954, il milita dans une cellule de quartier et entra au comité fédéral du Cher en juin 1956. Spécialisé dans l’obstétrique, il fit un stage d’accouchement sans douleur à la Polyclinique des Bleuets. Médecin généraliste à Vierzon, il continua à pratiquer les accouchements sans douleur avec un succès reconnu. S’il fut un des rares médecins de gauche du Cher, ses qualités professionnelles et humaines lui assurèrent une réputation positive chez les patients et dans les milieux médicaux. Il fut le médecin de la maison de retraite de Vouzeron, lieu dépendant de la CGT, où il accompagna les vieux jours de nombreux syndicalistes dont Lucien Midol* et Jules Duchat*. Le comité central du PCF l’avait nommé au bureau de sa commission des médecins.

C’est un autre médecin communiste, Léo Mérigot*, maire communiste de Vierzon à partir de 1959, qui fut son initiateur à la vie municipale. Cependant, conseiller municipal, Roger Coulon chargé de lourdes tâches au mouvement de la Paix - il était membre du conseil national - et déjà père de cinq enfants, ne put pas se donner totalement à la vie municipale. Il prit en main le thème de la Santé, organisant en 1965 les « Assises de la Santé », mais aussi celui le thème du Patrimoine en 1976, avec le bicentenaire de l’industrialisation de Vierzon. Le départ de Mérigot en 1977, en fit le premier adjoint de Fernand Micouraud*. Il succéda également à Mérigot comme conseiller régional désigné puis élu (1979-1990) et entra au conseil général. S’il refusa dans un premier temps la perspective d’être maire, il fut candidat aux législatives comme suppléant au député maire de Bourges Jacques Rimbault.

Il adhéra à la Ligue des droits de l’Homme vers 1988, milita aux Amis du Monde diplomatique et aux Amis de la Commune. Il fut également secrétaire général du CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) du Cher. En 1960, avec d’autres médecins vierzonnais, il créa la première convention avec la CAPAM permettant une importante élévation du remboursement des frais médicaux.

Toujours membre du Parti communiste en 2008, passionné d’histoire, il dirige le Secours populaire de Vierzon.

Marié une première fois, père de quatre enfants entre 1953 et 1956, remarié en novembre 1958 à Saint-Amand-Montrond avec Claudine Philippon (voir Claudine Coulon*), fille du militant anarchiste et libre-penseur Camille Philippon, il eut un autre enfant. Tous les deux élevèrent les cinq enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20865, notice COULON Roger [médecin] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 28 décembre 2019.

Par Claude Pennetier

Roger Coulon
Roger Coulon
Roger Coulon en 2008
Roger Coulon en 2008
Fourni par les Archives municipales de Vierzon

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Entretien avec Roger Coulon, Vierzon, 24 janvier 2008.

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