DORDET André, Auguste, Albert

Par Audrey Galicy

Né le 15 février 1906 à Saint-Quentin-la-Motte-Croix-au-Bailly (Somme), exécuté sommairement le 10 juillet 1944 à Higuères-Souye (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; militaire de carrière ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Fils d’Albert Dordet, forgeron et de Marie, Jéromine, Honorine Lebrun, journalière, André Dordet s’engagea dans l’armée de l’air en tant que personnel non navigant du service général. Basé à Reims, il fut admis dans le corps des sous-officiers de carrière en 1936. Il fut nommé adjudant-chef en 1938. Il épousa Suzanne Schneider. Ils eurent une fille, Gisèle. Le couple était domicilié à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Son épouse décéda en août 1942.
Il s’engagea dans la résistance et intégra le C.F.P en janvier 1944. Il faisait partie de la section de commandement du groupement ouest commandé par Benony (Niort). En juillet 1944, le poste de commandement, rejoint par la section de destructions Dejoie, s’installa dans une ferme isolée à Higuères-Souye, appartenant à Gaston Cassagnau, procureur général à la Cour Suprême de Justice.
Le 10 juillet, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village et la ferme. Le combat n’étant pas envisageable compte tenu de la disproportion des forces, certains maquisards tentèrent de s’enfuir ou de se cacher. D’autres préférèrent prendre les armes et se battre. André Dordet, alias « Maxime », n’eut pas le temps de combattre, fut arrêté et fusillé en bordure d’une route départementale. Son corps atrocement mutilé et brisé, fut reconnaissable grâce à son uniforme de sous-officier de l’armée de l’air. Dans un constat dressé par les gendarmes de Morlaàs, le 11 juillet 1944, lendemain du massacre, André Dordet fut ainsi décrit : « taille 1,60m environ, corpulence plutôt mince, 40 à 45 ans, cheveux châtains, calvitie frontale très prononcée. Vêtu d’une tenue d’aviateur avec des boutons de cuivre avec insigne de l’aviation, une veste de cuir avec des demi-manches rapportées dans sa veste de tenue, une chemise bleu marine, chaussé de brodequins et chaussettes brun clair. N’a été trouvé porteur que de la somme de 28,50f sans papier. ».
André Dordet fut inhumé à Vic-en-Bigorre.
Homologué au grade de lieutenant le 9 mars 1946, il obtint la mention « Mort pour la France » et fut nommé chevalier de la légion d’honneur à titre posthume en 1961. Le titre d’interné résistant lui fut attribué en 1962. Son nom figure sur la stèle érigée à Higuères-Souye, sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, sur le monument aux morts de Vic-en-Bigorre et sur une plaque commémorative située dans l’église de Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article208951, notice DORDET André, Auguste, Albert par Audrey Galicy, version mise en ligne le 17 novembre 2018, dernière modification le 19 septembre 2019.

Par Audrey Galicy

SOURCES : SHD-AVCC, Caen, AC 21 P 636182, AC 21 P 626420. — Archives départementales Somme. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Céroni Marcel, Corps Franc Pommiès. Tome 1-2, La lutte ouverte, Amicale du Corps franc Pommiès, 2007.

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