CHARBONNIER Ernest

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 21 mars 1879 à Montpon-sur-l’Isle (actuellement Montpon-Ménestérol, Dordogne), mort en 1945 ; employé de chemin de fer ; syndicaliste ; militant socialiste puis communiste ; maire adjoint de Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) de 1925 à 1933, conseiller général (1925-1929).

Fils d’un charretier devenu cantonnier aux chemins de fer Paris-Orléans et d’une garde-barrière, Ernest Charbonnier devint homme d’équipe à la Compagnie d’Orléans au retour du service militaire. Il adhéra rapidement au syndicat, révolté déclara-t-il, par « les salaires de famine des cheminots, l’arrogance imbécile des chefaillons et surtout l’injustice étalée au grand jour qui était alors de règle en matière d’avancement » (témoignage autobiographique fourni aux services du conseil général de la Seine, Nos édiles, op. cit.). Il participa à la grande grève de 1910. Secrétaire de la section d’exploitation de Paris PO en 1919, il estima que « le syndicalisme strictement professionnel est impuissant à donner à la classe ouvrière les satisfactions auxquelles elle a droit » et adhéra au Parti socialiste, puis au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). Charbonnier, qui ne semble pas avoir été révoqué des chemins de fer à l’issue des grèves de 1920, fut élu conseiller municipal de Vitry-sur-Seine le 10 mai 1925 et deuxième adjoint au maire Pierre Périé. Réélu le 12 mai 1925, il conserva ses responsabilités municipales avec à la première magistrature Périé puis Charles Rigaud, mais il démissionna le 7 février 1933 pour des raisons inconnues.

Il était entré au conseil général de la Seine en mai 1925, comme représentant de la 2e circonscription du canton d’Ivry (Vitry, Choisy-le-Roi, Thiais, Orly) avec au premier tour 2 472 voix (2 367 au conseiller socialiste sortant Jean Martin, 1 276 au socialiste indépendant Delys, 777 au républicain socialiste, 712 au Docteur Marie également républicain socialiste) et 2 836 voix au second, contre 2 696 à Jean Martin et 2 364 au socialiste indépendant. Il siégea à la 2e commission permanente (routes et chemins, égouts) du conseil général. Charbonnier perdit son mandat aux élections de mai 1929 en n’obtenant que 5 769 voix contre 6 356 au Docteur Marie.

Ernest Charbonnier avait été délégué au congrès national de Lille (20-26 juin 1926). Il était en juillet 1928 rapporteur sur les lotissements et les problèmes d’assistance à la section municipale communiste de la région parisienne. Son nom disparut de la presse et des rapports de police après 1933.

Marié le 6 mars 1905 à Nantreuil (Dordogne) avec Élisa Mouton, veuf, remarié le 3 janvier 1920 à Paris (XIIIe arr.) avec Louise Cotté, ménagère originaire de Charente, père de deux enfants, il mourut avant 1945, à une date inconnue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article2090, notice CHARBONNIER Ernest par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat., F7/13264. — Arch. PPo. 393, octobre 1927. — Arch. Dép. Paris, DM3. — l’Humanité, 26-28 mai 1929. — Le Conseil municipal : nos édiles, op. cit.

ICONOGRAPHIE : Le Conseil municipal : nos édiles, op. cit., 1926, p. 287.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable