KARPEL Herman

Par Julien Chuzeville

Né le 15 avril 1864 à Ivia (Empire russe), mort le 23 décembre 1940 à Paris (XIIe arr.) ; ouvrier casquettier à Paris ; militant syndicaliste et socialiste.

Herman Karpel serait venu de Russie en France alors qu’il était adolescent.
En 1896, il participa à la fondation de la Chambre syndicale des ouvriers casquettiers, dont il fut le président.

En 1898, pendant l’Affaire Dreyfus, Herman Karpel coécrivit une brochure intitulée Le prolétariat juif. Lettre des ouvriers juifs de Paris au parti socialiste français. La brochure était signée « Pour le Groupe des Ouvriers juifs socialistes de Paris, Karpel et Dinner ». Elle était « vendue au profit de la Bibliothèque socialiste des Ouvriers Juifs de Paris ».
L’Aurore du 11 mai 1898 signala la parution de la brochure et en publia deux brefs extraits. D’après Madeleine Rebérioux, La Petite République la republia en feuilleton à la fin de l’été 1898.

Karpel participa en janvier 1901 à la création d’une Association des ouvriers casquettiers. En septembre 1901, il prit une part importante à une grève des casquettiers ; il présida une Assemblée tenue à la Bourse du Travail.
Il fut par la suite secrétaire, puis trésorier du syndicat CGT des casquettiers. Il adhéra également au Parti socialiste SFIO.

En février 1914, il était toujours le trésorier du syndicat CGT des casquettiers, et fut repéré pour avoir envoyé à ce titre le « sou du soldat » à un appelé. Il habitait alors au 29, rue Keller (XIe arr.), et travaillait chez Eisenbeth, au 32, rue du Temple (IVe arr.).

Herman Karpel (dont le prénom est parfois orthographié par erreur Hermann) s’était marié avec Marie Nordemann, sténographe puis ménagère, le 4 mai 1893 à Paris (XIe arr.). Ils eurent cinq enfants, dont Camille Karpel, né le 18 octobre 1895 à Paris (XIIe arr.), Henri, Adam Karpel, né le 31 août 1901 à Paris (XIe arr.), et Eva Karpel, née le 13 mai 1903 ; le couple vivait alors au 5, rue Saint-Maur (XIe arr.).
H. Karpel avait été naturalisé français le 29 octobre 1899. Il fut enterré au cimetière de Pantin le 26 décembre 1940.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209156, notice KARPEL Herman par Julien Chuzeville, version mise en ligne le 28 novembre 2018, dernière modification le 23 novembre 2022.

Par Julien Chuzeville

Herman Karpel lors de son mariage (photo communiquée par Lysa Penaud Friconnet et Claudine Friconnet).

ŒUVRE : Le prolétariat juif. Lettre des ouvriers juifs de Paris au parti socialiste français, brochure de 21 p., imprimerie J. Allemane, Paris, 1898. Le texte de cette brochure figure en appendice au tome 6 des Œuvres de Jean Jaurès, Fayard, 2001, p. 715-725.

SOURCES : Arch. Nat., 19940457/43 (dossier 3612, « Hermann Karpel »). — Bibliothèque nationale d’Israël (Jérusalem), documents personnels d’Herman Karpel. — Encyclopaedia Judaica. — Nancy L. Green, Les travailleurs immigrés juifs à la Belle époque, Paris, Fayard, 1985, p. 219 et 323. — Madeleine Rebérioux, Cahiers Jaurès, n° 138, 1995, p. 14. — Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 21 février 1901. — Le Radical, 15 septembre 1901, p. 3. — La Petite République, 26 avril 1905, p. 5. — État civil de Paris. — Notes de Lysa Penaud Friconnet.

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