Par Julien Chuzeville
Né le 23 mars 1855 à Stolp en Allemagne (Poméranie, aujourd’hui Słupsk en Pologne), mort le 4 mars 1907 à Paris ; demeurant à Paris ; compositeur typographe ; militant socialiste et syndicaliste ; secrétaire du Leseklub ; adhérent du SPD, du POSR et de la CGT.
Paul Trapp fut durant des années le secrétaire du Club de lecture social-démocrate allemand de Paris (Deutscher Sozialdemokratischer Leseklub, ou plus couramment Leseklub), qui avait été fondé en 1877. Il y aurait adhéré dès 1879.
Pendant les lois antisocialistes, sous Bismarck, il prit part à l’envoi de brochures interdites de Paris vers l’Allemagne. Il fit par la suite office de représentant officieux du SPD à Paris.
Trapp travailla à Paris comme compositeur typographe, mais une carte de visite des années 1890 indique « traducteur d’Allemand » (archives Motteler, IISG Amsterdam).
S’investissant également au sein du mouvement ouvrier francophone, il fut adhérent du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Dans les années 1890, il cofonda la bibliothèque de la Chambre syndicale typographique parisienne avec Victor Breton et Edmond Morin. Il milita ensuite à la CGT.
Paul Trapp fut traducteur lors du congrès socialiste international de 1900 à Paris. Il écrivit des articles pour l’hebdomadaire syndical allemand Correspondenzblatt der Generalkommission der Gewerkschaften Deutschlands.
Il fit grève lors du 1er mai 1906, ce qui lui valut de perdre son travail. Selon Jean Longuet, il resta alors « de longs mois sans travail ». D’après Auguste Keufer, cela fut « la cause certaine de sa fin prématurée ».
Trapp fut enterré au cimetière de Bagneux le 6 mars 1907, en présence notamment de Jean Allemane.
D’après la police, il était marié et père de 4 enfants. Il habita au 6, rue Le Regrattier (IVe arr.), au moins de 1885 à 1895. Par la suite, il habita au 82, rue Saint-Louis-en-l’Île (IVe arr.), au moins de 1899 à 1903.
Par Julien Chuzeville
SOURCES : Arch. Nat. 19940477/134. – Nécrologie par Jean Longuet dans L’Humanité, 6 mars 1907, p. 2. – Récits de son enterrement dans le Vorwärts, 9 mars 1907, p. 6, et L’Humanité, 7 mars 1907, p. 3. – Marie-Louise Goergen, Les Relations entre socialistes allemands et français à l’époque de la Deuxième Internationale (1889-1914), thèse, Paris VIII, 1998, p. 612-613 (il est curieusement désigné comme « Josef Trapp »). – Gaël Cheptou, « Le Club de lecture des sociaux-démocrates allemands de Paris : de l’exil à l’immigration (1877-1914) », Matériaux pour l’histoire de notre temps n° 84, 2006. – Plusieurs lettres de Paul Trapp sont conservées par l’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam (IISG), notamment à Julius Motteler et à Karl Kautsky ; deux cartes de visite différentes se trouvent dans les archives de Julius Motteler et de Georg von Vollmar. Les archives du Leseklub conservées à Amsterdam ne commencent qu’en 1903.