PACOME Maurice

Par Daniel Grason

Né le 8 août 1895 à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), mort le 20 avril 1966 à Longjumeau (Seine-et-Oise, Essonne) ; artisan taxi ; militant communiste ; interné, déporté à Buchenwald (Allemagne).

Fils de Pierre, trente-sept-ans, jardinier et d’Elisa, trente-deux ans, couturière, Maurice Pacôme vint habiter à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine). Il épousa Germaine, Louise, Augustine Hivonait le 4 février 1922 en mairie du XVIe arrondissement de Paris. Le couple eut deux enfants Robert né en 1922 et Maria en 1923.
Chauffeur de taxi à la Compagnie Française des voitures de place, membre du Parti communiste, connu comme tel par le commissariat de Levallois-Perret. Le 21 octobre 1939 il collectait devant la sortie des garages de la Compagnie française des voitures (G7) pour le fond de solidarité du Syndicat des Cochers Chauffeurs. Quand la police l’interpella, il avait recueilli 165 francs, placé dix cartes de solidarité, ce qui signifiait que dix chauffeurs s’étaient engagés à verser une journée de travail. Argent, cartes et timbres de solidarité furent saisis, ainsi qu’un cahier. La souscription était ouverte depuis le 6 octobre.
Libéré, il a été de nouveau arrêté par arrêté du Préfet de police du 2 juin 1940. Il a été successivement interné au camp de Baillet (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), à l’Ile-d’Yeu puis Maurice Pacôme fut interné au camp de Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne). En mars 1941, son frère Henri propriétaire du restaurant L’Etape à Biarrritz, puis chef du personnel du restaurant Francis place de l’Alma dans le VIIIe arrondissement de Paris alerta Ferdinand Hirigoyen maire radical de Biarritz de sa situation. Le maire s’adressa au préfet de la Seine.
Le maire soulignait que la perquisition « n’aurait rien fait relever à son encontre. Depuis cette date, il traîne dans les camps de concentration de la zone libre. » Il indiquait que Maurice Pacôme était « marié, père de deux enfants » et que « pendant la guerre de 1914, il mérita 6 citations et la Médaille Militaire. »
Le frère suppliait « qu’il soit procédé à son sujet à une enquête, laquelle démontrera […] sa parfaite bonne foi et ne pourra conduire qu’à sa libération. » Le maire concluait ainsi « Dans l’espoir que vous userez de pitié à l’égard de ce malheureux, auquel les évènements semblent avoir ouvert les yeux, je vous prie d’agréer… »
Libéré, il a été arrêté à nouveau le 2 juin 1940 pour activité communiste. Interné le jour même au camp de Baillet (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), il connut successivement les camps de l’Ile d’Yeu (Vendée), de Saint-Angeau (Charente) et de Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne).
Le 5 avril 1941 dans une note le cabinet de Préfet de police décrivait Maurice Pacôme comme « suspect au point de vue politique, membre de l’ex-Parti communiste » qui après la dissolution « a poursuivi une active propagande verbale tendant à faire l’apologie du régime soviétique et des chefs communistes en fuite. »
Maurice Pacôme demanda le 9 avril 1941 sa libération, il rappelait son passé militaire : Médaille militaire, quatre citations, Mémoire de la bravoure serbe. Selon le chef du camp d’internement, il s’était révélé « sous son véritable jour, Pacôme n’hésite pas à dire à ses camarades qu’il croit fermement à la victoire de l’URSS et qu’il en serait l’un des commissaires. »
Il fut transféré au camp de Saint-Sulpice la Pointe dans le Tarn. Son épouse Germaine a été opérée d’un rein le 25 octobre 1943. Le chirurgien délivra un certificat où il soulignait qu’il s’agissait d’une « opération chirurgicale grave et que son état de santé pointe des inquiétudes sérieuses. » Un inspecteur du commissariat de Levallois-Perret joignit une note, il écrivait qu’ « il serait souhaitable que son mari obtienne une permission afin de lui rendre visite. » Son fils Robert a été fusillé le 21 mars 1944 au Mont-Valérien.
Il quitta en juillet 1944 avec d’autres détenus Saint-Sulpice-la-Pointe. Le 30 juillet 1944, Maurice Pacôme était dans un convoi de 1008 prisonniers à destination de Buchenwald (Allemagne). Il survécut à la déportation, mourut le 20 avril 1966.
Sa fille Maria Pacôme subsistera comme vendeuse dans un magasin de chaussures. Elle s’inscrira au cours Simon, entamera une longue carrière de comédienne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209312, notice PACOME Maurice par Daniel Grason, version mise en ligne le 4 décembre 2018, dernière modification le 13 janvier 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 1 W 1012-147245. – Base de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. – État civil AD Pyrénées-Atlantiques FRA064013_2MIECPB-20112. – Bureau Résistance GR 16 P 453868 (non homologué).

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