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Portrait d’auteur

PORTRAIT

Le site Maitron inaugure la rubrique Portraits d’auteurs avec Julien Lucchini. Le principe est simple : un auteur se présente à travers quatre questions qui définissent son rapport et son apport au dictionnaire.

Comment avez-vous découvert le Maitron ?

J’ai connu le Maitron en troisième année de licence lorsque, dans le cadre d’un exposé sur les attentats anarchistes de la fin du XIXe siècle, j’ai dû me plonger dans la littérature sur l’histoire du mouvement libertaire. Je me suis évidemment précipité sur la thèse de Jean Maitron, que j’ai lue avec enthousiasme, et j’ai décidé de m’inscrire en Master de recherche pour consacrer mes travaux à un hebdomadaire anarchiste de la « Belle Époque ».

À partir de là, le passage de Jean Maitron « au » Maitron s’est fait naturellement, et le dictionnaire est devenu tout d’abord un outil indispensable, que je consultais quotidiennement, puis une méthode de travail, lorsque, par l’intermédiaire d’Anthony Lorry et de Guillaume Davranche j’ai rejoint l’équipe de rédaction du Dictionnaire des anarchistes.

Sur quels corpus ou quels sujets avez vous travaillé pour le Maitron ?

J’ai consacré mes deux années de master d’histoire à une monographie d’un hebdomadaire anarchiste des années 1895-1914, Les Temps nouveaux, ce qui m’a conduit à m’intéresser de près au parcours de ses principaux rédacteurs ainsi qu’aux réseaux militants qu’ils entretenaient. Je n’ai pas poursuivi en thèse mais depuis, par mes liens avec l’équipe du Maitron, j’ai poursuivi la rédaction de biographies, notamment pour les militants communistes et cégétistes, dans le cadre du dictionnaire des Gaziers-Électriciens, puis sur les Fusillés.

Désormais, et depuis trois ans environ, je consacre mes recherches aux chanteurs, compositeurs et interprètes qui ont accompagné, voire parfois porté, les mouvements sociaux, principalement depuis les années 1950. Ce travail m’amène essentiellement à rédiger les biographies de ces artistes pour le Maitron, mais aussi, depuis peu, à m’intéresser plus largement à la production et à la circulation de disques vinyles militants dans les années 1968-1981. C’est un travail que je mène actuellement avec Paul Boulland.

Comment définiriez vous le Maitron ?

Comme d’autres l’ont souligné à plusieurs reprises, le Maitron a plusieurs natures. Il est en premier lieu un outil scientifique de référence, mais aussi un support de valorisation d’une mémoire militante et sociale pour lequel les organisations syndicales et politiques ont d’ailleurs un attachement naturel. Enfin, et je pense qu’il faudra avoir cela en tête pour les développements futurs, il est et reste un outil d’éducation populaire, avec une réelle dimension pédagogique.

Une biographie à mettre en avant ?

J’aurais évidemment envie d’en citer des centaines, mais s’il fallait n’en citer qu’une, je crois que ce serait celle de Séverine, de son vrai nom Caroline Rémy. Parce que son parcours est tout à fait remarquable, bien entendu, mais aussi parce que, malgré sa certaine notoriété, elle reste très largement dans l’ombre de Vallès. Et parce que j’habitais, enfant, près du square Séverine, et que ce n’est qu’une fois que j’ai eu accès au Maitron que j’ai appris qui elle était.

Retrouvez les biographies rédigées par Julien Lucchini

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