COLLIN Jean, Charles

Jean Collin était le fils d’Eugène Collin, mécanicien à la Compagnie de l’Est, et de Marie Juliette Augustine Guillaumet, sans profession. Célibataire, Il était domicilié à Sainte-Ménehould (Marne).

Réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), Jean Collin et son frère cadet Pierre Collin, quittèrent Sainte-Ménehould au printemps 1943, vraisemblablement avec Maurice Parmantier, un autre jeune Marnais originaire de Verrières, un village proche de Sainte-Ménehould. Ensemble ils se rendirent en Savoie et se firent embaucher aux aciéries d’Ugine dont le personnel avait été maintenu sur place et dont la production était destinée à l’Allemagne.

En juin 1944, ils rejoignirent les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) dans la compagnie 92-01 dite Compagnie de Partisans, au sein du groupe franc Casimir Wrona.
Le 21 juin, le groupe Wrona attaqua le poste allemand de Beaufort-sur-Doron, puis se replia à Arêches-sur-Beaufort, où il fut encerclé le lendemain par des troupes allemandes alertées et arrivées en renfort. Quelques maquisards parvinrent à se replier, plusieurs furent tués sur place. Jean Collin, Pierre Collin et Maurice Parmantier font partie des trente-et-un FTPF qui ont été faits prisonniers, puis transférés à Beaufort et exécutés à la mitraillette le 23 juin 1944 au lieu-dit les Glières Blanches, aux confins des communes de Grignon et d’Albertville.
Les frères Collin et Maurice Parmantier font partie des douze fusillés qui ont pu être immédiatement identifiés. Leur acte de décès qui fixe leur mort à dix-sept heures a été dressé en mairie d’Albertville le 25 juin 1944 sous leur identité.
Leurs obsèques religieuses et leur inhumation ont eu lieu en présence du maire d’Albertville, Joseph Mugnier.

La famille Collin a été particulièrement éprouvée. Lors de la libération de Sainte-Ménehould, le 30 août 1944, un troisième fils, Roger Collin, a été exécuté dans la cour de l’hôpital par des soldats allemands battant en retraite. Dans le cimetière du Château de Sainte-Ménehould, une plaque rappelle le souvenir des « trois frères morts pour la France ».

Jean Collin a été reconnu « Mort pour la France ». Le titre d’Interné-résistant lui a été décerné, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 2 avril 1959, publié au JO du 8 avril 1959.

En Savoie, les noms de Jean Collin, de Pierre Collin et de Maurice Parmantier (orthographié « Parmentier ») sont inscrits sur la stèle élevée dans le quartier des Glières Blanches, rattaché en 1970 à la commune de Grignon. Ils figurent aussi sur le monument aux morts d’Ugine, et sur le monument de la Résistance d’Albertville.
À Sainte-Ménehould dans la Marne, les noms des trois frères Collin sont inscrits sur la plaque « 1939-1945 » apposée dans le hall de l’hôtel de ville. Jean Collin figure sur la liste des « Morts au champ d’honneur 1939-1945 » du monument aux morts.